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[Revue de presse] Brexit : la tension monte autour de Theresa May

Pendant que Theresa May s’évertue à trouver une majorité autour de l’accord de retrait, des centaines de milliers de Britanniques réclament un second référendum, voire l’annulation pure et simple du Brexit. Ces deux requêtes ont encore peu de chance d’aboutir. Mais exaspérés par la stratégie de leur Première ministre, onze ministres réclament son départ.

Marche à Londres pour un nouveau référendum le 20 octobre 2018 - Crédits : Garry Knight / Flickr
Marche à Londres pour un nouveau référendum le 20 octobre 2018 - Crédits : Garry Knight / Flickr

Nouvelle semaine cruciale

Pour les Britanniques, la semaine qui s’ouvre devait être celle du départ de l’Union européenne” , écrit Le Monde. Lors du Conseil européen des 21 et 22 mars, les Vingt-Sept ont toutefois repoussé l’échéance du 29 mars au 12 avril… voire au 22 mai, si “les députés britanniques adoptent [cette semaine] le Traité de retrait de l’UE négocié par la Première ministre Theresa May avec Bruxelles” , explique France inter. Les parlementaires l’ont “pourtant déjà rejeté deux fois” , le 15 janvier et le 12 mars, ajoute la radio. Et la cheffe du gouvernement n’envisage pas de le présenter une troisième fois “tant qu’elle n’a pas obtenu la certitude d’une majorité au Parlement britannique” . “Nous le représenterons quand nous serons sûrs d’avoir” le soutien nécessaire, a ainsi souligné dimanche le ministre chargé du Brexit, Stephen Barclay, sur la BBC.

Dès lors, le court délai accordé jeudi 21 mars “n’écarte en rien le risque d’une sortie sans accord [le fameux no deal] qui plongerait le Royaume-Uni dans ‘une situation critique’ ” , précise le JDD.

Après ces ultimes rebondissements, la pression continue donc de monter outre-Manche, à la fois du côté des citoyens partisans du “remain” et des responsables politiques britanniques.

Manifestation “monstre” à Londres

Par ailleurs, “les Britanniques anti-Brexit ont battu le pavé de Londres par centaines de milliers samedi” , raconte notamment Le Parisien. Le 23 mars, “un million de personnes” , selon les organisateurs, a défilé dans le centre de Londres pour qu’un nouveau “vote populaire” soit tenu sur le Brexit, “espérant qu’il aboutisse au maintien du Royaume-Uni dans l’UE” , fait savoir Le Monde.

Le Royaume-Uni a en effet encore la possibilité de renoncer au Brexit. Dans un arrêt rendu en décembre 2018, la Cour de justice de l’Union européenne a jugé qu’ “un pays était habilité à revenir unilatéralement sur sa décision de quitter l’UE, et ce sans même consulter les autres pays membres” , relate Le Monde.

Mais la tenue d’un second référendum semble mal assurée, selon des politologues anglais cités par Le Parisien. D’abord, une remise en cause du divorce avec l’UE, décidée à l’issue d’un vote des citoyens en 2016, serait “antidémocratique” . De surcroît, il faudrait un vote favorable au Parlement, ce qui n’est pas assuré. Le “remain” ne bénéficie en effet que d’une “courte majorité dans les sondages” . Enfin, dernier argument des spécialistes : “l’organisation d’une opération aussi lourde prendrait au minimum un an. Or les Européens ont rappelé la semaine dernière à Theresa May, au sommet de Bruxelles, que le temps presse” . “Un tel revirement” , qui consisterait à revenir sur la décision populaire de juin 2016, “n’est pas faisable politiquement” sans l’organisation de nouvelles élections ou d’un nouveau référendum, ajoute le lord indépendant John Kerr, cité par France inter.

En marge de la manifestation de samedi, le nombre de signataires d’une pétition lancée le 20 février 2019 pour annuler le Brexitn’a cessé d’augmenter” , rapporte néanmoins Le Monde.

Une pétition record

La pétition demandant au gouvernement de ‘révoquer l’article 50 et de rester dans l’Union européenne’ avait dépassé, dans l’après-midi du dimanche 24 mars, les cinq millions de signatures” , rapporte Le Monde.

L’objectif ? Prouver la force du soutien public actuel pour rester dans l’UE, selon la page de la pétition lancée sur le site du Parlement” [France info]. “La pétition a très rapidement dépassé le seuil des 100 000 signatures nécessaire pour être potentiellement débattue à Westminster” , poursuit la radio. Ce débat qui ne pourrait toutefois “pas directement changer la loi ou donner lieu à un vote pour mettre en œuvre la requête de la pétition”, précise le site du Parlement relayé par le média.

Le débat fait rage auprès des citoyens. Selon le quotidien britannique The Guardian, la femme à l’origine de la pétition, Margaret Georgiadou, a “reçu de multiples menaces de mort” et s’est vue dans l’obligation de fermer son compte Facebook.

Côté gouvernement, l’exaspération monte également.

Theresa May sur une chaise éjectable

Theresa May serait désormais “sous la menace d’un putsch de ses ministres” , titre ainsi Le Figaro. Son autorité en miettes, des rumeurs de complots au sein du gouvernement pour écarter la Première ministre commencent à émerger [Le Monde].

La fin est proche, elle sera partie dans dix jours” , assurent ainsi les journalistes politiques du Sunday Times [Le Parisien]. Selon eux, “au moins onze de ses ministres [qui] conspiraient pour la pousser à la démission” comptaient “lui mettre le couteau sous la gorge lors d’un Conseil des ministres lundi matin” [Le Figaro] en menaçant, dans le cas contraire, de démissionner eux-mêmes en bloc. Leur objectif serait de la remplacer par un Premier ministre par intérim.

La question de l’avenir de May et de la tête du Parti conservateur risque donc de perturber la course contre la montre pour essayer de trouver un plan B avant le 12 avril” , conclut le quotidien.


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