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[Revue de presse] Biélorussie : l’Union européenne aux côtés des manifestants, la Russie prête à intervenir

Contestant la réélection du président Alexandre Loukachenko, des dizaines voire des centaines de milliers de personnes ont manifesté ce dimanche 16 août en Biélorussie. L’Union européenne, qui s’était accordée vendredi sur des sanctions contre le régime, a été invitée par Emmanuel Macron à poursuivre sa mobilisation. Plus à l’est, Moscou suit de près l’évolution de la situation.

Lors d'une réunion exceptionnelle par vidéoconférence, vendredi 14 août 2020, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté de nouvelles sanctions à l'encontre de la Biélorussie
Lors d’une réunion exceptionnelle par vidéoconférence, vendredi 14 août 2020, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont adopté de nouvelles sanctions à l’encontre de la Biélorussie - Crédits : compte Twitter @CBeaune

Un “tournant historique” : l’ampleur des manifestations contre la réélection d’Alexandre Loukachenko à la tête de la Biélorussie est, selon Le Monde, inédite. Bien que le nombre de manifestants réunis à Minsk et dans plusieurs grandes villes soit difficile à évaluer, le pays “n’avait jamais connu mobilisation comparable”, poursuit le média. “Selon tut.by, le principal portail d’information du pays, au moins 200 000 personnes ont défilé dimanche à Minsk contre la falsification des résultats du scrutin présidentiel organisé le 9 août”, relaye ainsi Le Figaro. Les défections de hauts responsables se poursuivent par ailleurs, “tandis qu’émerge le spectre d’une grève générale”, continue le journal.

Des développements qui déclenchent de nouvelles réactions européennes. Hier dans la soirée, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exprimé, dans un tweet repris par RFI, le soutien de l’Union européenne aux “centaines de milliers de Biélorusses [qui] étaient dehors aujourd’hui, manifestant pacifiquement, réclamant la libération des prisonniers politiques, les poursuites pour les responsables de violences policières, et de vraies élections”. De son côté, le président français Emmanuel Macron a appelé l’Union à “continuer de se mobiliser aux côtés des centaines de milliers de Biélorusses qui manifestent pacifiquement pour le respect de leurs droits, de leur liberté et de leur souveraineté” , rapporte Le Parisien.

De nouvelles sanctions européennes

Les ministres des Affaires étrangères s’étaient réunis par vidéoconférence ce vendredi, afin de réagir face à la violence généralisée du régime à l’encontre des protestataires, dans la rue depuis une semaine. Les Vingt-Sept n’ont certes pas pris de décision ferme - compte tenu du caractère informel de leurs échanges” , mais “ont accentué la pression sur Minsk” [Les Echos]. Ils se sont ainsi accordés sur la nécessité de sanctions à l’encontre de “ceux qui sont responsables des violences, de la répression et de la falsification du résultat des élections”, selon un communiqué du Service d’action extérieure de l’UE.

Initiées en 2004, les sanctions européennes à l’égard du régime biélorusse avaient été allégées en 2016 du fait de la libération de prisonniers politiques. Les mesures décidées vendredi, comme le gel des avoirs et les interdictions de voyages dans l’UE, “s’intégreront dans un cadre préexistant” et viseront des dirigeants biélorusses, dont la liste reste à définir, impliqués dans la répression des manifestants” , explique Le Monde. Seule ombre au tableau : les réserves de la Hongrie. “Viktor Orban, son Premier ministre, avait plaidé, en juin, pour une levée définitive des sanctions contre le pays” , expliquent Les Echos. L’unanimité des Etats membres étant requise, Budapest “pourrait, dans les prochains jours, chercher à limiter l’ampleur des nouvelles mesures prises par les Européens” , poursuit le média.

En s’accordant sur le principe de sanctions, les Européens souhaitent “forcer le président Loukachenko à s’engager sur un plan de médiation”, analyse Le Point. Une stratégie de dialogue proposée ce mercredi par la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, qui prévoit “la création d’un ‘conseil national’ pour régler la crise politique en cours” , explique Ouest France. Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a notamment demandé l’organisation de nouvelles élections “équitables, avec des observateurs d’autres pays” [Ouest France].

Refus d’une médiation européenne et rapprochement russe

Nous n’avons pas besoin des gouvernements étrangers ! Nous avons besoin de notre gouvernement, de nos dirigeants” , a cependant réagi Alexandre Loukachenko dimanche matin lors d’une manifestation de soutien au régime [RFI]. “Sans vouloir offenser les dirigeants de ces républiques, j’aimerais leur dire de se mêler de leurs affaires” , a-t-il également lancé lors d’une réunion gouvernementale rapporte Ouest France.

Le président biélorusse agite en revanche le spectre d’une intervention russe”, explique Le Monde avec l’AFP. Dimanche, le président russe Vladimir Poutine s’est en effet “dit prêt à fournir une assistance militaire, si nécessaire, dans le cadre du traité d’Union liant les deux pays” , reprend le quotidien. Pour autant, le soutien de Moscou reste “mesuré”, estime Le Figaro. Et la dernière campagne présidentielle, construite “autour de la souveraineté de la Biélorussie contre les velléités intégrationnistes de Moscou” , n’y est probablement pas pour rien, poursuit le média.

Minsk est “toujours heureux d’accepter les exportations de gaz à prix subventionné qui maintiennent à bout de bras son économie en faillite, mais traîne des pieds pour s’aligner sur Moscou en matière de politique étrangère, refuse de reconnaître l’annexion de la Crimée ou l’indépendance de l’Abkhazie” , ajoute Libération. Selon des médias russes et biélorusses cités par Les Echos, les deux présidents auraient même “parlé des conditions de la fuite d’Alexandre Loukachenko”. Cependant, que ce dernier “se maintienne au pouvoir au prix d’une répression sanglante” ou “qu’il tombe”, le pays n’aura peut-être d’autre choix que de rester “docile” vis-à-vis de son voisin, conclut Libération.

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