“C’est inacceptable” . L’association des éleveurs laitiers du Canada, citée par le Figaro, proteste contre la signature, qui pourrait intervenir ce vendredi à Bruxelles, de l’accord historique de libre-échange entre le Canada et l’UE. Le Premier ministre canadien Stephen Harper doit rencontrer ce vendredi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso pour boucler les négociations.
L’agriculture restait le principal point d’achoppement de cet accord qui doit doper les échanges transatlantiques. Selon les chiffres du Monde, le commerce entre les deux zones s’est élevé à quelque 86 milliards d’euros en 2011, faisant de l’Union européenne le deuxième partenaire commercial du Canada, loin derrière les Etats-Unis. A l’inverse, le Canada n’est que le douzième partenaire commercial des Vingt-huit.
L’UE estime que cet accord va accroître de 20% les échanges commerciaux avec le Canada, générant 25,7 milliards d’euros supplémentaires par an. [L’Express]
Ottawa vient d’accepter de doubler, à 30 000 tonnes par an, le volume de fromages européens qui pourront accéder au marché canadien sans être soumis à des tarifs douaniers. Une bonne nouvelle pour les producteurs, français notamment. Une catastrophe, pour David Eto, président l’association des éleveurs laitiers de Colombie britannique, cité par le Vancouver Sun, qui redoute la fermeture de petites exploitations qui ne résisteraient pas à la concurrence des fromages européens subventionnés. [Le Figaro]
Mais tous les agriculteurs canadiens ne redoutent pas l’accord de libre-échange car l’Europe va, en échange, ouvrir ses portes à la viande de bœuf et de porc canadiens. Au-delà de l’agriculture, les grandes entreprises comme le constructeur aéronautique Bombardier se réjouissent au contraire de la promesse d’une circulation améliorée des biens et services. Selon Le Figaro, “plusieurs observateurs voudraient même ériger l’accord Canada-Europe en modèle à suivre pour celui, d’une toute autre dimension, que commencent tout juste à négocier l’UE et les Etats-Unis” .