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Les citoyens perdent confiance en l’Union européenne

Dans une étude intitulée “L’UE non, l’euro oui ?”, éditée par l’institut Notre Europe, le directeur de l’institut de recherche sur les opinions publiques (OPTEM) Daniel Debomy dresse un panorama des opinions européennes face à la crise depuis 2007. Or le constat n’est pas des plus encourageants : nous aurions aujourd’hui atteint un “niveau record de l’euromorosité”. Pourtant, l’attachement à la monnaie unique reste majoritaire, et la perception de l’UE comme pouvant le mieux agir contre la crise reste stable.

Le “policy paper” de Notre Europe révèle en particulier les tendances suivantes :

Les attitudes favorables à l’Union européenne sont en profond déclin

Depuis 1985, les opinions publiques ont évolué de manière contrastée vis-à-vis de l’Union européenne. Plusieurs indicateurs révèlent ainsi que l’UE a été majoritairement perçue comme bénéfique jusqu’au printemps 1991, date à laquelle le maximum a été atteint (plus de 70% d’opinions positives à l’égard de l’appartenance de son pays à l’UE, près de 60% d’opinions positives à l’égard du bénéfice retiré par son pays de l’appartenance). Ce sentiment a diminué jusqu’en 1997 (peut-être en raison des débats sur le traité de Maastricht), pour remonter ensuite partiellement jusqu’en 2007.

Depuis l’éclatement de la crise, et encore plus en 2011 et 2012, les attitudes favorables à l’Union européenne sont en déclin, pour atteindre à l’automne 2012 un niveau historiquement bas. Selon Daniel Debomy, cette évolution est allée de pair avec une tendance croissante à anticiper une détérioration de la situation économique.

Ainsi, à l’automne 2012, 57% des citoyens européens sondés n’ont pas confiance en l’UE (33% ont confiance). Mais cette opinion est encore plus prononcée vis-à-vis du gouvernement national (68% n’ont pas confiance, 27% ont confiance). 29% des sondés ont une image négative de l’UE, tandis que 52% estiment qu’elle va dans la mauvaise direction (contre 23 % à l’automne 2007).

L’ampleur de ce déclin et le pessimisme sont inégaux selon les pays

A l’automne 2012, 35% des Français pensaient que la situation économique serait pire dans les 12 prochains mois, 19% qu’elle serait meilleure.

C’est dans les pays du sud de l’Europe, souvent les plus touchés par la crise, que cette chute a été la plus forte. Les citoyens de ces États traditionnellement europhiles, manifestent aujourd’hui anxiété ou amertume.

Dans ces pays, on constate également que les pessimistes quant à l’avenir de l’UE sont généralement plus nombreux que les optimistes, ce qui était déjà le cas dans d’autres pays tels que la Grande-Bretagne, la Hongrie et la République tchèque.

Dans l’ensemble, 39% des Européens anticipaient à l’automne 2012 une détérioration de la situation économique de l’UE (37% aucun changement, et 16% une amélioration).

Pour Daniel Debomy, on peut discerner, “avec l’apparition de lignes de fracture inquiétantes entre Européens, le risque d’une désagrégation accentuée des attitudes à l’égard de l’UE” .

L’UE perçue comme le meilleur acteur contre la crise

Toutefois, selon l’étude le citoyen européen moyen veut “croire que l’Union européenne peut agir utilement contre la crise” . A la question “parmi les suivants, qui peut agir le plus efficacement face aux conséquences de la crise financière et économique” , 23% des sondés citent l’UE comme seule réponse possible, devant le gouvernement national (20%), le G20 (14%), le FMI (13%) et les Etats-Unis (8%). Pour Daniel Debomy, “l’Union européenne ne s’est donc pas disqualifiée dans ce domaine, bien que ce rôle n’ait pas augmenté aux yeux des citoyens” , la tendance étant marquée par une relative stabilité depuis 2007.

De plus, une (faible) majorité relative (50%) de citoyens se déclarent optimistes pour le futur de l’UE (contre 45% se déclarant pessimistes).

L’euro bénéficie toujours d’un soutien important

Enfin, la monnaie unique reste, malgré une diminution importante, majoritairement soutenue dans l’UE (53%), et plus encore dans la zone euro avec près de deux tiers des sondés favorables.

A nouveau, cette approbation est moins importante dans les pays d’Europe du sud, traditionnellement les plus favorables, mais aujourd’hui les plus directement touchés ou menacés par les effets de la crise.

En savoir plus

L’UE non, l’euro oui ? Les opinions publiques européennes face à la crise (2007-2012) - Notre Europe

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