Quatre organisations internationales cohabitent dans l’espace méditerranéen.
L’Union pour la Méditerranée (UpM), fondée en 2008, regroupe l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen, ainsi que les autres pays de l’UE n’ayant pas d’accès à cette mer et à l’exception de la Libye et de la Syrie, respectivement membres observateur et suspendu. L’objectif central de l’organisation est de promouvoir le dialogue et la coopération dans l’ensemble de la région. Mais elle doit composer avec des membres aux sensibilités politiques divergentes, voire radicalement opposées, compte tenu de l’appartenance d’Israël, pays en conflit avec de nombreux pays arabes, à l’UpM.
A cela s’ajoute que l’Union pour la Méditerranée est “concurrencée” par trois autres organisations internationales, existant depuis plus longtemps et dont le niveau d’intégration politique est plus poussé. Il s’agit de l’Union européenne, de la Ligue arabe et de l’Union africaine. Ces trois entités, si elles ne sont évidemment pas exemptes de dissensus, forment des ensembles plus homogènes et donc plus opérationnels que l’UpM.
Par ailleurs, la région euro-méditerranéenne est caractérisée par des disparités importantes en termes de développements économique, social et humain. De manière prévisible, les pays membres de l’UE ainsi qu’Israël affichent des “performances” plus élevées que les Etats des Balkans et la Turquie. Les pays arabes apparaissent pour leur part encore plus en retard. Un constat qui se vérifie si l’on considère le PIB par habitant, l’indice de développement humain, l’indice d’inégalité de genre et l’indice d’éducation.
Ces disparités sont au cœur du projet d’Union pour la Méditerranée, dont l’ambition est de contribuer à la convergence des économies et des sociétés de la région. Mais elles représentent aussi un écueil pour le rapprochement rapide des nations.
Article dirigé par Toute l’Europe et réalisé avec des élèves de Sciences Po dans le cadre d’un projet collectif