“A l’occasion de la dernière session plénière à Strasbourg, les eurodéputés anti-strasbourgeois ont relancé la polémique sur la localisation du siège du Parlement européen dans la capitale alsacienne.
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Le 9 mars dernier, le Parlement européen a voté, lors de l’adoption de son calendrier de travail pour les années 2012 et 2013, la suppression de deux sessions plénières du Parlement à Strasbourg. L’amendement présenté par l’eurodéputé conservateur et eurosceptique britannique Ashley Fox, “figure de proue” de la lutte anti-Strasbourg, consiste à faire tenir deux sessions plénières en une semaine, réduisant ainsi la durée des sessions à deux jours au lieu de quatre actuellement. Ainsi, au lieu de venir travailler deux semaines à Strasbourg en octobre, nous ne viendrions plus qu’une semaine.
Cette “compression” du travail parlementaire n’est évidemment pas acceptable, dans son principe même, et je condamne fermement les attaques récurrentes dont fait l’objet le siège du Parlement à Strasbourg.
Dès les traités fondateurs de l’Union européenne, Strasbourg, symbole de la réconciliation franco-allemande, donc européenne, et cœur de la démocratie européenne, avec la Cour Européenne des Droits de l’Homme et le Conseil de l’Europe, a été désignée comme siège officiel du Parlement européen. Elle doit le demeurer, sans aucune équivoque.
Nous pouvons compter pour cela sur le soutien plein et entier du gouvernement français et de notre Ministre des Affaires européennes en particulier, qui a annoncé le 15 mars dernier, la volonté de la France de déposer un recours auprès de la Cour de Justice de l’Union Européenne pour non-respect du Protocole n°6 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union qui prévoit la réunion de 12 périodes de session par an au siège du Parlement européen à Strasbourg.
Alors, bien sûr, on peut discuter de la réorganisation de notre travail parlementaire. L’ordre du jour des sessions plénières de Strasbourg n’est peut-être pas toujours suffisamment chargé en activités proprement législatives. Et on peut surtout gloser sur les insuffisantes dessertes aériennes de Strasbourg, qui entraînent c’est vrai, pour nombre de nos collègues étrangers des temps de trajets inutilement longs. Mais porter un coup bas à cette ville-symbole, à l’occasion du vote d’un amendement-surprise, n’est certainement pas à la hauteur de l’enjeu, ni conforme à la dignité du Parlement…”
Constance Le Grip