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Biographie : David Cameron

David Cameron était le Premier ministre du Royaume-Uni de 2010 à 2016. Succédant à Gordon Brown, il fut, à 43 ans, le plus jeune leader britannique à accéder à cette fonction depuis 1812. Au cours de son premier mandat, (2010-2015), David Cameron aura mené une importante politique économique d’austérité et aura radicalisé ses positions européennes vers l’euroscepticisme. Son second mandat aura été écourté par le résultat du référendum de juin 2016 lors duquel les Britanniques ont voté en faveur du retrait de l’UE. Il a annoncé sa démission le 24 juin 2016.

David Cameron

Sa vie

“Nous ne sommes pas dans l’euro parce que nous jugeons qu’il est préférable pour nous de fixer nos taux d’intérêt et de déterminer notre politique monétaire”

Paris, le 17 février 2012

David William Donald Cameron est né le 6 octobre 1966 à Londres. Lointain descendant du roi Guillaume IV, c’est un cousin éloigné de la reine. Elevé dans une famille aisée (son père était agent de change à la City et sa mère magistrate), David Cameron étudie à Oxford et obtient un diplôme en économie, philosophie et politique. A 22 ans, il rejoint ensuite le parti conservateur où il rédige notamment les discours de Margaret Thatcher et de John Major.

En 1994, David Cameron quitte le monde politique pour travailler au sein d’un groupe de médias. Un interlude de quelques années seulement : David Cameron devient député de la Circonscription de Witney en 2001, puis monte les échelons à toute vitesse dans la hiérarchie de l’opposition.

Lors d’un discours prononcé le 4 octobre 2005 à l’occasion du congrès annuel des Tories, le jeune député devient célèbre grâce à son charisme avec lequel il expose sa nouvelle vision du parti basée sur un “conservatisme moderne et compatissant” .

En 2010 face aux travaillistes, les Tories arrivent en tête lors des élections législatives mais n’obtiennent pas la majorité absolue. David Cameron devient alors Premier ministre et un accord de coalition est trouvé avec les Libéraux démocrates menés par Nick Clegg.

Dès les premiers mois de son mandat, David Cameron mène une vaste politique d’austérité, notamment pour réduire le déficit britannique. Les frais de fonctionnement du service public sont fortement réduits, tout comme les dépenses sociales. La TVA est également augmentée. Sur le plan économique, les efforts portent leurs fruits avec un retour rapide de la croissance et la création d’environ un million d’emplois privés. Toutefois, sur le plan social la facture est lourde. Les dépenses sociales atteignent leur niveau le plus bas depuis la Seconde guerre mondiale.

Le premier mandat de David Cameron s’est achevé en mai 2015. De plus en plus concurrencé par le parti travailliste et par le United Kingdom Independence Party (UKIP), parti de droite souverainiste, le Premier ministre est en ballotage pour être reconduit. Affaibli par le résultat du parti conservateur aux élections européennes du 25 mai 2014, David Cameron a cherché à donner des gages à ses électeurs et à ceux du UKIP. En effet, des mesures restreignant l’immigration ont été promises, ainsi que l’organisation d’un référendum sur la place du Royaume-Uni dans l’Union européenne en cas de réélection.

Contre toute attente, les élections générales de mai 2015 offrent au Parti conservateur une large majorité à la Chambre des communes. David Cameron peut donc former un gouvernement sans coalition. La fin de l’année 2015 est marquée par les négociations entre les Britanniques et l’Union européenne afin d’élaborer un statut spécial pour le pays s’il poursuivait son adhésion. Début 2016, David Cameron annonce que le référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE se tiendra le 23 juin de la même année, et explique qu’il soutient le camp “in” . Après une campagne virulente, les Britanniques votent en faveur de la sortie de l’UE, et le Premier ministre annonce dès le lendemain sa démission, le temps de lui trouver un successeur.

Sa vision de l’Europe

A la tête d’un parti parlementaire traditionnellement anti-Bruxelles, David Cameron était pourtant apparu pour certains comme le Premier ministre qui réconcilierait les Britanniques avec l’Europe.

Lors du sommet européen de 2011, M. Cameron a pris une décision historique en opposant son veto au traité visant à renforcer la discipline budgétaire au sein de la zone euro.

“Si on pouvait mettre en place [la taxe sur les transactions financières] partout dans le monde, elle se justifierait. Mais si vous créez cette taxe dans une partie du monde seulement, les entreprises partiront ailleurs. Je ne crois pas à une nouvelle taxe européenne”

Paris, le 17 février 2012

Par cette décision, le Premier ministre a isolé la Grande-Bretagne qui est devenu l’un des deux Etats membres, avec la République tchèque, à ne pas souhaiter soumettre sa discipline budgétaire à la supervision européenne. David Cameron a justifié cette décision dans le but de protéger l’attractivité du pays.

Parmi les grands dossiers européens, le Premier ministre britannique s’est opposé à la Taxe sur les transactions financières.

Le 23 janvier 2013, il annonce que sans réforme de l’Union européenne, un référendum serait organisé d’ici 2017 pour consulter le peuple britannique sur sa volonté de rester dans l’UE.

Lors des élections européennes de mai 2014, le parti conservateur arrive en 3e position, non loin derrière le UKIP et le parti travailliste. Anticipant ce résultat, David Cameron avait opéré un virage nettement plus eurosceptique. Opposé à ce que l’issue du scrutin définisse le nom du président de la Commission européenne, le Premier ministre britannique cherche à bloquer la nomination du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, tête de liste du Parti populaire européen, arrivé en tête. David Cameron ne veut pas d’une personnalité trop fédéraliste à la tête l’Exécutif européen mais, à la différence de ses prédécesseurs, il ne sera pas en mesure d’empêcher un vote majoritaire en faveur de M. Juncker. Selon David Cameron, cette décision a rapproché le Royaume-Uni d’une sortie de l’Union européenne.

Dans le statut spécial négocié avec l’UE pour le Royaume-Uni, et qui devait entrer en vigueur si les Britanniques avaient décidés de rester dans l’Union, David Cameron avait mis l’accent sur plusieurs enjeux : la volonté de limiter les aides sociales pour les immigrés venus de l’UE ; la garantie de non discrimination pour les pays n’utilisant pas l’euro ; le droit des parlements nationaux de s’unir pour voter contre une législation européenne.

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