Un contexte électrique
“Un conflit entre la Chine et les États-Unis pour la domination économique et technologique, un autre qui s’envenime à chaque instant autour de l’Iran : c’est dans un climat chauffé à blanc que se tient vendredi et samedi le G20 à Osaka au Japon” , annonce Ouest-France.
Et les récentes déclarations de Donald Trump, toujours aussi peu diplomatiques, ne devraient pas faciliter les choses. Dans une interview à la chaîne américaine Fox Business, citée par Euronews, le président américain s’en est cette fois violemment pris à l’Europe et à la Chine. L’Europe “nous traite pire que la Chine” , a-t-il déclaré.
“Les nations européennes ont été créées pour tirer avantage des Etats-Unis. Leurs barrières commerciales sont pires que celles de la Chine” , a complété M. Trump, mentionnant sans la citer la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager, qui aurait pour cible “toutes [les] entreprises” américaines [Euronews]. Dans ce même entretien, le président américain s’en est aussi attaqué spécifiquement à l’Allemagne, lui reprochant de bénéficier de la protection des Etats-Unis, tout en versant “des milliards de dollars” aux Russes pour leur énergie [Le Figaro avec l’AFP].
Ces propos interviennent alors que les Etats-Unis sont en pleine guerre commerciale avec la Chine et que la rencontre entre Donald Trump et le président chinois Xi Jinping à Osaka est des plus attendues. En cas d’absence d’accord entre les deux parties, M. Trump menace en effet de taxer à hauteur de 10 % les 300 milliards de dollars d’exportations chinoises aux Etats-Unis qui ne le sont pas encore, rapporte L’Opinion.
Nucléaire iranien
Autre sujet chaud : l’Iran et ses tensions, grandissantes ces derniers jours, avec les Etats-Unis. Dans ce contexte, les Européens chercheront à jouer l’apaisement. Notamment en essayant de maintenir jusqu’au bout l’accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien, dont les Etats-Unis se sont retirés l’année dernière en imposant de lourdes sanctions économiques à l’Iran ainsi qu’un embargo commercial.
A cet égard, le quotidien britannique The Guardian informe que l’UE s’apprête à annoncer une ligne de crédit de plusieurs millions d’euros pour faciliter le commerce entre l’Europe et l’Iran. Une dernière tentative de convaincre le pays de ne pas rompre lui-même définitivement l’accord selon le quotidien, le jour même où celui-ci prévoit de dépasser la limite de 300 kg d’uranium enrichi fixée par le traité.
Dans cet effort d’apaisement, la France veut être une médiatrice entre l’Iran et les Etats-Unis. Avant sa rencontre prévue avec Donald Trump, Emmanuel Macron s’est entretenu à cet effet avec son homologue iranien Hassan Rohani par téléphone mercredi 26 juin [Le Monde].
Le climat : autre enjeu majeur et pomme de discorde
Plus généralement, dans un monde où le bilatéralisme attire de plus en plus d’Etats, l’Union européenne entend de son côté, “aux côtés du Japon, du Canada, et, peut-être, du Mexique, […] renforcer le club des partisans du multilatéralisme” , indiquent Les Echos. Et en particulier sur la question climatique.
Concernant ce dossier, Emmanuel Macron a en effet “pressé tous les membres de soutenir l’accord de Paris de 2015 et d’accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre” . Le président français refuse par ailleurs “de signer un communiqué final trop timide sur ce point” [Les Echos].
“Si on ne parle pas de l’accord de Paris [dont les Etats-Unis se sont retirés en 2017] et si pour se mettre d’accord dans une salle à vingt on n’est plus capables de défendre l’ambition climatique, ce sera sans la France” , a affirmé le chef de l’Etat [Le Monde].
Car selon les informations du quotidien, “l’ébauche actuelle de la déclaration finale qui circule auprès des experts des questions climatiques de la société civile ne mentionnerait pas la ‘décarbonisation de l’économie globale’ ni le réchauffement général de la planète” et “s’abstiendrait également de ‘soutenir pleinement’ l’accord de Paris de 2015″ .
En marge du sommet, les “top jobs” de l’UE
En parallèle de l’agenda international, les dirigeants européens présents à Osaka et notamment Emmanuel Macron et Angela Merkel devraient aussi profiter du sommet pour poursuivre leurs discussions concernant les nominations aux postes clés de l’UE (présidences de la Commission, du Conseil européen, du Parlement et de la Banque centrale ainsi que chef de la diplomatie). Pour l’heure les pourparlers patinent entre les Etats membres et “selon plusieurs sources” , les dirigeants européens “espèrent un compromis en marge du G20 avant un sommet de crise le 30 juin à Bruxelles” [7sur7 avec l’agence Belga].
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Allemagne
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Environnement
Grèce
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Postes clés de l’UE
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République tchèque
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