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[Revue de presse] Covid-19 : face à la crise économique, les dirigeants européens à l’épreuve de la solidarité

Dans une étude publiée ce lundi 20 avril, le cabinet de conseil McKinsey a annoncé que le taux de chômage allait doubler en Europe sous l’effet de la crise. Pour soutenir les économies nationales, les dirigeants européens multiplient les propositions et devront se mettre d’accord sur une solution commune lors d’un sommet européen par visioconférence ce jeudi 23 avril.

Un mois après leur dernière réunion par visioconférence, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement tiennent un nouveau sommet à distance jeudi 23 avril pour apporter une réponse commune à la crise économique
Un mois après leur dernière réunion par visioconférence, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement tiennent un nouveau sommet à distance jeudi 23 avril pour apporter une réponse commune à la crise économique - Crédits : Conseil de l’UE

Lundi 20 avril, le cabinet de conseil McKinsey a publié une étude dans laquelle il est estimé que “plus d’un quart de tous les emplois en Europe pourraient être touchés par les retombées économiques de la pandémie de coronavirus” . Jusqu’à 59 millions d’emplois seraient ainsi menacés par des mesures telles que “la réduction du temps de travail, les congés temporaires ou les pertes d’emploi permanentes” [Politico].

Soutenir les plans de relance nationaux

Pour faire face à cette situation, plusieurs mesures ont déjà été mises en place dans les Etats membres, comme l’assouplissement des conditions de versement des aides d’Etats aux entreprises des secteurs en difficulté. “Aujourd’hui à l’échelle européenne, environ 3 200 milliards d’euros de liquidités ont été débloqués en aides d’Etat” grâce à “la souplesse [des] traités existants”, rappelle la commissaire européenne chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager, dans l’Opinion. Mais ces aides publiques nationales ne seront pas suffisantes pour affronter la crise. Les directeurs des caisses de dépôt de cinq pays européens (France, Italie, Allemagne, Espagne et Pologne) ont publié une déclaration commune dans laquelle ils appellent l’Union européenne à prendre des mesures supplémentaires pour compléter ces plans de relance nationaux. “Il est vital pour nos économies que les outils européens soient conçus pour compléter ceux qui sont mis en place au niveau national”, ont-ils déclaré à l’issue d’un échange avec la Banque européenne d’investissement [Le Figaro].

Certaines de ces mesures européennes sont déjà en cours d’application. Les ministres des Finances européens ont notamment adopté le 9 avril un plan de relance commun de 540 milliards d’euros, qui doit être encore approuvé par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet européen du 23 avril. Une première décision d’ampleur, qui doit en appeler d’autres, a martelé Klaus Regling, le directeur général du Mécanisme européen de stabilité, le fonds d’urgence de la zone euro. “L’Union européenne aura besoin de 500 milliards d’euros supplémentaires” , a-t-il ainsi annoncé dans un entretien au Corriere della Sera. Pour le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni, l’effort devrait être encore plus massif : “environ 1 500 milliards d’euros au total, en intégrant ces 500 milliards d’aide d’urgence, pourraient être nécessaires pour surmonter la crise du coronavirus” , a-t-il déclaré au journal allemand der Spiegel.

Une cohésion européenne nécessaire

Au niveau des institutions européennes, les dirigeants s’accordent donc sur la nécessité d’un plan de relance. Margrethe Vestager rappelle elle aussi qu’ “il est crucial de trouver des solutions européennes, car nous devrons nous relever de cette crise ensemble” [l’Opinion]. Reste désormais à trouver un consensus sur son montant, et surtout sur son fonctionnement. Or, malgré l’accord trouvé par les ministres des Finances le 9 avril, les chefs d’Etat et de gouvernement européens restent “divisés sur la question d’une relance coordonnée entre les pays après la crise” , constate le journal. “La France, l’Italie et l’Espagne veulent créer un fonds financé solidairement par de la dette mutualisée, l’Allemagne et les Pays-Bas y rechignent”. Le gouvernement de Pedro Sanchez devrait ainsi proposer ce jeudi à ses homologues européens “la création d’un fonds de 1 500 milliards d’euros pour aider les pays les plus affectés économiquement par l’épidémie de coronavirus”, rapporte Reuters. “Ce fonds serait alimenté par de la dette émise par l’UE et les sommes remises à chaque pays seraient considérées comme des transferts et non comme de la dette” , précise l’agence de presse.

Du côté des institutions européennes, le dirigeant du MES semble privilégier une autre option. Klaus Regling a affirmé que les chefs d’Etat et de gouvernement devaient “discuter de nouveaux instruments avec un esprit ouvert” tout en rappelant qu’il s’agissait “aussi de faire appel à des institutions existantes, en particulier la Commission et le budget européen, parce que c’est plus facile” [Ouest-France]. Une vision partagée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui a rappelé que “le prochain budget de l’UE est son principal choix pour la relance financière” , relaie Politico. Des déclarations suffisantes pour que le média s’autorise à avancer : “n’attendez pas nécessairement des dirigeants européens qu’ils inventent de nouveaux outils lors de leur prochain sommet vidéo, jeudi.

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