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Déroute pour les socialistes sur fond de spanish revolution

Après une semaine de protestation, les manifestants espagnols ont été contraints samedi au silence par la commission électorale, pour éviter tout risque de propagande alors que se déroulaient des scrutins régionaux et municipaux. Ces élections locales ont été marquées par une victoire écrasante des conservateurs du Parti populaire (PP), ce qui n’était probablement pas l’effet escompté par les campeurs de Madrid et d’ailleurs.

La défaite est sans appel pour le PSOE de José Luis Zapatero : avec 27,8% des voix, il réalise son plus mauvais score depuis l’avènement de la démocratie en 1978, perdant Séville et Barcelone. Son adversaire de droite, le PP, est en tête dans les 13 régions autonomes où avaient lieu les scrutins, et recueille 37,5% des voix au niveau national.

Difficile d’évaluer l’influence dans ce résultat d’un mouvement qui se veut global, fait rare en Espagne où l’on se mobilise peu ou pas, et souvent sur des questions plus ciblées. Si les jeunes mobilisés dénoncent le système électoral en vigueur, ces attaques ne visent pas seulement le parti au pouvoir, bien au contraire. D’autant que pour les socialistes, la défaite était attendue bien avant le début du mouvement, qui dénonce le bipartisme qui étouffe selon eux la “démocratie réelle” .

Pourtant, nombreux sont les observateurs qui imputent le résultat des élections de dimanche aux manifestants. Il est vrai que la proportion de votes blancs et nuls a atteint un niveau historique (4,2%), ce qui en fait la quatrième force du pays. Mais dans le même temps, l’abstention est en net recul par rapport au scrutin local de 2007.

Le Premier ministre Zapatero se retrouve donc face à une alternative difficile : écouter le message des jeunes mobilisés, ou celui des marchés que seules de nouvelles mesures d’austérité pourraient rassurer. Mais s’il souhaite continuer sur la lancée de la rigueur, il sera très difficile pour le parti au pouvoir de passer le test du Parlement, où il gouverne en minorité.

Les problématiques soulevées trouvent un écho dans le reste de l’Europe, où de nombreux pays sont confrontés à un marasme économique dont les jeunes sont les premières victimes. La “spanish revolution” , du nom du mot-clé qui a rassemblé les protestataires sur Twitter, commence déjà à faire des petits parmi ses voisins européens. Premiers à réagir, les Italiens ont affiché leur solidarité dès vendredi en utilisant les mêmes outils (les réseaux sociaux) et les mêmes mots d’ordre. Après le printemps arabe, ils sont de plus en plus nombreux à rêver d’un printemps européen.

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