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L’Europe : s’arrêter où ? Repartir comment ?

Hubert Védrine - © Communauté européenne, 2006Le groupe de réflexion Europartenaires et la Friedrich Ebert Stiftung, think tank allemand, organisaient jeudi 25 janvier à Paris un colloque consacré à la relance de la construction européenne. En choisissant pour intitulé “L’Europe : s’arrêter où ? Repartir comment?” , les organisateurs proposaient de réfléchir à l’avenir de l’Union sous un double aspect : élargissement et approfondissement.

Elargissement : stop ou encore ?

Pour Klaus Hänsch, député européen et ancien président du Parlement Européen, l’Europe a atteint les limites de sa capacité d’absorption avec le dernier élargissement. Aujourd’hui, ses institutions ne lui permettent pas d’accueillir davantage de membres.

L’éditorialiste Bernard Guetta a défendu une conception différente de l’élargissement. C’est en spécialiste de géopolitique qu’il a appelé l’Union à accepter en son sein tous les pays qui présentent pour elle un intérêt stratégique et économique : “les frontières de l’Europe s’arrêtent là où s’arrêtent ses intérêts” , a-t-il plaidé.

L’ombre persistante de la Constitution

Comme la majorité de la classe politique allemande, Klaus Hänsch reste attaché au Traité constitutionnel, qu’il a qualifié d’ “indispensable” pour faire fonctionner l’Europe à 27. “Le modèle social européen n’est pas menacé par la Constitution, mais par la mondialisation, et nous n’avons plus beaucoup de temps pour réagir” , a-t-il affirmé.

Le député italien Valdo Spini, ancien membre de la Convention Européenne, a appelé les Français à se rendre compte que 18 pays ont adopté la Constitution et que ce texte aurait déjà permis à l’Union de s’affirmer sur une scène internationale tourmentée. Il reconnaît la nécessité de donner à ce texte une dimension sociale supplémentaire, qui se traduira probablement par des coopérations renforcées.

Un “paquet“institutionnel et politique pour relancer l’Union…

Hubert Védrine, qui continue de penser que le cinquième élargissement ne s’est pas fait dans de bonnes conditions, considère que l’extension continue de l’Union européenne alimente l’incompréhension et les craintes de l’opinion publique. Idéalement, a-t-il affirmé sans trop y croire, l’Union devrait dresser une fois pour toutes une liste des pays qui ont vocation à la rejoindre un jour. “Après tout, les Etats-Unis n’ont pas souhaité faire entrer le Mexique ni le Canada” , a-t-il ironisé.

Pessimiste sur les chances de relance du projet constitutionnel, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin a préconisé une relance rapide au moyen d’un “paquet” combinant des réformes institutionnelles avec des projets communs à 27 Etats - par exemple dans le domaine de l’énergie - ou des coopérations renforcées dans des domaines économiques et sociaux. Selon lui, cela “impressionnerait” une opinion publique aujourd’hui “eurodésabusée” .

… ou une relance par étapes

Elisabeth Guigou a apporté un bémol à cette proposition, estimant que les choses devaient se faire par étapes : d’abord la définition de projets communs, notamment dans le domaine énergétique, sous présidence allemande ; ensuite la réforme institutionnelle sous présidence française en 2008 ; enfin la définition “du” projet européen pour le XXIe siècle à l’occasion des élections européennes de 2009.

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