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Européennes 2019 : ce qu’il faut retenir des élections

Participation en hausse dans l’UE, victoire du Rassemblement national en France, prochaines coalitions possibles au Parlement européen… Les principaux résultats du scrutin européen 2019 à retenir.

Parlement européen de Strasbourg
Parlement européen de Strasbourg - Crédits : Nations unies

La participation en hausse

Dès l’annonce des premières estimations, un constat a donné lieu à un satisfecit quasi général des groupes politiques du Parlement européen : le taux de participation aux élections européennes enregistre, en 2019, une forte progression par rapport à 2014.

Au niveau européen, 50,95 % des électeurs se sont rendus aux urnes selon les résultats provisoires du Parlement européen, contre 42,61 % en 2014. A Bruxelles, 1 300 journalistes du monde entier étaient accrédités pour suivre la soirée électorale en direct. Des Européens, mais aussi des Américains, des Japonais et des Chinois. Le signe, selon les institutions de l’UE, d’un regain d’intérêt pour les affaires européennes.

En France, pour la première fois depuis 1994, le taux de participation dépasse les 50 % (50,12 % selon les résultats du ministère de l’Intérieur, contre 42,43 % en 2014).

Le Rassemblement national en tête en France, les Verts créent la surprise

En France, le match a bien eu lieu entre le Rassemblement national, emmené par Jordan Bardella, et la liste Renaissance, conduite par Nathalie Loiseau (La République en marche).

Le RN finit en tête avec 23,31 % des suffrages exprimés, contre 24,86 % en 2014. Et seulement 0,9 point de plus que la majorité présidentielle (22,41 %). D’ici au Brexit, le RN occupera 22 sièges au Parlement européen, contre 21 pour LaREM et ses alliés. Mais après la sortie du Royaume-Uni de l’UE, les deux formations disposeront de 23 eurodéputés chacune, sur un total de 79 Français.

La troisième marche du podium, elle, crée la surprise : les écologistes d’Europe-Ecologie obtiennent 13,47 % des voix (13 sièges après Brexit, 12 d’ici là), devant les Républicains.

La liste de droite, emmenée par François-Xavier Bellamy, subit une sévère déconvenue. Alors qu’elle était créditée de près de 14 % des voix à la fin de la campagne, elle n’enregistre finalement qu’un score de 8,48 % (8 sièges avant et après Brexit).

La déception est grande, aussi, pour La France insoumise, qui avait réalisé une bonne entrée en campagne dès 2018. Elle n’obtient que 6,31 % des voix (6 sièges avant et après Brexit), juste devant la liste commune du Parti socialiste, de Place publique et de Nouvelle Donne, conduite par Raphaël Glucksmann (6,19 % des suffrages, soit 6 sièges après le Brexit, 5 sièges avant).

Des groupes en recomposition au Parlement européen, à la recherche de nouvelles coalitions

Les nouveaux eurodéputés français rejoindront au Parlement européen, dès juillet, leurs homologues des 27 autres pays de l’UE. Ensemble, par affinités politiques, ils recomposeront les groupes qui siègent dans l’hémicycle.

Selon les résultats provisoires du Parlement européen, les conservateurs du groupe PPE (environ 180 sièges), avec lesquels siègent les Républicains, et les sociaux-démocrates du S&D (environ 150 sièges) perdent pour la première fois depuis plus de vingt ans la majorité dont ils disposaient à eux deux.

Difficile, dès lors, de dégager une coalition suffisante pour élire le futur président de la Commission européenne, même si Joseph Daul, le président du Parti populaire européen réclame d’ores et déjà que le poste revienne au chef de file de sa famille politique, Manfred Weber.

Guy Verhofstadt, le président du groupe ADLE, a confirmé que les libéraux se plieraient au jeu des “Spitzenkandidaten” . Mais les négociations s’annoncent ardues au sein du futur Parlement européen, tant le nouveau groupe que formera l’ADLE avec les élus français de la liste Renaissance (LaREM, Modem et partenaires) s’impose désormais comme un allié incontournable (plus de 105 sièges au total).

De même, les écologistes, qui finissent à la deuxième place dans plusieurs Etats membres, compteront dans les débats. Le groupe des Verts/ALE passe ainsi de 52 à près de 70 sièges.

A l’inverse, la gauche radicale (GUE/NGL), en fort retrait, est la grande perdante de ce scrutin. Avec moins de 40 sièges dans le futur hémicycle, elle aura du mal à imposer son point de vue, et notamment la “renégociation” des traités européens chère à La France insoumise. “Le Parlement n’a jamais été aussi éclaté” , constate tout de même Nico Cué, le chef de file du groupe. S’il reconnaît que les résultats sont décevants, il indique que son groupe “continuera le travail et à contribuer à une Europe plus sociale” .

Les droites souverainistes et/ou eurosceptiques voire europhobes enregistrent, pour leur part, une progression d’une vingtaine de sièges. Mais des divergences fondamentales séparent les trois groupes qui la composent, et qui ne devraient donc pas être en mesure d’opérer un rapprochement susceptible de modifier les équilibres au Parlement européen.

Les conservateurs et réformistes (CRE), qui obtiennent plus d’une soixantaine de sièges, ont ainsi annoncé qu’ils ne siègeraient “jamais” avec les “extrémistes de droite” .

L’ELDD, au sein duquel siègent le Brexit Party de Nigel Farage et le Mouvement 5 étoiles italien, décroche environ 55 sièges. L’ENL, qui devrait notamment rassembler - sous une nouvelle appellation - La Ligue de Matteo Salvini et le Rassemblement national de Marine le Pen, occupera près de 60 sièges.

Les tractations pour les présidences du Parlement européen et, surtout, de la Commission européenne ont déjà repris, et vont se poursuivre le mardi 28 mai avec un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement dédié à l’allocation des postes clés de l’UE. En raison de l’important éclatement des forces au Parlement, aucun scénario ne paraît favori à ce stade.

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