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Erasmus ou l’histoire d’un succès européen

Etre Européen ce n’est pas seulement se déplacer comme on le souhaite pour les vacances, c’est aussi pouvoir partir étudier, faire un stage ou un volontariat dans l’un des 33 pays du programme Erasmus+. Retour sur l’histoire du célèbre programme européen.

Erasmus

Le programme de mobilité Erasmus a fêté ses 30 ans en 2017. Créé en 1987, il a permis à plus de 10 millions de personnes d’en profiter depuis.

“Partir en Erasmus” est devenu une véritable institution ! A partir de la deuxième année post-bac, de plus en plus partent pour une année universitaire, en Espagne, en Allemagne ou encore en Norvège.

Mais depuis 2014, le programme Erasmus+ regroupe les autres programmes de mobilité européens. Il n’est donc plus seulement réservé aux étudiants : apprentis, formateurs, demandeurs d’emploi, jeunes diplômés, collégiens et lycéens peuvent également en bénéficier.

33 pays participent aujourd’hui au programme Erasmus+ : les 27 Etats membres de l’Union européenne ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la République de Macédoine, la Norvège, la Serbie et la Turquie.

Faire un Erasmus+, c’est d’abord faire un grand pas vers l’autonomie. Partir loin de sa famille et de ses amis, c’est certainement le plus grand défi. C’est aussi s’adapter à une culture nouvelle, apprendre à maîtriser une autre langue au quotidien, et surtout apprendre à vivre avec des jeunes de toute l’Europe. Mais une fois arrivé à destination, les rencontres, les découvertes et la fête sont au rendez-vous.

D’où vient ce nom ? Le programme Erasmus tire son nom du savant néerlandais Erasme qui sillonna l’Europe au XVe siècle mû par une grande soif de connaissance. Erasme ne savait pas qu’il rentrait alors dans la légende européenne des grands marcheurs du savoir.

Une initiative communautaire

Dès 1971, les ministres de l’Education des neufs pays de la Communauté européenne s’accordent sur le principe d’une coopération dans le domaine de l’éducation.

En février 1976, un programme d’action définit les priorités et les étapes de cette coopération. L’objectif central est alors de parvenir à une meilleure connaissance des systèmes éducatifs en Europe et de renforcer les relations.

Ce plan intègre une proposition de la Commission européenne (Joint Study Program) sur la mise en place de réseaux transnationaux entre établissements de l’enseignement supérieur, comprenant des échanges financés par la Communauté européenne.

Dans les années 1980, la portée limitée du plan d’action dans son ensemble contraste avec le succès que connaissent les “Joints Studies Programs” dans les milieux académiques et politiques. C’est à partir des Joint Studies Programs que le cadre du futur programme Erasmus apparaît.

Le 20 juin 1983, le Conseil des ministres de l’Education définit les principes de la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur en Europe à partir d’une nouvelle forme de partenariat entre universités d’accueil et d’origine. L’incitation à la mobilité s’appuie sur la reconnaissance des périodes d’études et des diplômes, des aides financières et d’hébergement ainsi que la simplification de certaines démarches administratives.

Alors que le dossier semblait bloqué, l’arrivée de Jacques Delors à la tête de la Commission européenne en 1985 marque de nouvelles ambitions et une nouvelle phase politique dans le développement de la coopération dans l’enseignement supérieur. Aux yeux du président de la Commission européenne et de son équipe, le programme de mobilité devait concerner 10 % de la population étudiante ! La volonté de créer le programme Erasmus rejoignait, de plus, la priorité de la Commission concernant la réalisation du marché unique.

Compte tenu des blocages politiques persistants et des craintes que soulevait au sein des Etats membres une action européenne dans le domaine “réservé” de l’éducation, il faudra attendre 1987 pour que le programme Erasmus voie réellement le jour. Après avoir été rejeté trois fois, le Conseil des ministres de l’Education adopte finalement, le 15 juin 1987, le programme Erasmus.

Depuis le 1er janvier 2020, le Royaume-Uni ne fait plus partie du programme Erasmus+. Les étudiants européens doivent désormais payer des frais de scolarités du même montant que les autres étudiants étrangers au Royaume-Uni et se procurer un visa étudiant.

D’Erasmus à Erasmus+

Créé en 1987, le programme Erasmus est devenu Erasmus+ en 2014. Il regroupe l’ensemble des anciens programmes européens dédiés à l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport (dont Erasmus, Leonardo, Grundtvig, Comenius, SVE…) et permet aujourd’hui près de 850 000 mobilités pour étudier, faire un stage, un volontariat, un échange, une formation ou enseigner à l’étranger.

Il finance en outre la coopération entre établissements d’enseignement supérieur dans toute l’Europe. Le programme s’adresse aux étudiants mais aussi aux professeurs et employés d’entreprise privée qui souhaitent enseigner à l’étranger, ainsi qu’aux apprentis, au personnel universitaire et aux jeunes actifs désireux de bénéficier d’une formation à l’étranger.

Pour tenir compte du contexte sanitaire, le programme Erasmus+ s’est adapté en mettant en place des mobilités hybrides dès 2020. Celles-ci associent des activités virtuelles en lien avec la mobilité, comme l’apprentissage à distance organisé par l’établissement d’accueil, avec une mobilité physique à l’étranger à une date ultérieure dès lors que la situation le permettra.
Le programme dispose de nombreux outils et programmes pour développer des cours à distance. La plateforme Erasmus+ Virtual Exchange, par exemple, a permis d’organiser des mobilités virtuelles pour plus de 20 000 étudiants depuis 2018.

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