Le gouvernement a été largement reconduit par les citoyens lettons. Pourtant, ce dernier avait fait campagne sur le thème de l’austérité. Cette politique est déjà appliquée depuis l’automne 2008. En effet, l’Union européenne et le Fonds monétaire international ont accordé à cette époque un prêt de 7,5 milliards d’euros pour éviter une faillite du secteur bancaire letton. Le Premier ministre Valdis Dombrobskis a justifié cette politique durant sa campagne en donnant pour objectif à son pays d’atteindre les critères d’adhésion à la zone euro en 2012, en espérant y entrer deux ans plus tard.
Les électeurs ont donc validé ce programme économique et politique. Cependant, il faut noter la percée du parti social-démocrate, très bien implanté chez la minorité russophone, le parti du Centre Harmonie. Après avoir gagné l’année dernière la mairie de la capitale du pays, Riga, ce parti gagne onze sièges au Parlement (en passant de 18 à 29 députés). Il continue d’avoir comme base électorale la communauté russophone du pays qui représente 27% des 2,2 millions d’habitants et est liée par un accord au mouvement Russie unie du Premier ministre russe Vladimir Poutine.
Cependant, les sondages prédisant la progression de la gauche ont aussi eu pour conséquence de mobiliser l’électorat favorable au gouvernement : celui-ci passe de 47 à 63 sièges. La peur d’une Lettonie qui se retourne vers l’Est et Moscou est toujours présente dans le débat électoral letton.
Pour autant, le chef du gouvernement a annoncé vouloir “coopérer avec le Centre Harmonie” , a déclaré dimanche après-midi le Premier ministre Valdis Dombrovskis. Même si ce parti n’a pas de minorité de blocage, sa percée électorale lui permet d’être un interlocuteur crédible. Les commentateurs politiques ne prévoient toutefois pas de coalition élargie au centre-gauche, ce qui marque là aussi une continuité : aucune formation politique associée à la minorité russophone n’est entrée dans un gouvernement depuis l’indépendance en 1991.