Donald Trump est la parfaite illustration de la “diplomatie du tweet” , la publication de messages par un dirigeant politique ou une administration publique concernant des questions de politique étrangère. Des messages brefs, à l’inverse de la diplomatie traditionnelle où chaque mot utilisé est pesé et la provocation contre-indiquée.
En matière de politique internationale, les déclarations du président des Etats-Unis ne manquent pas de susciter des réactions et des réponses des dirigeants politiques étrangers. Cet article en montre les exemples européens les plus marquants.
Nigel Farage ambassadeur
Many people would like to see @Nigel_Farage represent Great Britain as their Ambassador to the United States. He would do a great job !
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 22 novembre 2016
Donald Trump et le chef du parti britannique eurosceptique UKIP Nigel Farage ont montré qu’ils avaient d’excellentes relations, le premier supportant l’eurodéputé en 2016 lors de sa campagne en faveur du Brexit et le second soutenant le magnat américain lors des élections présidentielles aux Etats-Unis. Par ailleurs, Nigel Farage est le premier homme politique étranger à avoir rendu visite au président nouvellement élu.
Avec ce tweet, c’est la première fois qu’un président américain suggère à un Etat la nomination d’un ambassadeur. La provocation est d’autant plus grande que Nigel Farage fait partie de l’opposition politique. Suite à cette déclaration qui a fait des remous auprès du gouvernement du Royaume-Uni, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a spécifié que le poste n’était pas libre. Le principal intéressé s’est déclaré flatté du compliment et s’est dit prêt à servir le gouvernement si celui-ci le demandait.
Immigration en Suède
Give the public a break - The FAKE NEWS media is trying to say that large scale immigration in Sweden is working out just beautifully. NOT !
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 20 février 2017
Lors d’un meeting le 18 février, Donald Trump affirmait que la Suède avait subi la veille une attaque terroriste en raison de l’important nombre de migrants présents dans le pays. Une affirmation qui s’est révélée infondée, suscitant de nombreuses moqueries sur les réseaux sociaux. Deux jours plus tard, le président américain réagit sur Twitter en déclarant que les médias cacheraient les problèmes liés à l’immigration en Suède.
L’Allemagne doit payer pour sa défense
Despite what you have heard from the FAKE NEWS, I had a GREAT meeting with German Chancellor Angela Merkel. Nevertheless, Germany owes.….
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 18 mars 2017
…vast sums of money to NATO & the United States must be paid more for the powerful, and very expensive, defense it provides to Germany !
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 18 mars 2017
Ces deux tweets ont été publiés après la rencontre du président américain et de la chancelière allemande Angela Merkel, le vendredi 17 mars à la Maison Blanche. Les médias rapportent que la rencontre s’est mal déroulée, relevant notamment que lorsqu’Angela Merkel a proposé à Donald Trump de lui serrer la main, celui-ci a semblé l’ignorer et s’est assis sur sa chaise. Si les deux dirigeants assurent que leur rencontre s’est bien passée, des divergences apparaissent en effet, notamment au sujet de la coopération transatlantique. Tout au long de sa campagne, le milliardaire américain avait ouvertement dénoncé l’obsolescence et le coût de l’OTAN pour les Etats-Unis, avant de nuancer ses propos après son élection, réclamant une plus grande participation financière des Etats européens.
Déficit commercial avec l’Allemagne
We have a MASSIVE trade deficit with Germany, plus they pay FAR LESS than they should on NATO & military. Very bad for U.S. This will change
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 30 mai 2017
Alors que les relations entre les Etats-Unis et l’Allemagne sont de plus en plus fraîches, Donald Trump répond avec ce tweet à Angela Merkel. En campagne, la chancelière allemande avait la veille laissé entendre qu’elle doutait de la fiabilité de l’allié américain.
Attaque terroriste à Londres
At least 7 dead and 48 wounded in terror attack and Mayor of London says there is “no reason to be alarmed!”
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 juin 2017
Lors d’un entretien télévisé après l’attaque terroriste du 3 juin à Londres, le maire de Londres Sadiq Khan déclare, face à l’augmentation à venir de la présence policière : “il n’y a aucune raison de s’alarmer” . Avec son tweet sortant ces paroles de leur contexte, le président américain entraine une levée de boucliers outre-Manche. En réaction, le porte-parole de M. Khan explique que le maire a “des choses plus importantes à faire que de répondre au tweet inexact de Donald Trump qui sort délibérément de son contexte sa remarque” .
Visite en Pologne
A strong Poland is a blessing to the nations of Europe, and a strong Europe is a blessing to the West, and to the world. pic.twitter.com/vHzPwMtJSm
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 6 juillet 2017
Dans ce tweet, le président américain fait écho à sa visite en Pologne où il a tenu un discours à Varsovie. Des partisans du parti au pouvoir, les conservateurs de Droit et justice (PiS), en provenance de tout le pays, sont venus acclamer Donald Trump. Avant de se rendre au G20 d’Hambourg, ce dernier s’est rendu en terrain conquis. En effet, les positions du milliardaire américain sont proches de celles du gouvernement polonais.
Défilé français du 14 juillet
It was a great honor to represent the United States at the magnificent #BastilleDay parade. Congratulations President @EmmanuelMacron ! pic.twitter.com/1J4vZiy98y
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 14 juillet 2017
Le président Trump, sur l’invitation d’Emmanuel Macron, était en visite à Paris du 13 au 14 juillet. Au travers d’une série de tweets, Donald Trump a exprimé son enthousiasme pour cette visite. Un message qui contraste avec des déclarations plus anciennes selon lesquelles “Paris n’est plus Paris” . Le défilé du 14 juillet a tellement plu au président américain que celui-ci, lors de sa rencontre avec le président français en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies le 18 septembre, a affirmé vouloir reproduire une parade similaire lors de la fête nationale américaine le 4 juillet.
Enquête britannique sur l’attentat de Londres
Another attack in London by a loser terrorist.These are sick and demented people who were in the sights of Scotland Yard. Must be proactive !
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 15 septembre 2017
Donald Trump, après l’attaque terroriste de Londres du 15 septembre, soutient que les autorités britanniques surveillaient les auteurs de cet attentat. Or cette accusation est vivement démentie par Theresa May lors d’une allocution, qui rétorque qu’il n’est jamais “utile pour quiconque de spéculer au sujet d’enquêtes en cours” .
Criminalité au Royaume-Uni
Just out report : “United Kingdom crime rises 13% annually amid spread of Radical Islamic terror.” Not good, we must keep America safe !
- Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 20 octobre 2017
Le président américain fait un lien erroné entre le terrorisme islamiste et la hausse des crimes perpétrés au Royaume-Uni, en extrapolant les résultats d’un rapport publié par la police britannique. Le message de Donald Trump, rapidement relayé par l’extrême droite outre-Manche, a été critiqué par des élus britanniques.