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Consultations citoyennes en Europe : que font les autres pays européens ?

27 pays européens ont choisi de participer aux Consultations citoyennes sur l’Europe. L’objectif : organiser des débats sur tout le territoire européen pour recueillir les propositions des citoyens sur les politiques et l’avenir de l’UE.

Dialogue citoyen à l'université de Maynooth, en Irlande, en présence de Nathalie Loiseau
Dialogue citoyen à l’université de Maynooth, en Irlande, en présence de Nathalie Loiseau - Crédits : ministère des affaires étrangères irlandais

Lors de sa campagne présidentielle en 2017, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir convoquer des “conventions démocratiques” sur l’Union européenne partout en Europe. En mars 2018, Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes, a officiellement annoncé la tenue de “consultations citoyennes sur l’Europe” , lancées le 17 avril par Emmanuel Macron en France. Entre temps, 26 autres pays membres de l’Union européenne ont accepté de rejoindre le projet du président français. Seul le Royaume-Uni, qui devrait quitter l’Union en 2019, n’y participera pas.

Irlande

L’Irlande a été le premier pays européen à organiser des consultations citoyennes sur le futur de l’Europe. Lancées en février 2018, elles se termineront le 9 mai 2018 à l’occasion de la journée de l’Europe.

Le slogan choisi, “your future your Europe. Get involved” , affirme l’ambition du projet : impliquer les citoyens afin qu’ils puissent déterminer quelle place l’Irlande devrait prendre dans l’Europe de demain. Une vingtaine d’événements régionaux et de dialogues citoyens, organisés au sein d’universités et d’associations, abordent des thèmes variés tels que l’emploi, le Brexit, l’investissement ou le futur de l’Europe. Un espace en ligne a également été mis à disposition des citoyens ne pouvant pas se rendre aux débats, afin qu’ils puissent soumettre leurs suggestions.

Pour ce pays, qui s’apprête à subir directement les effets du Brexit, participer à la réflexion sur le futur de l’Union européenne apparaît indispensable. Lors du lancement des consultations à Galway le 8 février dernier, la ministre des Affaires européennes Helen McEntee T.D. déclarait ainsi que le but de ces débats n’était pas “de convaincre tout le monde que l’Union européenne est parfaite et a réponse à tout. La discussion participe d’un débat plus large qui a lieu partout en Europe. Nous espérons que cela nous aidera à déterminer la contribution de l’Irlande au futur de l’Europe, en amont des élections européennes de l’année prochaine”.

Le site irlandais des consultations citoyennes sur l’Europe.

Slovaquie

Fin février, la Slovaquie a également lancé ses propres conventions nationales sur l’Union européenne. En 2017, le pays avait mené quatre grands débats sur l’Union européenne qui, d’après Ivan Korčok, secrétaire d’Etat slovaque aux Affaires européennes, auraient rencontré un franc succès auprès des citoyens. Le gouvernement a donc choisi de renouveler l’expérience avec une ambition plus grande et une série de débats organisés dans tout le pays.

M. Korčok a indiqué que son gouvernement lierait ces conventions nationales avec le projet lancé par Emmanuel Macron. Pour lui, “la Slovaquie a compris que l’idéal d’intégration européenne doit se refléter dans la vie quotidienne. L’UE n’est pas parfaite. Mais nous croyons qu’avec les autres Etats membres de l’Union européenne, nous faisons partie d’une société qui partage les mêmes valeurs et intérêts”. Sur les réseaux sociaux, le débat slovaque utilise le hashtag #MYSMEEU (We-are-the-EU).

Luxembourg

Xavier Bettel, Premier Ministre du Luxembourg, a réaffirmé sa participation à l’initiative française lors de sa rencontre avec Emmanuel Macron le 20 mars 2018. Dans sa déclaration de politique étrangère de mars 2018, le ministre des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn a rappelé que le Luxembourg serait “à l’écoute des citoyens” jusqu’aux prochaines élections européennes. Xavier Bettel lancera les consultations le 20 avril à la Halle des Poches à Fonte, à Belval à 19 heures.

La participation du Luxembourg devrait prendre la forme de plusieurs discussions à partir du 20 avril, avec une conclusion le 2 juillet en présence du vice-président de la Commission, Frans Timmermans.

Le site luxembourgeois des Consultations citoyennes sur l’Europe.

République tchèque

La République tchèque a elle aussi répondu à l’appel du président français. Dans un contexte de méfiance à l’égard de l’Union européenne, le pays lancera en avril, à Prague, une série de discussions publiques sur les fondements et le futur de l’Union européenne. Les discussions se dérouleront dans toutes les régions du pays, avec des personnalités politiques locales ou nationales. Aucun sujet ne devrait être imposé au public qui déterminera les thèmes qu’il souhaite aborder. Un événement viendra conclure les discussions à l’automne 2018 à Prague.

Pologne

La Pologne a mis plus de temps à rejoindre le projet. Insistant sur le renforcement du rôle des Etats membres au sein des institutions européennes, le gouvernement devrait mener des consultations au cœur desquelles le parlement jouera un rôle déterminant (Source : Euractiv).

Espagne

Le conseil des ministres espagnol a approuvé le 13 avril 2018 sa participation aux Consultations citoyennes. D’avril à octobre 2018, le ministère espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération organisera des débats en Espagne, qui permettront aux citoyens d’exprimer leur opinion sur l’Europe.

27 pays européens participeront aux consultations citoyennes

Si toutes les modalités nationales ne sont pas encore connues, tous les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (sauf les Britanniques) ont affirmé leur soutien à l’initiative française et leur engagement pour repenser l’Union européenne.

Le Premier ministre suédois, Stefan Löfven, déclarait ainsi lors d’un discours à l’université d’Uppsala que “ce qui nous unit en tant que pays européens est plus fort que la géographie, l’histoire ou la coopération économique. Nos fondements sont nos valeurs communes, notre mode de vie : la liberté, la démocratie, l’Etat de droit et le respect des droits de l’Homme”. Après le Brexit, le chef du gouvernement suédois estime que “les discussions sur le futur de l’Union européenne sont d’autant plus légitimes”.

Le Premier ministre portugais Antonio Costa affirmait lui aussi, en mars 2018 devant le Parlement européen, “qu’être européen n’est pas seulement une coïncidence historique ou géographique. Plus qu’une monnaie unique et un marché commun, l’Europe est une communauté de valeurs”. M. Costa disait alors “vouloir construire [le futur du Portugal] au sein de l’Union européenne, avec ceux qui souhaitent la même chose.”

Ainsi, chaque pays devrait organiser nationalement et selon ses propres modalités des consultations citoyennes. Afin de conférer une dimension européenne au débat, un panel représentatif d’une centaine de citoyens des 27 pays participants se réunira les 4 et 6 mai au Comité économique et social européen afin de déterminer une douzaine de thématiques qui serviront à établir un questionnaire en ligne, traduit dans les 24 langues officielles de l’UE et disponible le 9 mai sur le site de la Commission européenne pour tous les citoyens européens.

Des restitutions des débats et discussions sont prévues dans chaque pays. En France, celles-ci devraient avoir lieu en novembre au Conseil économique social et environnemental. Une restitution européenne est elle prévue à l’occasion du Conseil européen de décembre prochain.

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