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Elections générales britanniques 2015 : tour d’horizon des principaux partis politiques

Le 7 mai prochain, les Britanniques éliront les 650 membres de la Chambre des Communes à Westminster et donc le prochain Premier ministre. Rarement dans l’histoire politique britannique l’issue du scrutin est apparue aussi incertaine. Tour d’horizon de la carte politique proposée aux électeurs.

Chambre des Communes

Les Tories - parti conservateur

Parti conservateurLe leader du Parti conservateur, David Cameron, est au pouvoir depuis 2010. A la tête d’une coalition avec le Parti libéral-démocrate de Nick Clegg (centre-droit), il a pendant cinq ans mené une politique économique à la fois libérale et marquée par l’austérité budgétaire. Aujourd’hui, son bilan économique est mitigé. Certes, les indicateurs semblent meilleurs que la moyenne européenne (taux de croissance à 3% et chômage à 6% en 2014, selon l’OCDE), pourtant l’actuel Premier ministre ne semble pas bénéficier d’un soutien majoritaire au sein de l’opinion. Donné second dans les sondages derrière le Labour party, David Cameron souffre à la fois d’une impopularité personnelle mais aussi de critiques fortes de son action sur le plan social. De plus, ses dernières manœuvres politiques pour tenter d’enrayer l’ascension de l’UKIP ont tendu ses relations au sein de son propre parti.

Le Labour party - Parti travailliste

Parti travaillisteLe “New Labour” , qui a connu sa révolution idéologique avec les années Blair, est aujourd’hui en tête des sondages. Son leader Ed Miliband, peu charismatique et à peu près inconnu à l’étranger, devance David Cameron de quelques points seulement dans sa course au 10 Downing street avec quelques projections de sièges supplémentaires (les deux partis sont actuellement autour de 33% d’intentions de vote). La situation du premier parti d’opposition n’est pourtant pas si reluisante. Depuis l’Ecosse, sa campagne contre l’indépendance a laissé des traces profondes sur une terre qui lui est traditionnellement favorable, même si l’implication remarquée de Gordon Brown, né en Ecosse et très respecté, a permis de nuancer ce décrochage… tout en brouillant le leadership du parti. Néanmoins, et d’un point de vue national, ce sont surtout l’absence de programme clair qui laisse l’opinion perplexe. Contraint de devoir se positionner sur l’immigration, thème historiquement réservé aux conservateurs et particulièrement mis en avant par le UKIP, le parti se retrouve face à ses propres contradictions. Son avance est fragile et ne lui offrirait pas forcément de majorité gouvernable à Westminster.

Les Libéraux-démocrates - Centre droit

Libéraux-démocratesIl pourrait s’agir, selon les sondages, du grand perdant des élections à venir. Après un score inattendu en 2010, où il est devenu la troisième force politique du pays, le parti libéral et pro-européen de Nick Clegg a intégré la coalition gouvernementale aux côtés de David Cameron. Bien que jouissant d’une popularité personnelle, Nick Clegg doit faire face aux accusations de ses détracteurs et de l’opinion qui l’accusent de n’avoir rien fait de notable durant ce mandat et même de cautionner peu ou prou la politique conservatrice du Premier ministre. Les actuels sondages ne lui accordent plus qu’un rôle éventuel de force d’appoint pour les Tories, avec moins de 8% d’intentions de vote.

UKIP - Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni

UKIPLe parti de Nigel Farage peut être qualifié d’ultra-libéral sur le plan économique, d’ultra-conservateur sur le plan social, ainsi que d’europhobe et nationaliste. Ayant à nouveau constitué son propre groupe au Parlement européen (EFD) en position de rivalité vis-à-vis du Front national, c’est bien sur la vague populiste que surfe le célèbre député européen. Cela lui réussit plutôt bien, son parti ayant remporté les deux élections partielles organisées fin 2014 au Royaume-Uni. Bien que les Tories se défendent de toute volonté d’alliance, force est de constater que la rhétorique du Premier ministre s’est sensiblement rapprochée des thèses promues par l’UKIP. La copie ne remplaçant pas l’original, c’est bien l’UKIP qui semble en profiter dans l’opinion. Les sondages lui donnent la 3ème place, avec environ 14% des intentions de vote, et sa participation au débat télévisé des chefs de parti est un exemple flagrant de son implantation dans le paysage politique britannique.

Green Party - Les Verts

GreensLe parti écologiste est encore ultra-minoritaire au Royaume-Uni. Trop faible dans l’opinion pour pouvoir prétendre à une réelle influence au Parlement, il a créé la polémique lorsque son leader Natalie Bennett s’est vue dans un premier temps refuser la participation au débat télévisé. Après des semaines d’incertitude, le parti vert y a finalement gagné sa place. Quelques jours plus tard, cette même Natalie Bennett faisait la ‘Une’ des journaux satiriques pour avoir eu un trou de mémoire sur le programme de son parti lors d’une interview radio. Bien que jouissant d’une meilleure image en Ecosse, due notamment à son engagement en faveur de l’indépendance, le parti des Verts britannique est encore loin d’avoir atteint sa phase de maturité sur l’échiquier politique. Il est toutefois crédité d’environ 6% d’intentions de vote, mais son programme est suffisamment éloigné de celui du Labour pour rendre la perspective d’une coalition avec le Labour incertaine. Cependant, avec la poussée du Scottish National Party (SNP), un bon score des Verts permettrait au Labour d’obtenir une majorité sans passer par les partis nationalistes.

Scottish National Party (SNP) - Parti nationaliste écossais

SNPLe parti au pouvoir en Ecosse risque bien de jouer les trouble-fêtes lors de ces élections. En effet, le parti d’Alex Salmond - First minister d’Ecosse au moment du référendum sur l’indépendance, c’est désormais Nicola Sturgeon qui occupe ce poste - est donné gagnant en Ecosse devant le Labour party avec presque la moitié des intentions de vote en sa faveur, ce qui lui offrirait une quarantaine de sièges à Westminster - où la majorité absolue est fixée à 326. Il pourrait ainsi devancer les Libéraux-démocrates en nombres de députés. Sachant que l’Ecosse ne compte que 5 millions d’habitants sur les 64 du Royaume-Uni, le SNP ne peut espérer devenir une force d’influence majeure au Parlement britannique, mais pourrait être suffisante pour handicaper le Labour dans sa course à la majorité parlementaire. Certaines rumeurs - jusque-là démenties formellement par le Parti travailliste - font d’ailleurs courir le bruit d’une possible alliance. Leur ambition est de pouvoir peser à Londres pour faire respecter les accords de nouvelle dévolution promise à la suite du référendum de septembre 2014.

* Article écrit dans le cadre d’un partenariat avec notre correspondant en Ecosse Maxime David

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