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Turquie Carte géographique
Drapeau Turquie

Turquie

Drapeau Turquie Dernière mise à jour le 05.06.2023

Turquie

Dernière mise à jour le 05.06.2023

Géographie et démographie

Ankara

Villes principales

Istanbul, Ankara, Izmir, Bursa, Adana

Découpage administratif

7 régions divisées en 81 provinces

84,68 millions d'habitants (2022)

Eurostat

780 576 km²

(Ministère des Affaires étrangères)

Indice de développement humain

0,838 (2021)

ONU

Environnement

4,8 tonnes/hab. (2019)

Banque mondiale

Politique

Système politique

République présidentielle

Chef d'Etat

Recep Tayyip Erdoğan

Chef du gouvernement

Poste supprimé en 2018. Vice-président : Cevdet Yılmaz

Prochaines élections

2028

Présidentielle et législatives

Économie

PIB

862 milliards d'euros (2022)

Eurostat

43,7 % (avril 2023)

Eurostat

3,5 % (T4 2022)

Eurostat

10,1 % (février 2023)

Eurostat

43,6 % (2021)

OCDE

1,8 % (2021)

Eurostat

Politique

La Turquie est une république à régime présidentiel.

Chef de l’Etat

Le président de la République turque est, depuis août 2014, Recep Tayyip Erdoğan, auparavant Premier ministre (2003-2014).

Recep Tayyip Erdoğan lance un référendum le 16 avril 2017 sur le changement de constitution, qui transfère l’essentiel des pouvoirs exécutifs du Premier ministre au président. Le “oui” remporte une courte victoire, permettant au chef d’Etat de briguer des mandats présidentiels jusqu’en 2029 et d’obtenir la mainmise sur les pouvoirs législatif et judiciaire.

Les élections de 2023

Le 28 mai 2023, Recep Tayyip Erdoğan est réélu au deuxième tour avec 52,1 % des voix et entame ainsi un troisième mandat.

Son principal concurrent, le chef de l’opposition coalisée Kemal Kılıçdaroğlu, arrive en deuxième position de la présidentielle avec 47,9 % des voix.

Le pays et l’UE

Les relations entre l’UE et la Turquie ont débuté en septembre 1963, lorsque la Communauté économique européenne (CEE) signe avec le pays un accord d’association, dit “accord d’Ankara”. Celui-ci prévoit le renforcement des relations économiques et commerciales, afin d’instaurer une union douanière. Cette dernière entre en vigueur le 1er janvier 1996.

La Turquie présente officiellement sa candidature à l’adhésion à la CEE le 14 avril 1987. Il faudra attendre le Conseil européen d’Helsinki du 10 décembre 1999 pour qu’elle soit reconnue comme pays candidat à l’adhésion de l’UE.

Le Conseil européen de Bruxelles du 16 décembre 2004 décide de l’ouverture des négociations en 2005. Les négociations avec la Turquie débutent ainsi le 3 octobre 2005. Il est toutefois précisé que “ces négociations sont un processus ouvert dont l’issue ne peut être garantie à l’avance” et “qu’elles dépendent de la capacité d’assimilation de l’Union, ainsi que de la capacité de la Turquie à assumer ses obligations”.

Le contentieux chypriote

Devenue indépendante du Royaume-Uni, la République de Chypre comprend, en 1960, une communauté chypriote grecque et une communauté chypriote turque. Le Royaume-Uni, la Grèce et la Turquie deviennent à cette occasion des Etats garants de l’équilibre constitutionnel de l’île. En 1974, la Turquie intervient militairement pour éviter un éventuel rattachement de Chypre à la Grèce.

Depuis cette date, l’île de Chypre est divisée entre une partie sud, hellénophone et orthodoxe, et une partie nord, turcophone et musulmane, la République turque de Chypre du Nord (RTCN). La communauté internationale ne reconnaît pas cette dernière, à la différence de la Turquie, qui continue de la soutenir militairement. La situation complique les relations diplomatiques entre la Turquie et l’UE, notamment depuis que Chypre y a adhéré en 2004.

A partir de 2018, les tensions se sont à nouveau accrues. La Turquie aurait bloqué un navire italien dans les eaux chypriotes, une violation du droit international selon Nicosie. A l’été 2019, malgré les menaces de l’UE de réduire les aides de pré-adhésion et les prêts de la Banque européenne d’investissement en 2020, la Turquie a pénétré illégalement dans la zone économique exclusive de Chypre, laquelle contient des gisements gaziers. L’élection le 18 octobre 2020 à la tête de la RTCN du nationaliste turc Ersin Tatar, favorable à une solution à deux Etats au détriment d’une réunification avec le reste de l’île, ajoute aux tensions entre Chypre et la Turquie et complique d’autant plus les discussions avec l’UE.

Aujourd’hui, sur un total de 35 chapitres de négociations avec la Turquie, 18 ont été ouverts dont deux en 2016 (l’un concerne les affaires économiques et monétaires et l’autre les dispositions financières et budgétaires). Seul le chapitre concernant la science et la recherche a été clôturé.

La Commission européenne et la Turquie avaient adopté un “agenda positif” en mai 2012, avant les événements de la place Taksim. Celui-ci prévoyait notamment une concertation accrue sur les grands sujets de politique étrangère, une meilleure coopération dans le domaine de l’énergie, ainsi que des discussions directes entre la Commission et Ankara pour permettre un alignement progressif des normes turques sur celles de l’UE.

Mais depuis l’été 2016, et les graves répressions qui ont suivi le coup d’Etat manqué en Turquie, les négociations ne progressent plus, même si elles ne sont pas officiellement gelées. Le président de la Commission européenne Jean Claude Juncker a même estimé en novembre 2016 que “tout ce que font les autorités turques aujourd’hui me fait croire que finalement la Turquie ne veut pas” respecter les conditions requises à la poursuite des négociations. Le 25 mars 2017, le président turc a mis un nouveau coup de frein à la poursuite des discussions, en déclarant vouloir organiser un référendum sur la poursuite des négociations d’adhésion à l’Union européenne.

La crise migratoire de 2015-2016 donne une nouvelle dimension à la relation UE-Turquie. La situation inédite en mer Méditerranée pousse les Etats membres de l’UE, menés par l’Allemagne, à passer un accord controversé avec Ankara en mars 2016. Selon ses termes, les Turcs acceptent d’accueillir les migrants arrivés illégalement en Grèce, avec en échange une aide financière importante de l’UE.

Dans le même temps, un nouveau chapitre de négociations sur les questions budgétaires est ouvert et le processus de libéralisation des visas européens pour les Turcs, prévu dans l’accord migratoire de mars 2016, est engagé. Mais il est au point mort depuis plusieurs années, au vu de la situation politique actuelle en Turquie. En décembre 2016, les deux parties entament des négociations pour moderniser l’Union douanière mais le climat politique dans l’UE et en Turquie ne favorise pas la progression des échanges.

En juin 2019, le Conseil de l’UE note “que la Turquie continue de s’éloigner un peu plus encore de l’Union européenne”. Les négociations d’adhésion avec la Turquie sont par conséquent au point mort.

Dans son rapport annuel rendu en 2020, la Commission européenne assure que “la Turquie reste un partenaire clé de l’Union européenne”. Alors que ses réunions n’avaient pas eu lieu pendant trois ans, le Conseil d’association UE-Turquie, qui rassemble des membres de la Commission européenne et du gouvernement turc, s’est à nouveau réuni en mars 2019. Mais aucune autre réunion n’a été programmée par la suite.

Bruxelles a indiqué que les réformes pour adhérer à l’UE n’ont pas été réalisées et que “les graves préoccupations de l’UE concernant la détérioration continue de la démocratie, de l’état de droit, des droits fondamentaux et de l’indépendance du pouvoir judiciaire n’ont pas été prises en compte, avec de nouveaux reculs dans de nombreux domaines” .

L’année 2020 a constitué un nouveau tournant dans les relations entre l’UE et la Turquie. A la fin du mois de février 2020, en infraction à la déclaration de mars 2016, le gouvernement turc a annoncé une ouverture de ses frontières avec l’UE pour laisser passer les migrants. Quelques mois plus tard, à l’été 2020, un navire de prospection sismique est envoyé faire des recherches sur les gisements d’hydrocarbures, à proximité de Chypre et dans les eaux territoriales grecques. En réaction, le Conseil a allongé la liste des personnes turques concernées par des sanctions européennes. Dans le même temps, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a vivement critiqué son homologue français en réactions aux mesures décidées par Emmanuel Macron pour lutter contre l’islam radical, entraînant une vague de solidarité des dirigeants européens l’égard du locataire de l’Elysée.

Lors du Conseil européen du 25 mars 2021, les dirigeants européens ont validé le renouvellement de l’accord migratoire. En déplacement à Ankara le 6 avril, Ursula von der Leyen et Charles Michel ont “salué l’accueil réservé par la Turquie à 4 millions de réfugiés” et donné leur “accord pour que l’aide européenne soit prolongée”. Le président du Conseil européen a réaffirmé qu’il est dans l’intérêt de l’UE de développer une relation de coopération mutuellement bénéfique. Il a également fait part de ses vives inquiétudes quant à l’évolution récente de la situation en matière d’état de droit et de respect des droits fondamentaux en Turquie. 

Géographie

La Turquie a une superficie de 780 576 km², dont 97 % situés en Asie Mineure et 3 % en Europe (une partie de la Thrace), reliés par les détroits des Dardanelles et du Bosphore.

Ses frontières terrestres sont, à l’ouest avec la Grèce et la Bulgarie, au nord-est avec la Géorgie, à l’est avec l’Arménie et l’Iran, au sud, avec l’Irak et la Syrie. Elle est baignée au nord par la mer Noire, à l’ouest par la mer Egée et la mer de Marmara, au sud par la Méditerranée. Elle compte au total près de 8 000 km de côtes.

Occupé en presque totalité par le plateau anatolien (1 500 km d’Est en Ouest), près de 80 % du territoire se trouve à une altitude supérieure à 500 mètres. Le plateau central est enserré par des chaînes montagneuses s’élevant à plus de 3 000 mètres : la chaîne Pontique au nord-est, le Taurus au sud et l’Anatolie orientale où les sommets dépassent 4 000 m (Mont Ararat : 5 165 m).

Parmi la dizaine de lacs situés dans le pays, les plus importants sont le Van (1 713 km²) et le Tuz Gölu (1 600 km²). Les principaux fleuves sont : Kizilirmak (long de 1 355 km), Sakarya (824 km), Seyhan (560 km). Le Tigre et l’Euphrate prennent leur source dans l’est de la Turquie.

La végétation est de type méditerranéen sur les côtes, forêts dans les montagnes et steppe sur la majeure partie du plateau anatolien qui est largement cultivé.

Tourisme

La Turquie jouit d’un immense patrimoine culturel, historique et géographique, qui rend ce pays fascinant à de nombreux égards. Pas moins de 15 sites figurent au patrimoine mondial de l’Unesco. Parmi eux, les zones historiques d’Istanbul. La capitale économique turque, située sur les rives du Bosphore à cheval entre l’Europe et l’Asie, abrite notamment la Mosquée bleue, la basilique Sainte-Sophie ou encore le Palais de Topkapı.

Le pays regorge aussi de sites archéologiques, témoins des différentes civilisations qui ont jalonné l’histoire turque, dont beaucoup sont remarquablement préservés et certains aussi classés à l’Unesco. Du site archéologique de Troie à Hattousa, ancienne capitale de l’Empire hittite, en passant par Xanthos-Letoon, celle des Lyciens, la Turquie offre au visiteur un voyage vertigineux à travers le temps, lui permettant de saisir sa richesse culturelle.

Les vacanciers ne manquent pas non plus de destinations balnéaires. Que ce soit sur les côtes des mers Méditerranée, Egée, de Masmara ou encore Noire, les occasions de trouver des plages pittoresques sont légion. 

Economie

Dans les années 1980, la Turquie a axé son développement sur la production et l’exportation de produits industriels, notamment du textile (20 % des exportations en 2005), des véhicules automobiles (9 % des exportations en 2015) et des services. Une importante évolution de son économie, sachant que 46 % de ses exportations concernaient le secteur de l’agroalimentaire en 1975. Le secteur manufacturier est le plus ouvert au commerce extérieur. Les exportations de services représentent néanmoins la plus grande part des exportations.

L’UE est le principal partenaire commercial de la Turquie puisqu’elle représentait 41 % de ses exportations et 32 % de ses importations en 2020. Cette même année, la Chine est toutefois devenue le premier fournisseur du pays (23 milliards de dollars d’importations), devançant l’Allemagne (21,7 milliards de dollars d’importations).

La Turquie a connu une forte période de croissance durant les années 2000, qui s’est essoufflée sous l’effet de la crise financière de 2008 et d’un environnement externe déprimé. De 2010 à 2011, le rebond a été vigoureux (+9,2 % et +8,8 % de croissance). Cependant les vulnérabilités se sont en parallèle accentuées. La croissance du PIB a ensuite ralenti mais conservé un certain dynamisme, étant de 4 % en 2015 avant de diminuer à 3 % en 2016. Cette évolution en dents de scie se poursuit l’année suivante, avec 7,5 % de croissance, puis 3 % en 2018 et seulement 0,8 % en 2019. En dépit de la pandémie de Covid-19, le PIB a augmenté de 1,9 % durant l’année 2020. Avant de considérablement repartir en 2021, en connaissant une progression de 11,4 %. La croissance s’est enfin établie à 5 % en 2022. Mais la Turquie et son économie se trouvent confrontées à un autre fléau, que la guerre en Ukraine est venue accélérer et renforcer : l’inflation. En novembre 2022, elle atteignait 84,4 % sur un an (redescendu à 43,7 % en avril 2023), soit un taux près de huit fois supérieur à celui rencontré à l’échelle de l’UE (11,1 % à la même période). 

Grâce à la croissance économique notamment, l’indicateur de développement humain (IDH) de la Turquie est passé de 0,75 en 2010 à 0,84 en 2021.

Sources : OCDE, Direction générale du Trésor, FMI

Education

Jusqu’à l’enseignement supérieur, le système éducatif turc est divisé en trois niveaux. 

Le pré-primaire, Okul öncesi, est destiné aux enfants de trois à six ans et facultatif. Vient ensuite l’enseignement primaire, İlköğretim, qui est lui obligatoire. D’une durée de huit ans, correspondant à huit grades (1 à 8), il est en règle générale suivi jusqu’à 14-15 ans. A compter de la quatrième année, les langues étrangères commencent à être enseignées. 

Le cursus scolaire se termine par le secondaire, Lise, pendant quatre années supplémentaires (grades 9 à 12). Similairement à la France, les Turcs peuvent étudier dans des lycées généraux, techniques ou professionnels. 

La Turquie est associée au programme Erasmus+. Les étudiants français peuvent donc la choisir comme destination pour une mobilité organisée dans le cadre du programme européen. Dotée d’un important réseau d’universités, le pays offre aussi l’avantage d’un coût de la vie peu élevé par rapport à la France, celui-ci étant inférieur d’environ 60 %. 

Histoire

324-326 : après la fondation de Constantinople sur l’ancienne cité de Byzance et la séparation des empires romains d’Orient et d’Occident, en 395, le territoire de la Turquie actuelle constitue le cœur de l’Empire d’Orient puis de l’Empire byzantin, sous le règne des basileus.

1299 : fondation de l’Empire ottoman.

1453 : le sultan Mehmet II s’empare de Constantinople, rebaptisée Istanbul. Au cours du XVIe siècle, l’Empire ottoman domine le monde musulman. Au sommet de sa puissance, sous le règne de Soliman le Magnifique, l’Empire recouvre une partie de l’Europe orientale.

1535 : signature d’un traité des capitulations entre l’Empire ottoman et le Royaume de France, qui servira de modèle aux traités signés ensuite avec les autres grandes puissances européennes.

1683 : l’échec du siège de Vienne marque le début du reflux ottoman, qui perd au cours du XVIIIe siècle un certain nombre de possessions balkaniques.

1839 : le sultan Abdülmecid lance l’ère de réformes, le “Tanzimat” : le vaste Empire entreprend de se moderniser sur le modèle européen. Au cours du XIXe siècle, “l’homme malade de l’Europe” perd peu à peu ses possessions européennes.

10 août 1920 : le Traité de Sèvres prévoit le démembrement de l’Empire ottoman, qui combattit aux côtés des empires centraux et se rangea parmi les vaincus de la guerre.

29 octobre 1923 : la République de Turquie voit le jour à la suite de la guerre d’indépendance. Mustafa Kemal, dit Atatürk (le Père des Turcs), en prend la tête. Il est proche des réformistes Jeunes-Turcs et impose des réformes radicales telles que l’adoption du principe de laïcité, l’abandon de l’écriture arabe au profit de l’alphabet latin et le droit de vote des femmes (en 1934).

10 novembre 1938 : mort de Mustafa Kemal Atatürk. Ismet Inonu lui succède à la tête de l’Etat.

18 février 1952 : restée neutre durant la Seconde Guerre mondiale, la Turquie se rapproche du bloc occidental en adhérant à l’Otan.

27 mai 1960 : coup d’Etat militaire en Turquie.

1961 : adoption par référendum d’une nouvelle Constitution.

1974 : crise chypriote. Suite au coup d’Etat des colonels grecs à Chypre, l’armée turque intervient dans la partie Nord de l’île.

12 septembre 1980 : coup d’Etat militaire. Dans les années qui suivent, l’armée s’attache à réorganiser le système politique et contenir l’essor du mouvement islamiste. Il faut attendre 1983 pour qu’un gouvernement civil soit formé.

Février 2001 : crise économique et financière en Turquie.

3 novembre 2002 : victoire du Parti AKP aux élections législatives. Ce parti est depuis au pouvoir.

Juin 2013 : grand mouvement de contestation citoyen suite à la décision du gouvernement de transformer le parc Gezi d’Istanbul en complexe commercial. Comptant plusieurs centaines de milliers de personnes, les manifestations marquaient notamment un rejet de l’autoritarisme étatique.

10 août 2014 : Recep Tayyip Erdoğan est élu douzième président de la République, pour la première fois au suffrage universel.

7 juin 2015 : lors des élections législatives, l’AKP perd la majorité absolue. Un gouvernement de coalition n’ayant pas été formé, Ahmet Davutoğlu est maintenu comme Premier ministre d’un gouvernement de transition. Des élections anticipées sont convoquées.

10 octobre 2015 : la Turquie connait son attentat le plus meurtrier : 102 personnes sont décédées à Ankara lors d’une manifestation pour la paix menée par les forces politiques de gauche. Les deux bombes humaines sont affiliées à l’Etat islamique.

1er novembre 2015 : les élections législatives anticipées rendent la majorité absolue à l’AKP au Parlement, Ahmet Davutoğlu est reconduit au poste de Premier ministre.

15 juillet 2016 : un coup d’Etat militaire éclate, menaçant le pouvoir en place. En réaction, Recep Tayyip Erdoğan déclare l’Etat d’urgence et ordonne l’arrestation de responsables politiques kurdes, de journalistes, la restriction de certaines libertés civiles et l’extension des pouvoirs de la police.

16 avril 2017 : une réforme constitutionnelle est soumise au référendum, et adoptée avec 51,37 % des voix. Elle renforce les pouvoirs du président en supprimant notamment le poste de Premier ministre, et fait coïncider le mandat de la Grande assemblée nationale turque avec celui du président. Cette réforme est jugée “autoritaire” par l’opposition.

Personnalités

Considéré comme le père de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk a dirigé le pays de 1920 jusqu’à son décès en 1938. Inspiré par les idéaux de la Révolution française, il met fin à l’Empire ottoman et entreprend la modernisation de la Turquie, qui lui succède. Au pouvoir, il en fait notamment un Etat laïc, attribue le droit de vote aux femmes et introduit l’alphabet latin à la place de l’alphabet arabe. 

La Turquie est connue pour son importante vie artistique, avec ses écrivains notamment. Peu avant la chute de l’Empire ottoman, la poétesse Nigâr Hanım (1856-1918) exerce une importante influence sur la société de son époque, avec des écrits et un style de vie encourageant par l’exemple l’émancipation des femmes. Ses poèmes sont d’abord de style traditionnel Diwan, mais elle est vite influencée par la poésie occidentale. 

De nos jours, Orhan Pamuk est l’écrivain turc le plus connu et primé à l’étranger. Né en 1951 à Istanbul, l’auteur de Mon nom est Rouge (1998), de Neige (2002) ou encore de Cette étrange chose en moi (2014) obtient le prix Nobel de littérature en 2006. Intellectuel engagé, il n’hésite pas à critiquer les dérives autoritaires des dirigeants turcs ou bien à reconnaître le génocide arménien, un acte passible de prison dans son pays. 

Le cinéma turc est également très reconnu. Nuri Bilge Ceylan en constitue aujourd’hui l’une des figures les plus importantes. Il est récompensé à de multiples reprises dans les plus grands festivals internationaux de cinéma. Comme à Cannes, où il reçoit la Palme d’or pour Winter Sleep en 2014. 

Autre grand nom du cinéma contemporain, Fatih Akın est fils d’immigrés turcs en Allemagne. La Turquie se retrouve dans plusieurs de ses œuvres, avec par exemple De l’autre côté, film qui a lui a valu en 2007 le prix du scénario au Festival de Cannes. 

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