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L'Essentiel des Européennes

L'Essentiel des Européennes #9 - Renaissance accélère | Le Danemark va voter | Les symboles de l'Italie

C’est déjà le 9e numéro de votre newsletter ! Cette semaine, on s’attarde sur le coup d’accélérateur donné par la majorité présidentielle à sa campagne. Focus sur le Danemark, où certains électeurs vont bientôt commencer à voter par correspondance. Petit tour d’horizon ensuite des logos officiels des listes candidates en Italie, avant de terminer en musique avec… Jul, l’Européen !

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La majorité présidentielle accélère

Le chef entre en scène. A moins de 50 jours du scrutin, la majorité présidentielle a décidé de passer la seconde. Mercredi 17 avril, en marge du Conseil européen à Bruxelles, Emmanuel Macron s’est affiché pour la première fois aux côtés de la tête de liste de son camp, l’eurodéputée Valérie Hayer. Bis repetita vendredi, cette fois-ci au QG parisien de Renaissance, pour y rencontrer les militants et les équipes qui animent la campagne. “Là où je suis, j’essayerai de vous aider et d’apporter mes forces à quelques moments clés de la campagne”, a confié le chef de l’Etat. Entretemps, dans un entretien à Ouest-France, l’ancien ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé prendre la tête du comité de soutien à la liste menée par Valérie Hayer. “Je mets mon nom, mon histoire, mes convictions au service de Besoin d’Europe”, du nom de la liste du camp présidentiel.

Sorbonne, acte II. Cette intense séquence médiatique et politique connaîtra son point d’orgue demain, jeudi. Le président est attendu en fin de matinée à l’université de la Sorbonne pour y prononcer un grand discours, dans lequel il exposera ses orientations pour l’avenir de l’Union européenne. Comme une impression de déjà-vu ? C’est normal. En septembre 2017, tout juste élu à la tête de l’Etat, Emmanuel Macron prononçait un premier discours à la Sorbonne pour faire connaître son projet pour l’Union. Sept ans plus tard, ce deuxième acte sera l’occasion de faire le bilan de ses précédentes propositions et, dans le même temps, de mettre en avant de nouvelles qui se retrouveront fort probablement dans le programme officiel du camp présidentiel pour ces élections européennes de 2024.

Coup de boost. Pour les macronistes, cette succession d’annonces et d’événements autour du scrutin européen doit permettre de dynamiser la campagne de Valérie Hayer. Depuis sa désignation comme cheffe de file fin février, l’eurodéputée n’est pas parvenue à faire progresser sa liste dans les études d’opinion. Plus encore, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) gagne du terrain sur la Mayennaise dans certains sondages. Ce qui explique que chez Renaissance et ses alliés, tout le monde est prié de se mobiliser pour occuper l’espace politico-médiatique jusqu’au 9 juin. Cela passera notamment par un grand meeting le mardi 7 mai à la Maison de la Mutualité à Paris. D’ici-là, le programme et la liste de “Besoin d’Europe” seront bouclés et dévoilés, promet-on dans le camp présidentiel.

Plus que quelques jours pour vous inscrire sur les listes électorales ! La date limite est fixée au mercredi 1er mai pour les inscriptions en ligne, et au vendredi 3 mai pour les inscriptions en mairie ou par courrier.

Si vous voulez voter le 9 juin pour les élections européennes, il est impératif que vous soyez inscrit sur la liste électorale de votre commune. Pour connaître les démarches à effectuer, mais également vérifier que vous êtes bien inscrit auprès de votre mairie, on vous explique comment faire dans cet article. Promis, c’est simple !

Dans le reste de l’actu en France

Comme une réponse (anticipée) au discours d’Emmanuel Macron. La tête de liste de La France insoumise Manon Aubry a tenu un meeting mardi à Strasbourg pour faire le bilan européen du président, du point de vue du mouvement mélenchoniste. Rue89 vous en résume le propos dans les grandes lignes ici. Le chef de file du Parti socialiste et de Place publique, Raphaël Glucksmann, devrait faire son propre inventaire ce mercredi soir lors d’une réunion dans la capitale alsacienne (voir notre agenda plus bas). 

Hier, mardi, France info révélait que la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’association Utopia 56 avaient déposé une plainte contre Fabrice Leggeri, n°3 de la liste du Rassemblement national, l’accusant de complicité de crimes contre l’humanité et de complicité de torture. Il est reproché à l’ancien directeur de Frontex, l’agence européenne des garde-frontières, d’avoir “activement facilité des refoulements illégaux en mer de bateaux de migrants” lorsqu’il exerçait ses fonctions, entre 2015 et 2022. Des allégations que l’intéressé juge “totalement incorrectes”.

Mardi prochain se réunira la commission nationale d’investiture des Républicains, qui devrait entériner la liste des 81 candidats du parti de droite pour les élections européennes. L’identité des heureux élus devrait être communiquée dans la foulée. Le lendemain, mercredi, ce sera au tour du Rassemblement national de lever le voile sur la composition de sa liste. Les 35 premiers noms devraient être annoncés en marge de son rassemblement annuel du 1er mai, qui se déroule cette année à Perpignan, l’un des bastions du parti à la flamme.

Toujours dans sa quête pour renforcer la crédibilité de sa candidature (lire plus haut), Valérie Hayer aurait demandé à rencontrer Nicolas Sarkozy, rapporte Le Figaro. La réponse de l’ancien président se fait toujours attendre, à l’inverse du premier président de la Cour des comptes, l’ancien socialiste Pierre Moscovici, qui a, lui, répondu favorablement à la demande d’entretien de la tête de liste macroniste.

Pour inciter les Français à s’inscrire sur les listes électorales, le Parti animaliste a décidé de donner la parole aux… animaux. De Mister, le cheval de course déchu, à Inouk, l’ancienne orque de Marineland en passant par Sardinero, taureau sauvé d’une corrida, le Parti animaliste met en avant ces histoires vraies pour convaincre les électeurs de l’utilité de leur vote le 9 juin. 46 témoignages sont à découvrir sur leur site internet. Nouveau rappel, pour s’inscrire sur les listes électorales, c’est jusqu’au 1er mai en ligne et au 3 mai en mairie !

Jeudi dernier, le chanteur complotiste Francis Lalanne et l’humoriste condamné pour antisémitisme Dieudonné ont annoncé faire liste commune, sous l’étiquette “France libre”. Les deux compères prônent “une alternative à la dictature politicienne” avec cette liste présentée comme “une coalition d’associations citoyennistes”. En 2019, Francis Lalanne avait conduit la liste Alliance jaune, surfant sur le mouvement des Gilets jaunes. Il avait récolté 120 000 voix (0,54 %).

Au rang des candidatures insolites toujours, un lointain arrière-petit-neveu de Napoléon Ier sera lui aussi candidat aux européennes. Joachim Murat, qui se présente comme descendant du beau-frère de Napoléon Ier, figurera en 3e position sur la liste souverainiste “Nous le peuple”, menée par l’ancien Insoumis Georges Kuzmanovic.

Projecteur sur le Danemark

A vos courriers. Et si on vous disait que certains Européens étaient déjà appelés aux urnes ? Enfin, presque. Au Danemark, il est possible de voter par correspondance avant même le jour des élections. Les premiers électeurs danois pourront donc envoyer leur suffrage par la poste à partir de ce dimanche 28 avril et ce jusqu’au 6 juin, trois jours avant la tenue officielle du scrutin dans le pays (le 9 juin, comme en France). Le Danemark ne constitue pas un cas isolé : le vote par courrier est autorisé dans 14 des 27 Etats membres, dont l’Allemagne, l’Espagne ou encore la Belgique.

Loin devant. Quel est l’état des forces en présence au pays de la Petite sirène ? Aujourd’hui, la délégation danoise au Parlement européen compte 14 eurodéputés ; elle en comptera 15 après les élections. 11 partis sont en lice pour le scrutin. Selon les projections d’Euractiv, la Social-démocratie (affiliée aux S&D) fait pour l’instant la course en tête (23 % des intentions de vote) et obtiendrait 4 sièges. En désignant Christel Schaldemose comme tête de liste, le parti actuellement au pouvoir a choisi une habituée des institutions européennes. Eurodéputée depuis 2006, c’est elle qui a négocié l’une des législations emblématiques de la mandature qui s’achève : le Digital Services Act (DSA), un règlement pour lutter contre les contenus illicites en ligne.

Mouchoir de poche. Derrière, le Parti populaire socialiste (affilié aux Verts/ALE) arriverait en deuxième position, avec 13 % des suffrages. La campagne du parti est portée par la vice-présidente du groupe des Verts au Parlement européen, Kira Marie Peter-Hansen. Elle est talonnée dans les sondages par la liste des libéraux de Venstre (liés à Renew Europe), crédités de 11 % des intentions de vote et emmenés par l’eurodéputé et ancien présentateur de télévision Morten Løkkegaard. Dans le même mouchoir de poche où figurent ces deux partis, on retrouve l’Alliance libérale (elle aussi à 11 %), une formation affiliée au PPE. Les trois listes obtiendraient chacune deux sièges dans l’hémicycle strasbourgeois, tandis que cinq autres listes récupéreraient chacune un siège. Même si les premiers votes pourront être envoyés dans la semaine qui arrive, les résultats finaux des élections européennes ne seront connus qu’à l’issue du scrutin, le 9 juin.

Dans le reste de l’actu en Europe

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) du Premier ministre Pedro Sánchez cherche sa tête de liste. Selon les médias du pays, ce choix pourrait se porter sur Teresa Ribera, troisième vice-présidente du gouvernement et ministre de la Transition écologique. Des élections régionales se sont d’ailleurs tenues au Pays basque, dimanche. Le Parti nationaliste basque (PNV, centre droit) est arrivé en tête (35,2 %), juste devant les indépendantistes de gauche d’EH Bildu, qui ont réalisé une percée historique, recueillant 32,5 % des voix.

Mardi matin, le parquet fédéral allemand a indiqué qu’un assistant d’un député européen de l’AfD avait été arrêté pour des soupçons d’espionnage en faveur de la Chine. Le parti d’extrême droite allemand est décidément dans la tourmente. Il y a quelques jours, le numéro 2 de la liste aux élections européennes, Petr Bystron, avait été accusé d’avoir touché 20 000 euros provenant d’une plateforme de propagande russe (on vous en parlait ici).

On a aussi appris cette semaine qu’une Italienne détenue en Hongrie serait candidate dans son pays d’origine sur la liste de gauche “Alleanza Verdi e Sinistra”. Plus au nord, aux Pays-Bas, la coalition Parti travailliste-Gauche verte (GroenLinks-PvdA) a adopté son programme samedi. L’alliance soutenue par l’ancien vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a trois crédo : “sécurité de subsistance”, “état de droit et démocratie” ainsi que “sécurité et solidarité internationales”.

En Estonie, les jeux sont faits. Neuf partis et six candidats indépendants sont en lice pour les élections européennes. Idem en République tchèque, où les citoyens pourront choisir parmi 30 partis, mouvements ou coalitions politiques.

Avec la publication quotidienne du sondage de l’Ifop, l’évolution de chaque liste dans les études d’opinion s’affine. Depuis la semaine passée, le RN comme la majorité présidentielle restent stables (31 % pour l’un, 17,5 % pour l’autre), tandis que la liste PS-Place publique est en légère baisse (12 % contre 12,5 % la semaine dernière en moyenne).

Derrière, LR, LFI et EELV se tiennent toujours dans un mouchoir de poche (7,8 % pour les Républicains, 7,4 % pour les Insoumis et les écologistes). La liste Reconquête, elle, est donnée à 5,8 % en moyenne selon les derniers sondages. Petit à petit, les courbes de tendance de chaque liste se cristallisent, connaissant des variations de plus en plus légères.


Agenda

  • Mercredi 24 avril, 19h30 : meeting de la liste PS-Place publique à la salle de la Bourse à Strasbourg (Bas-Rhin), en présence du commissaire européen à l’Emploi, Nicolas Schmit.
  • Jeudi 25 avril, 11h : discours du président de la République Emmanuel Macron à la Sorbonne, Paris.
  • Jeudi 25 avril, après-midi : fin de la dernière session plénière à Strasbourg de la 9e mandature du Parlement européen (2019-2024).
  • Jeudi 25 avril, 18h : meeting de la liste PS-Place publique à la salle des fêtes de l’Hôtel de ville d’Avignon (Vaucluse).
  • Jeudi 25 avril, 19h : réunion publique de la liste EELV au Kaleidoscoop à Strasbourg (Bas-Rhin).
  • Vendredi 26 avril, 19h30 : meeting de la liste LR à la salle Barcelone de Toulouse (Haute-Garonne).
  • Samedi 27 avril, 15h : meeting du Parti animaliste à la salle polyvalente Anna Politkovskaïa de Grenoble (Isère).
  • Samedi 27 avril, 16h : meeting d’Eric Zemmour pour la liste Reconquête, à Lille (Nord).
  • Lundi 29 avril, 18h : meeting de la liste PS-Place publique au Jardin de Ville à Grenoble (Isère).
  • Lundi 29 avril, 19h : débat européen entre les candidats à la présidence de la Commission européenne, organisé par Politico et Studio Europa Maastricht (plus d’informations ici).
  • Mardi 30 avril, 19h : meeting de la liste LFI à Alp’Expo à Grenoble (Isère).
  • Mardi 30 avril, 20h : meeting de la liste PS-Place publique à Cergy (Val-d’Oise).

Un peu de couleurs ! Les partis politiques italiens avaient rendez-vous ce week-end au palais du Viminal, siège romain du ministère de l’Intérieur, afin d’y déposer leur logo officiel pour le scrutin européen. Un rendez-vous qui fait figure de tradition, marquant ainsi le lancement officiel de la campagne électorale.

Au total, 42 logos ont été déposés. Certains grands partis ont choisi de mettre en avant une figure tutélaire pour attirer les électeurs. A commencer par Fratelli d’Italia (Frères d’Italie, affilié aux CRE). Favori des sondages, le parti de la Première ministre Giorgia Meloni affiche en gros le nom de la cheffe. Le mouvement conserve aussi la flamme aux couleurs de l’Italie, qui rappelle les origines fascistes du parti. On devrait d’ailleurs bientôt savoir si Giorgia Meloni sera candidate pour son mouvement. Partenaire de la coalition gouvernementale, la Lega (Ligue, liée à ID) garde quant à elle son logo habituel, flanqué du patronyme de son chef de file, Matteo Salvini.

Mais le plus insolite est sans doute à trouver du côté de Forza Italia (Allez l’Italie), également au pouvoir à Rome. Fondé par Silvio Berlusconi, le parti de centre droit a choisi de mettre le nom du “Cavaliere” en gros plan, bien que l’ancien Premier ministre soit décédé en juin 2023. Dans le même temps, la formation politique y inscrit sobrement son appartenance au Parti populaire européen (PPE). L’ancien président du Parlement européen et ex-commissaire européen Antonio Tajani est la tête de liste de Forza Italia dans quatre des cinq circonscriptions italiennes.

Du côté de l’opposition, le Partito democratico (Parti démocrate) fait figurer le logo du Parti socialiste européen (PSE) auquel il est affilié. Quant au Mouvement 5 étoiles (M5S), son symbole affiche l’année 2050, date à laquelle l’Europe devra atteindre la neutralité climatique. S’y ajoute le hashtag “paix”, qui sonne comme un mot d’ordre contre la guerre en Ukraine.

Enfin, sans surprise, la liste pro-européenne “Stati uniti d’Europa” (Etats-Unis d’Europe) arbore fièrement les étoiles du drapeau européen, aux côtés des couleurs de l’Ukraine et du logo du groupe libéral au Parlement européen, Renew Europe.

Les Italiens voteront les 8 et 9 juin dans l’une des cinq circonscriptions du pays. La liste complète des logos déposés est à retrouver ici.

Politique agricole commune (PAC)

La politique agricole commune (PAC) est de nouveau sous le feu des projecteurs. Réunis au Parlement européen de Strasbourg pour leur dernière session plénière de la mandature (2019-2024), les députés européens examinent une révision de la PAC. Proposée par la Commission européenne dans un contexte de colères agricoles un peu partout sur le continent, cette réforme assouplit les conditions environnementales du versement des aides pour les agriculteurs.

La réforme, déjà approuvée par les ministres des 27 Etats membres, vise par exemple à supprimer l’obligation de mise en jachère et à alléger celle de rotation des cultures. Le texte prévoit par ailleurs une exemption des contrôles pour les petites exploitations de moins de 10 hectares. Forte de ses 386,6 milliards d’euros entre 2021 et 2027, la PAC représente un tiers du budget européen.

Depuis mars et l’adhésion d’un nouveau pays, l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique nord) compte désormais 32 Etats membres. Parmi eux, 23 sont également membres de l’Union européenne. Saurez-vous tous les retrouver ? Testez vos connaissances avec notre quiz de la semaine ! Attention, quelques pièges peuvent s’y glisser…

Et découvrez ici tous nos autres quiz pour mesurer vos connaissances sur l’Union européenne.

Une fois n’est pas coutume, finissons cette newsletter avec du rap. Cette semaine, on vous fait découvrir une musique qui rassemble quatre artistes, issus des quatre coins du continent européen. Sur Europa, sorti en 2022, le Marseillais Jul, plus grand vendeur de disques de l’histoire du rap français, a invité le rappeur espagnol Morad, l’Italien Rhove ainsi que l’Albanais Elai. Une collaboration 100 % européenne donc, ce qui explique le titre de la musique. Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, que les Européens peuvent s’entendre dans tous les domaines.


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