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Face à la colère des agriculteurs, les Vingt-Sept s'accordent sur une révision de la PAC, moins exigeante sur le plan écologique

Mardi 26 mars, les Etats membres de l’Union européenne se sont entendus sur une révision de la politique agricole commune (PAC), qui réduit notamment ses ambitions environnementales. Les ministres de l’Agriculture des Vingt-Sept ont également discuté de pistes afin d’améliorer les revenus des agriculteurs.

Tracteur travaillant le terrain dans un champ de culture de maïs en République tchèque - Crédits : narvikk / iStock
Tracteur travaillant le terrain dans un champ de culture de maïs en République tchèque - Crédits : narvikk / iStock

Après plusieurs mois de mobilisation des agriculteurs à travers l’Europe, les ministres européens de l’Agriculture ont entériné, mardi 26 mars, la révision de la PAC [politique agricole commune NDLR] proposée le 15 mars par la Commission européenne”, écrit Le Monde.

Ces nouvelles mesures, qui doivent encore être approuvées par le Parlement européen, “entendent assouplir plusieurs règles d’écoconditionnalité, c’est-à-dire le versement des aides conditionné à des pratiques plus écologiques”, explique Le Figaro.

Nous n’avons pas oublié les agriculteurs ! On s’attaque à la PAC pour apporter plus de flexibilité, des réponses qui permettront d’augmenter leurs revenus”, a déclaré le ministre belge de l’Agriculture, David Clarinval, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l’UE [Le Parisien].

Des ambitions environnementales revues à la baisse

Ainsi, “une partie des critères ‘verts’ que la nouvelle Politique agricole commune impose depuis 2023 aux exploitations a donc été supprimée”, note France info. Parmi les révisions se trouve tout d’abord la “suppression de l’obligation de laisser au moins 4 % des terres arables en jachères ou surfaces non productives”, poursuit le site d’informations.

Les Etats membres pourront désormais aussi “accorder des dérogations temporaires et ciblées à certaines conditions de la PAC en cas d’événements climatiques imprévus”, indique Le Soir. Par ailleurs, “l’obligation de rotation des cultures sera remplacée par une simple ‘diversification’ “, ajoute le quotidien belge.

Enfin, la révision sur laquelle se sont mis d’accord les ministres de l’Agriculture “exempte également les petites exploitations de moins de 10 hectares (65 % des exploitations dans l’UE et 11 % des aides) de tout contrôle et de toute sanction liés au respect des exigences de conditionnalité”, rapporte Le Figaro. L’objectif de cette mesure étant de réduire “considérablement la charge administrative” que dénoncent les agriculteurs européens depuis plusieurs semaines, souligne-t-on au Conseil [Le Monde].

Des pistes européennes pour améliorer le revenu des agriculteurs

Si les mesures de simplification de la PAC ont été approuvées par une “majorité qualifiée d’Etats”, l’Allemagne s’est quant à elle abstenue, fait remarquer Le Parisien. “Il faut éviter le piège de penser qu’en mettant en danger les récoltes dans 10, 20 ou 50 ans, nous rendons service aux agriculteurs”, s’est agacé le ministre écologiste allemand, Cem Özdemir [Le Parisien].

Plusieurs ONG environnementales, dont WWF, Greenpeace ou ClientEarth, parlent même d’un “retour en arrière” dans une lettre envoyée lundi à la Commission, l’invitant à “retirer sa proposition législative”, susceptible selon elles de “dégrader les écosystèmes”, relate La Nouvelle République. De son côté, la principale organisation européenne d’agriculteurs, la COPA-Cogeca, a salué mardi “ces pas vers une agriculture plus flexible et soutenable”, cite Le Monde.

Lors de leur réunion, les ministres ont également tenté d’avancer sur la question des revenus des agriculteurs”, fait savoir le quotidien du soir. “Vendredi, M. Macron a rappelé sa volonté d’établir au niveau européen une loi Egalim, en référence aux lois françaises qui réglementent les négociations commerciales entre les producteurs, la grande distribution et les industriels”, poursuit Le Monde.

Pour l’heure, la Commission européenne a d’ailleurs “dévoilé une ‘feuille de route’ proposant la création d’un ‘observatoire’ sur les prix de production et une évaluation des règles existantes sur les pratiques commerciales déloyales”, sans toutefois faire une nouvelle proposition législative [France info].

La Commission ouvre pour la première fois cette question des rémunérations au niveau européen”, considère le ministre de l’Agriculture français Marc Fesneau. “Il faut continuer à travailler, mais cela prendra du temps. Ne demandons pas de régler en quinze jours ce qui traîne depuis vingt ou vingt-cinq ans”, a-t-il déclaré [Le Monde].

Le Parlement européen doit encore valider le texte approuvé par les Etats membres “lors de sa session [plénière] du 22 au 25 avril”, la dernière avant les élections européennes en juin [Le Monde].

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