Dans sa procédure judiciaire contre la Hongrie, la Commission européenne voit la liste de ses soutiens s’allonger. Jeudi 6 avril, un porte-parole du gouvernement allemand a annoncé le soutien de Paris et Berlin à l’action menée par l’exécutif européen devant la Cour de justice de l’Union européenne. Une première pour la France.
En décembre dernier, la Commission avait décider d’attaquer Budapest pour non-respect des valeurs fondamentales de l’UE. En cause, une loi adoptée par le gouvernement de Viktor Orbán en juin 2021 visant à interdire la “promotion” de l’homosexualité ou du changement de sexe auprès des mineurs. Entrée en vigueur un mois plus tard, elle avait suscité de vives réactions des associations de défense des droits de l’homme mais également des dirigeants européens. Déjà à l’époque, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait fait planer la menace d’une procédure à l’encontre de la Hongrie.
Un soutien large et inédit
Paris et Berlin ont ainsi apporté un soutien de dernière minute à cette initiative, la date butoir étant fixée au 6 avril. 15 Etats membres ainsi que le Parlement européen sont donc impliqués dans la procédure lancée par la Commission : la France, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne, l’Autriche, la Grèce, la Finlande, la Suède, la Slovénie, l’Irlande, Malte et le Danemark.
“Pour la première fois de son histoire, la France décide d’intervenir dans un procès devant la Cour de justice. Le faire conjointement avec l’Allemagne est un signal fort : le moteur de l’Europe ne laissera jamais passer un seul recul sur les valeurs qui fondent l’Union européenne”, a réagi l’eurodéputé français et vice-président de l’intergroupe LGBTI de l’institution Pierre Karleskind (Renew).
Par ailleurs, la Commission européenne doit publier le 12 avril prochain un rapport d’avancement sur la mise en œuvre de sa stratégie pour l’égalité et les personnes LGBTIQ 2020-2025.