“En multipliant les déplacements, Volodymyr Zelensky ‘mène tout de front’, de l’Otan à la CPI [Cour pénale internationale]”, titre 20 Minutes. “C’est la troisième séquence de déplacement du président ukrainien depuis le mois de décembre”, qui s’est rendu en Finlande mercredi 3 mai à un sommet des pays nordiques, avant de décoller pour La Haye afin d’y rencontrer les responsables de la Cour pénale internationale [20 Minutes]. “Le Premier ministre belge Alexander De Croo (Open VLD, Renew Europe) s’est également rendu à La Haye jeudi afin de discuter de la situation en Ukraine” [Euractiv]. Le Figaro cite par ailleurs “des informations parues mercredi dans le quotidien berlinois BZ sur une éventuelle visite du président ukrainien le 13 mai” en Allemagne.
“Pourquoi Volodymyr Zelensky se met-il à multiplier les visites chez ses alliés ?”, questionne 20 Minutes. Car la situation actuelle est “décisive pour l’Ukraine et pour l’Europe”, a déclaré le chef d’Etat ukrainien, repris par Le Figaro. Pour le président, cette stratégie diplomatique permet d’éviter une “fatigue ukrainienne” et “une lassitude des alliés”, analyse Alexandra Goujou, maîtresse de conférences en sciences politiques [20 Minutes]. C’est aussi un moyen d’évoquer “la lutte pour la défense de l’Ukraine” [Le Télégramme], sur toile de fond d’adhésion à l’Otan et à l’Union européenne.
Tribunal spécial pour le crime d’agression russe
“Pas de paix sans justice pour l’Ukraine” [Le Temps]. Voilà l’intitulé du discours prononcé par le président ukrainien à La Haye hier. Forts, ces mots ne sont pas anodins puisqu’il “a réclamé jeudi […] la création d’un tribunal international spécial pour le crime d’agression” après sa visite à la CPI, note Le Point. Volodymyr Zelensky appelle à une “justice à grande échelle” et non à une “impunité hybride”, cite France info. Une proposition à laquelle “les Etats-Unis se sont notamment déclarés […] favorables” [Le Point].
La CPI “a émis en mars un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de ‘déportation illégale’ d’enfants ukrainiens dans le cadre du conflit”, rappelle le magazine. Mais la juridiction internationale “n’a pas le pouvoir de juger des crimes d’agression contre la Russie qui n’est pas signataire du Statut de Rome” [Le Temps]. M. Zelensky reste pourtant “convaincu que Vladimir Poutine sera ‘condamné’ à la Haye” [Le Point]. “Il doit y avoir une responsabilité pour ce crime”, a-t-il affirmé [RFI].
Adhésion à l’Otan et à l’UE
Avant les Pays-Bas, le président ukrainien s’était rendu en Finlande qui vient tout juste d’intégrer l’Otan, organisation à laquelle l’Ukraine est elle-même candidate. “La visite dans une Finlande qui vient d’adhérer n’est donc pas anodine”, commente 20 Minutes. Le président finlandais Sauli Niinistö a considéré qu’il était “très important” que les membres de l’Alliance atlantique parlent d’une “même voix” au sujet de la guerre en Ukraine [Euronews].
“L’Ukraine frappe à la porte depuis longtemps […] et cherche à rallier des pays à la cause”, poursuit 20 Minutes. Mais Kiev est “réaliste”, a avoué M. Zelensky, reconnaissant qu’elle ne rejoindrait probablement pas l’Otan pendant la guerre [Le Point]. “L’entrée de l’Ukraine dans l’Otan signifierait que l’Alliance serait obligée de défendre le pays contre l’agression russe. Cela reviendrait à une déclaration officielle de guerre”, indique TF1 Info.
Par la même occasion, le président “pousse à l’intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne” [Le Point]. Mais là encore la route s’annonce longue. “L’accession à l’UE nécessit[e] de suivre un ‘processus clair’ dépendant de Bruxelles”, a notamment déclaré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, cite l’hebdomadaire.
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