Les énergies renouvelables font consensus. Ce mardi, le Parlement européen a adopté à une large majorité (470 voix pour et 120 contre) une version révisée de la directive sur le sujet.
Avec ce vote, les Etats membres devront désormais porter la part des énergies renouvelables dans la consommation finale à 42,5 % d’ici 2030, et sont invités à viser les 45 % à la même date. Le texte prévoit également “[d’accélérer] les procédures d’octroi de permis pour les nouvelles installations de production d’énergie renouvelable, comme les panneaux solaires ou les éoliennes, ou d’adaptation des installations existantes”, indique le Parlement européen.
Elément important du paquet “Fit for 55”, qui vise à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, ce texte a été revu pour tenir compte des conséquences de l’invasion russe en Ukraine. Dans le cadre de son plan RePowerEU, l’Union européenne avait ainsi rehaussé son ambition initiale, passant l’objectif de 40 à 45 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, pour réduire davantage la dépendance du continent à l’égard des hydrocarbures russes.
Large consensus malgré certaines réserves
La majorité des groupes politiques du Parlement européen se félicitent de cet accord. “Cette législation est une success story qui nous permet, d’une part, de placer notre continent comme leader mondial en matière de décarbonation, […] et, d’autre part, de poser les bases pour faire du changement climatique une opportunité et ériger l’Europe en acteur résilient au changement climatique”, explique ainsi l’eurodéputé Christophe Grudler (Renew) à l’issue du vote.
Quelques heures plus tôt, son homologue écologiste Marie Toussaint confirmait l’ ”urgence à avancer” pour se défaire des dépendances aux hydrocarbures russes. Cette dernière rappelle notamment que les importations de gaz naturel liquéfié en provenance de Russie ont augmenté depuis le début de l’année, malgré le conflit. Si les membres de son groupe ont également voté en faveur du texte, la future cheffe de file des Verts aux prochaines élections européennes jugeait la réforme “nécessaire mais pas suffisante”. Son groupe avait plaidé pour un objectif de 56 % à l’horizon 2030, pour “respecter les chiffres fixés par l’accord de Paris”, note-t-elle.