“Nous sommes devant une alternative cruciale : ou des mesures d’austérité aujourd’hui, ou la faillite de l’État italien demain, avec le risque d’être accusé d’infamie pour avoir détruit l’euro” a affirmé Mario Monti dimanche [Le Figaro]. Le nouveau plan anti-crise devrait permettre des économies de 20 milliards d’euros d’ici 2014. Il touche principalement la fiscalité et les retraites. A l’annonce des changements dans ce dernier domaine, la ministre aux Affaires sociales, Elsa Fornero, a fondu en larmes, soulignant “le coût psychologique” de l’adoption des nouvelles dispositions. Celles-ci prévoient un recul de l’âge du départ à la retraite à 67 ans pour les hommes. Ces mêmes mesures seront appliquées aux femmes à partir de 2018. Mario Monti a par ailleurs renoncé à son salaire de président du Conseil. Présentées dès aujourd’hui au Parlement, ces mesures devraient être adoptées avant Noël.
Dans l’ensemble, le décret-loi a été dès ce matin plus ou moins salué par la presse italienne. Pour le quotidien milanais Corriere della Sera, Mario Monti a démontré “la compétence et le sens de la responsabilité” . Plus grave, la Stampa, le journal de Turin, souligne qu’ “il y a des moments dans lesquels mécontenter tout le monde est un devoir, et c’est certainement un de ces moments que vit l’Italie. Le tournant devant lequel se trouve le pays n’admet pas d’échappatoires et d’incertitudes. C’est ce dont a témoigné le ton dramatique du Premier ministre” . La Repubblica, journal de centre-gauche, met quant à lui en avant les qualités de cette nouvelle réforme : “il reste un espace pour l’autonomie nationale et politique, qui fait de Mario Monti un chef de gouvernement qui n’est pas lié à Francfort et à Bruxelles” [AFP].
Mais ce plan anti-crise n’est pas au goût de l’ensemble des acteurs économiques et politiques italiens. En effet, la Ligue du Nord s’est clairement positionnée contre ces mesures. De leur côté, les syndicats critiquent cette annonce. Pour Susanna Camusso, chef de la CGIL, principal syndicat italien, “les mesures prévues sont ‘socialement insupportables’ et constituent ‘un coup très dur pour les retraités’ ” . De son côté, Rafaele Bonanni, numéro un du syndicat catholique modéré CISL, juge que le gouvernement “n’a pas calculé l’impact social du plan d’austérité” [Tribune de Genève]. Emma Marcegaglia, patronne des patrons, a précisé le caractère “indispensable” de ces mesures, “tout en regrettant l’augmentation de la pression fiscale” [Le Point].
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