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Viktor Orban en campagne contre l’Europe de l’Ouest et le libéralisme

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s’est exprimé sur sa vision de l’Europe les 27 et 28 juillet derniers. Une première fois lors d’un entretien accordé au journal allemand Bild, puis lors d’une allocution devant la minorité hongroise de Roumanie. Point commun entre ces deux interventions : le Premier ministre hongrois s’est lancé dans un plaidoyer contre l’Europe de l’Ouest et en particulier la France. Il accuse celle-ci de vouloir diriger l’Europe et d’imposer des valeurs multiculturelles contraires à la culture chrétienne.

Viktor Orban à l'EPP Summit à Bruxelles, en juin 2018
Viktor Orban à l’EPP Summit à Bruxelles, en juin 2018 - Crédits : European People’s Party / Flickr

La France dans le collimateur

Après avoir réformé la Hongrie depuis plus de huit ans, Viktor Orban se rêve-t-il désormais en grand ordonnateur européen ?” s’interroge Le Monde de manière rhétorique, avant de poursuivre : “on pourrait le penser, à la lecture de l’entretien qu’il a accordé au tabloïd allemand Bild, vendredi 27 juillet, et d’après le discours qu’il a prononcé, le lendemain, auprès de la minorité hongroise de Roumanie” .

Alors que les élections européennes de 2019 approchent à grands pas, le Premier ministre hongrois, Victor Orban, n’a pas hésité à qualifier ce scrutin de “décisif” dans l’entretien [traduit ici en anglais] accordé au journal allemand Bild [Euractiv]. D’après Le Monde, “Les citoyens sont [désormais] invités à trancher entre sa politique, radicale, et celle de Paris, qui continue de rejeter l’idée d’une Europe forteresse” . De son côté Victor Orban, très critique à l’égard de la politique française en Europe, l’a notamment décrite comme une tentative consistant à “imposer un leadership français, tout en le finançant par de l’argent allemand” . “Je rejette un tel projet” , a-t-il ensuite martelé avant de conclure “nous ne voulons pas d’une Union dirigée par la France” .

En visite le lendemain dans le nord de la Roumanie, le Premier ministre hongrois s’est une nouvelle fois attaqué avec “virulence” à l’Europe occidentale, n’hésitant pas à la qualifier de “non démocratique” , alors qu’il tenait un discours devant des membres de la minorité hongroise du pays [Le Figaro]. “À l’Ouest, c’est le libéralisme, il n’y a pas de démocratie et les atteintes à la liberté d’expression et la censure sont devenues monnaie courante” , a-t-il martelé.

L’homme fort de Budapest s’est “attaqué une nouvelle fois aux institutions européennes, désignant la Commission européenne comme un ‘symbole de l’échec’ ” [Euractiv]. De quoi considérer cette intervention comme un “nouvel épisode des relations tumultueuses entre l’UE et Budapest” alors que la Commission a décidé “le 19 juillet de former un recours contre la Hongrie devant la Cour de justice de l’UE (CJUE) à propos de lois controversées sur les migrants” , rappelle Le Figaro.

Réaffirmation de valeurs et d’une identité

Car la politique migratoire est bien l’un des points centraux des différends entre l’exécutif hongrois et l’Europe de l’Ouest. Ainsi, “concernant la région à forte population magyare de Roumanie où il s’exprimait” , détaille Le Figaro, “le dirigeant populiste a affirmé que celle-ci existerait toujours, ‘même quand l’Europe aura été envahie par l’Islam’ ” .

Lors de son allocution, le chef du gouvernement hongrois a également “donné sa propre définition de la ‘démocratie chrétienne’, précisant qu’elle était ‘anti-migrant, anti-multiculturelle et qu’elle se bat pour le modèle de la famille chrétienne’ ” , rapporte Euractiv. Avant d’ajouter “qu’il ferait de l’immigration l’un des sujets phares des élections européennes de l’année prochaine” puisque “les dirigeants européens sont inefficaces et incapables de défendre l’Europe contre l’immigration” [Le Figaro].

Interrogé dans Le Monde, l’analyste politique Szentpéteri Richard Nagy tempère : “sa ligne reste minoritaire : il a avec lui l’Italie, la Pologne, la Croatie, la Bavière et partiellement l’Autriche. Pas plus” . Selon lui, Viktor Orban en serait pleinement conscient. Il se servirait “simplement de la campagne des européennes pour occuper le terrain en Hongrie, afin d’y cimenter son pouvoir” .

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