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[Revue de presse] Législatives au Royaume-Uni : le Brexit au cœur de la campagne ?

Sans surprise, le Brexit constitue le principal thème de polarisation des élections législatives à venir, prévues le 12 décembre. Alors qu’il y a quelques semaines le Premier ministre semblait prêt au no deal, les conservateurs soutiennent désormais l’accord de sortie obtenu en octobre. Tandis que le Brexit Party, les travaillistes ou encore les anti-Brexit peaufinent leur stratégie.

Le chef de l'opposition officielle Jeremy Corbyn et le Premier ministre Boris Johnson, au moment de la réouverture de la session parlementaire le 14 octobre 2019 - Crédits : Jessica Taylor / Flickr UK Parliament CC BY-NC 2.0
Le chef de l’opposition officielle Jeremy Corbyn et le Premier ministre Boris Johnson, au moment de la réouverture de la session parlementaire le 14 octobre 2019 - Crédits : Jessica Taylor / Flickr UK Parliament CC BY-NC 2.0

A l’approche des élections générales anticipées, c’est un changement de cap radical qu’exécute le parti conservateur. “Boris Johnson a abandonné la menace d’un Brexit sans accord dans le manifeste du parti conservateur” , révèle The Times samedi 2 novembre. Dans une interview au même journal, la ministre de la culture Nicky Morgan confirme l’information : “le no deal a effectivement été retiré de la table” , a-t-elle déclaré. Et pour cause : tout le parti s’unit derrière l’accord de sortie de l’Union européenne conclu mi-octobre à Bruxelles.

Le message électoral du camp conservateur est clair : Boris Johnson […] est le seul capable de faire aboutir le Brexit rapidement” , analyse Le Monde. The Times y voit “un contraste saisissant avec la promesse de M. Johnson de quitter l’Union européenne ‘coûte que coûte’, avec ou sans accord au 31 octobre” . A ce propos, le Premier ministre a tenu à s’excuser pour cette promesse non tenue. Après avoir exprimé ses “profonds regrets” , il s’est inquiété pour “l’incertitude que [ce report] signifie pour tout le pays” [Franceinfo avec l’AFP].

Les raisons d’un tel changement ? Les conservateurs pourraient utiliser cette promesse d’accord “pour attirer les électeurs indécis du parti libéral-démocrate, qui s’inquiètent de l’impact que pourrait avoir un deuxième référendum” , selon The Times.

Menace du Brexit Party

Mais les Tories sont également sous la menace du Brexit Party de Nigel Farage. Ce dernier avait d’ailleurs “proposé à M. Johnson de n’aligner que quelques dizaines de candidats en échange d’un abandon de son ‘deal’ ” [Le Monde]. La proposition d’alliance a cependant été rejetée par le Premier ministre, qui l’a jugée “pas raisonnable” [The Independent]. Le président des Etats-Unis Donald Trump avait pourtant appelé à cette union électorale, qu’il aurait trouvée “formidable” [La Croix avec l’AFP].

Pour Nigel Farage, seul le no deal serait “à même d’aboutir à un ‘Brexit net’ ” , rapporte Le Monde. L’accord qu’il qualifie de “Brexit de remainer” suscite d’ailleurs “de plus en plus de critiques, dans les rangs travaillistes et en Irlande du Nord” [Le Monde], signe que la stratégie des conservateurs est fragile.

Le poids électoral du Brexit Party semble toutefois limité : le parti ne serait plus crédité que de 7 % des voix, contre 12 % avant l’annonce des prochaines élections [Le Monde]. Nigel Farage a d’ailleurs renoncé à se présenter aux élections législatives, après 7 tentatives infructueuses [Huffington Post].

Mais les divisions au sein de l’électorat pro-Brexit pourraient coûter cher [aux conservateurs] et favoriser par ricochet les travaillistes de Jeremy Corbyn” , selon Challenges.

Un électorat divisé

L’élection de décembre est attendue comme la moins prévisible depuis la Seconde Guerre mondiale” , analyse Politico. “Il y a plus d’électeurs qui bougent entre les partis que jamais” , révèle Chris Curtis, directeur des recherches politiques pour l’institut de sondages YouGov [Politico].

D’autant que plusieurs partis tenteraient actuellement de former une alliance anti-Brexit. “Les libéraux-démocrates, le parti vert, le Plaid Cymru gallois [indépendantiste] et au moins un ancien député conservateur ont négocié pour obtenir un pacte national pour les élections du 12 décembre” , révèle Politico, “comme cela a été fait avec succès dans les circonscriptions de Brecon et Radnorshire lors d’élections partielles” . Une telle alliance serait dirigée “tant contre le Parti travailliste que […] contre les Tories” , explique une source au média.

Les autres thématiques au second plan

Les débats sur le Brexit constituent ainsi le cœur de la campagne électorale, au détriment des autres thématiques.

Plusieurs candidats se servent justement de cette situation pour renforcer leur position sur le Brexit, à l’instar de Boris Johnson. Celui-ci soutient une validation rapide de son accord “pour, enfin, pouvoir passer aux vraies préoccupations des Britanniques : la préservation de leur système de santé publique, la sécurité, etc.” , explique Le Monde. Ainsi, le manifeste du parti conservateur pourrait faire la part belle aux questions sur la justice et l’ordre, ou encore relatives au système de santé NHS [The Times].

De même, le leader des travaillistes Jeremy Corbyn aurait clôturé le débat sur le Brexit au sein du cabinet fantôme du parti, “afin de marquer son autorité sur la campagne électorale et de déplacer l’attention sur la justice sociale et l’urgence climatique” , selon The Guardian.

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