“Après plusieurs jours d’incertitude, la population tchèque a enfin découvert la vérité sur l’état de santé du président Miloš Zeman”, annonce Euractiv. Lundi 18 octobre, le président du Sénat tchèque Miloš Vystrčil s’est présenté devant la presse pour l’informer que le chef de l’Etat “n’était pas en mesure d’assurer ses fonctions”, citant la réponse écrite de l’hôpital, poursuit le média.
Un état de santé préoccupant
Agé de 77 ans, ce dernier “est en soin intensif depuis le 10 octobre, au lendemain des élections législatives” qui ont vu la courte victoire d’une coalition de centre-droit face au Premier ministre sortant Andrej Babiš [Euronews]. “Il se déplaçait avec une canne depuis de nombreuses années, et en fauteuil roulant depuis quelques mois”, décrit la chaîne d’information européenne. Face à l’incertitude provoquée par cette situation, le Sénat avait demandé une information au sujet de son état de santé.
Si “la maladie du président n’a pas été nommée” [Politico], le journal local Seznam Zprávy rapporte qu’il souffrirait d’une “encéphalopathie hépatique”. “Compte tenu de la nature de sa maladie, […] la possibilité qu’il reprenne l’exercice de ses fonctions dans les semaines à venir est considérée comme peu probable”, a ainsi déclaré le responsable de la chambre haute du Parlement devant les journalistes [RTS]. “Les législateurs de la République tchèque cherchent donc à priver le président Miloš Zeman de ses pouvoirs, après que son hospitalisation a laissé le pays dans l’incertitude”, écrivent Tomas Etzler et John Mastrini pour CNN.
D’autant que “le cercle restreint du président, considéré comme pro-Poutine, semble avoir manqué de transparence dès le début de son hospitalisation”, rapporte Euractiv. Le chef de cabinet, Vratislav Mynář, est notamment accusé d’avoir été “conscient de l’incapacité du président d’assurer ses fonctions depuis le 13 octobre”, tout en refusant “d’en informer le public”. Celui-ci aurait notamment “laissé le président signer un document le 14 octobre qui convoque le prochain Parlement tchèque” [Euractiv].
Quel Premier ministre pour la Tchéquie ?
Cette situation inédite soulève des interrogations quant à la formation du futur gouvernement après les élections législatives du 9 octobre dernier. Au lendemain du scrutin, Le Monde expliquait ainsi que “selon la Constitution tchèque, il revient au président de désigner le Premier ministre”. “Avant le scrutin, Miloš Zeman avait laissé entendre qu’il choisirait M. Babiš”, le chef du gouvernement sortant, complète le quotidien. Ce dernier, qui “avait d’abord déclaré que le président tchèque lui avait promis de le désigner pour former un nouveau gouvernement”, avait “finalement reconnu sa défaite” [RFI]. Favori des scrutins, le parti ANO du Premier ministre tchèque s’est en effet incliné de peu lors du scrutin du 9 octobre. “L’alliance de centre-droit SPOLU (Ensemble) avait remporté le plus de voix avec 27,79 % des bulletins”, contre 27,12 % pour ANO, indique CNN.
Ce mardi 19 octobre, le président du Sénat doit rencontrer les dirigeants des partis représentés à la Chambre des députés “pour discuter de la procédure de transfert des pouvoirs du président pendant [son] hospitalisation”, explique Radio Prague International. La chambre haute pourrait donc décider de déclencher “l’article 66 de la Constitution tchèque”, explique Euractiv. Une telle décision aurait pour effet de “transférer les pouvoirs constitutionnels de M. Zeman à l’actuel Premier ministre, Andrej Babiš, […] au président de la Chambre des députés, Radek Vondráček, membre du mouvement ANO de M. Babiš”, ainsi qu’au président du Sénat, précise Politico.
Pour former le nouvel exécutif, l’alliance électorale entre le parti Pirate et STAN (parti des Maires et indépendants), arrivée troisième de l’élection avec 15,6 % des suffrages, devrait joindre ses forces à SPOLU, vainqueur de l’élection. Les deux ont effectivement “déclaré vouloir former le prochain gouvernement ensemble” [CNN]. De son côté, l’actuel Premier ministre, qui conservera ses fonctions pendant la période de transition, s’est dit prêt “à devenir un membre de l’opposition” [Politico]. Le nouveau Parlement doit lui entrer en fonction le 8 novembre et devra voter la confiance au prochain gouvernement.
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