A l’issue des élections fédérales allemandes du 26 septembre, les sociaux-démocrates sont arrivés en tête avec plus de 25 % des voix. Forts de ce score, les dirigeants du SPD ont négocié pendant plusieurs semaines un contrat de gouvernement avec deux partenaires : les Verts et les libéraux du FDP. Une coalition “feu tricolore” désormais menée par Olaf Scholz.
Une longue carrière politique
Originaire du Land de Basse-Saxe, au nord-ouest du pays, Olaf Scholz peut s’appuyer sur une longue expérience politique. Aujourd’hui âgé de 63 ans, cet ancien avocat entre au Parti social-démocrate (SPD) en 1975. Il est élu pour la première fois député en 1998.
Membre de l’aile droite de son parti et proche de l’ancien chancelier Gerhard Schröder, il défend la libéralisation du marché du travail au début des années 2000. Olaf Scholz devient ministre du Travail et des Affaires sociales de 2007 à 2009 dans un gouvernement dirigé par Angela Merkel. Il développe alors le chômage partiel pour les salariés et met en place un salaire minimum par branches professionnelles.
Maire de Hambourg de 2011 à 2018, il est ensuite nommé vice-chancelier et ministre des Finances au sein du nouveau gouvernement de coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates. Il revendique alors un attachement à la rigueur budgétaire, qu’il ne cessera de réaffirmer y compris lors de sa campagne électorale.
Covid-19, plan de relance et chancellerie
Face à la pandémie de Covid-19, il lance en 2020 un plan de sauvetage de 1 100 milliards d’euros dans son pays et soutient l’endettement commun des Etats membres, concrétisé par le plan de relance européen de 750 milliards d’euros. De longues heures de négociations entre les Vingt-Sept qui ont fait dire à son homologue français Bruno Le Maire, cité par Le Monde, qu’Olaf Scholz était un “interlocuteur tenace, capable de négocier pendant des nuits entières en discutant du moindre détail, mais solide et toujours loyal”.
Le nouveau chancelier a toutefois essuyé quelques déconvenues ces dernières années. Sa ville échoue à présenter une candidature pour accueillir les Jeux Olympiques de 2024 après un référendum local où les habitants disent en majorité “Non” au projet. Il ne parvient pas à conquérir la présidence de son parti en novembre 2019, les militants préférant ses concurrents jugés plus à gauche.
Olaf Scholz est toutefois désigné candidat du SPD à la chancellerie en août 2020. Modéré, connu pour son pragmatisme et son allure parfois austère, il s’affiche en continuateur de la politique menée par la chancelière Angela Merkel, pourtant issue du parti concurrent. D’abord en berne dans les sondages, devancé par la candidate des Verts Annalena Baerbock et le chef de file des conservateurs Armin Laschet, il finit par prendre le dessus et les sociaux-démocrates remportent les élections fédérales.
Le 24 novembre, les dirigeants du SPD, des Verts et du FDP présentent leur nouveau contrat de coalition. 23 ans après son entrée au Bundestag, Olaf Scholz devient le quatrième chancelier social-démocrate de la République fédérale d’Allemagne le 8 décembre 2021.