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Présidentielle finlandaise : le conservateur Sauli Niinistö grand favori

Près de 4,5 millions de Finlandais sont appelés aux urnes dimanche 22 janvier, pour élire leur futur président de la République. En Finlande, celui-ci dirige la politique étrangère et la défense du pays. Bien qu’il n’ait aucun pouvoir sur les affaires intérieures du pays, son élection est le plus populaire des scrutins. Les sondages président une victoire du candidat conservateur Sauli Niinistö, ce qui constituerait un réel tournant. Analyse de Corinne Deloy, de la Fondation Robert Schuman.

Le 22 janvier prochain, soit le troisième dimanche de janvier comme le veut la tradition, un peu plus de 4,4 millions de Finlandais sont appelés aux urnes pour désigner le successeur de Tarja Halonen à la présidence de la République. La chef de l’Etat sortante, élue la première fois le 6 février 2000, ne peut se représenter, la Constitution interdisant au président de la République d’exercer plus de deux mandats consécutifs.



Créée en 1991, après la chute du mur de Berlin, reconnue d’utilité publique, la Fondation Robert Schuman œuvre en faveur de la construction européenne. Centre de recherche de référence, elle est établie à Paris et à Bruxelles. Elle s’est donnée pour principale mission de garder vivants l’esprit et l’inspiration d’un des “Pères de l’Europe” , Robert Schuman et de promouvoir les valeurs et les idéaux européens à l’intérieur comme hors des frontières de l’Union.

L’élection présidentielle est le plus populaire des scrutins en Finlande. 300 000 électeurs ne se déplacent en effet que pour cette seule élection. La participation est en moyenne de 80%, soit environ dix points au-dessus de celle enregistrée traditionnellement aux élections législatives. Les Finlandais apprécient ce vote beaucoup plus personnalisé que les élections législatives où ils doivent se prononcer pour une liste de personnes et donc davantage pour un parti politique.


Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue le 22 janvier prochain, un 2e tour se déroulera le 5 février.

Selon Pekka Perttula, rédacteur en chef du journal Suomenmaa, l’élection présidentielle des 22 janvier et 5 février constituera un tournant comme l’a été celle de janvier 1982. Cette année-là, Mauno Koivisto (Parti social-démocrate, SPD) l’avait emporté et marqué la fin de la prédominance du Parti du centre sur la vie politique finlandaise, initiant un cycle de 30 ans de présidence social-démocrate (Martti Ahtisaari (SPD) a succédé à Mauno Koivisto le 6 février 1994 à la tête de l’Etat et Tarja Halonen à Martti Ahtisaari le 6 février 2000).


Le vote par correspondance aura lieu pour le 1er tour du 11 au 17 janvier.

La fonction présidentielle

Le chef de l’Etat finlandais est élu pour un mandat de 6 ans. Depuis 1994, le scrutin a lieu au suffrage universel direct le troisième dimanche de janvier (pour le 1er tour, deux semaines plus tard pour le 2e) et le candidat élu prend ses fonctions le premier jour du mois suivant son élection (soit cette année, le 1er février s’il est élu au 1er tour de scrutin et le 1er mars s’il est désigné le 5 février). Dans le cas où une seule personne est candidate au poste présidentiel, le scrutin n’est pas organisé et l’unique candidat est élu d’office à la tête de l’Etat. Le président de la République ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Il est également d’usage qu’il remette sa carte de membre d’un parti politique pendant la durée de son mandat.


Les candidats, qui doivent obligatoirement être nés citoyens finlandais, peuvent être désignés par un parti ou par un groupe rassemblant un minimum de 20 000 électeurs.


Le chef de l’Etat dirige la politique étrangère et la défense du pays (en collaboration avec le gouvernement) et est le commandant en chef des armées. Il n’a aucun pouvoir sur les affaires intérieures du pays.

Le 21 octobre dernier, l’Eduskunta/Riksdag, chambre unique du parlement, a modifié les pouvoirs du président de la République. Ainsi, il est désormais inscrit dans la Constitution que la Finlande est représentée au sein de l’Union européenne par son Premier ministre. Par ailleurs, les éventuels conflits entre le chef de l’Etat et le gouvernement seront dorénavant tranchés par le Parlement. Ces changements entreront en vigueur le 1er mars prochain, date à laquelle si le chef de l’Etat est élu au 2e tour de scrutin, le successeur de Tarja Halonen prendra ses fonctions. Ces modifications ont été votéES par 118 députés, contre 40 (dont ceux du parti des Vrais Finlandais - PS - et deux députés de l’Alliance - VAS) et 40 abstentions. “On a décidé de diminuer les pouvoirs du président de la République alors que le peuple veut un président fort” a déclaré Tarja Halonen après le vote du Parlement. Le leader des Vrais Finlandais, Timo Soini, et le candidat du Rassemblement conservateur (KOK) à la présidence, Sauli Niinistö, se sont également exprimé pour dire que les changements constitutionnels avaient trop altéré l’autorité présidentielle.


Une hausse de la rémunération et de la pension de retraite du chef de l’Etat a également été décidée. La première, jusqu’ici établie à 126 000 € annuels après un sextennat, passera à 160 000 € par an. La retraite, actuellement de 75 600 € (soit 60% de la rémunération), atteindra 96 000 €. Deux anciens chefs de l’Etat sont toujours en vie : Mauno Koivisto et Martti Ahtisaari. La rémunération du chef de l’Etat (comme sa pension de retraite) n’est pas imposable.

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Lire l’analyse à J-7 des élections finlandaises, par Corinne Deloy

Le site de la Fondation Robert Schuman

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