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Présidentielle 2022 : le débat de l’entre-deux-tours confronte deux visions diamétralement opposées sur l’Europe

Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont débattu pendant près de trois heures hier soir pour développer leur projet, notamment européen et international, avant le second tour de dimanche.

Près de 15,6 millions de téléspectateurs ont suivi le débat de l'entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 20 avril 2022 - Crédits : France 2 / Twitter
Près de 15,6 millions de téléspectateurs ont suivi le débat de l’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 20 avril 2022 - Crédits : France 2 / Twitter

Une opposition entre “deux France impossibles à réconcilier” au cours de ce débat présidentiel, considère Le Temps. “Le président sortant et son adversaire ont, pour l’essentiel, campé sur leurs positions”, poursuit Richard Werly pour le quotidien suisse. Selon le journaliste, les deux candidats ont observé “deux façons opposées de s’exprimer et de défendre leurs propositions. Deux manières contradictoires d’aborder ce débat télévisé présidentiel”.

Malgré tout, “vu de l’étranger”, c’est “avantage Macron” même si “Le Pen résiste”, rapporte Courrier international. Une interprétation proche de celle du Le Monde qui évoque “un nouveau rendez-vous manqué pour Marine Le Pen, étouffée par un Emmanuel Macron offensif”. L’analyse est en phase avec celle de la presse française dans son ensemble qui “décerne un léger avantage à Macron à l’issue du débat”, synthétise Le Soir. Même si cette fois, nuance la BBC, “Marine Le Pen était prête dès le début et bien plus calme”.

Le média public britannique liste plusieurs des grands sujets qui ont occupé les prétendants à l’Elysée : “les candidats se sont affrontés sur le coût de la vie, la Russie, le changement climatique et l’immigration. La flambée des prix, de l’énergie et des produits de consommation, [qui] a dominé la campagne […] s’est [aussi] immédiatement invitée dans le débat.”

A la solde du Kremlin

Les questions internationales ont aussi occupé une partie des échanges entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, dont les visions sur ce thème sont diamétralement opposées. Emmanuel Macron a d’ailleurs insisté, tel que le relève Politico, sur les liens troubles entre la candidate du Rassemblement national et la Russie de Vladimir Poutine.

Le président sortant a accusé sa rivale d’être “à la solde du Kremlin”, note Politico dans un autre article. Des propos cités par Le Monde : “je le dis avec gravité ce soir. Parce que pour notre pays, c’est une mauvaise nouvelle. Parce que vous dépendez du pouvoir russe et que vous dépendez de M. PoutineVous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie”, faisant référence à un prêt contracté par le RN auprès d’une banque russe. 

El País ajoute qu’Emmanuel Macron a évoqué “la défense, par la candidate, de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 ou sa défense de Moscou jusqu’à l’invasion de l’Ukraine en février”. Des accusations déniées par Marine Le Pen “qui a justifié le prêt russe parce qu’aucune banque française ne voulait prêter de l’argent à son parti”.

Elle a également “insisté sur le fait que sa position sur l’Ukraine était très similaire à celle de Macron”, indique le quotidien espagnol, se déclarant “favorable aux sanctions actuelles, mais pas à celles qui affectent le pétrole et le gaz russes”. Une affirmation relativisée par Libération qui explique que la “candidate ne précise pas depuis quand elle a cette position”. Le journal indique par ailleurs que “jusqu’à l’invasion de l’Ukraine, au Parlement européen, le Rassemblement national a systématiquement voté contre les sanctions qui visaient Moscou.

L’Europe, enjeu déterminant ?

Autre point de divergence : les relations entre la France et l’UE. Emmanuel Macron est un Européen convaincu et souhaite poursuivre les réformes de l’Union qu’il défend depuis le début de la présidence française du Conseil de l’UE (PFUE), tandis que Marine Le Pen propose une “Europe des nations”. La candidate du Rassemblement national a changé depuis 2017, “passant de la sortie de l’UE à la recherche de changements en son sein”, souligne la BBC. Un projet qui “ne dit pas son nom et qui consiste à sortir de l’Union européenne” a rétorqué Emmanuel Macron [Les Echos]. 

Cette question européenne mobilise l’attention des pays européens comme l’explique à Courrier international le correspondant à Paris du quotidien italien Corriere della Sera, Stefano Montefiori, pour qui l’enjeu de cette campagne est “quasi planétaire” : “Si Marine Le Pen gagnait, cela changerait tous les équilibres en Europe et au sein de l’Otan, […] ce serait un changement gigantesque”. De plus, ce matin, les chefs de gouvernement portugais, espagnol et allemand ont publié une tribune dans Le Monde afin de se positionner contre “une candidate d’extrême droite qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie” et en faveur “d’une France qui défende nos valeurs européennes communes”.

Un enjeu si important que The Conversation se demande même : “l’intégration européenne peut-elle être un enjeu déterminant pour l’élection ?”. Emmanuel Macron a d’ailleurs conclu son propos hier en insistant sur le fait que cette élection était “un référendum pour ou contre l’UE”, rapporte France 24.

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