“Donald Tusk est de retour”, écrivait Politico hier soir. Ce lundi 11 décembre, le Polonais, “chef de file de la coalition des forces pro-européennes”, a retrouvé la fonction de Premier ministre “après huit ans de gouvernement populiste-nationaliste” [La Croix]. “248 députés ont voté pour lui, 201 contre”, précise Le Point.
“Après son élection, l’ancien chef du Conseil européen a remercié les Polonais pour leur confiance accordée lors des élections du 15 octobre. ‘C’est un grand jour pour tous ceux qui, pendant de nombreuses années, ont cru que les choses iraient mieux, que nous chasserions les ténèbres, le mal’, a-t-il déclaré”, poursuit l’hebdomadaire français.
Deux mois d’attente
Le vote des députés intervient près de deux mois jour pour jour après les élections parlementaires polonaises. Celles-ci avaient vu le parti ultraconservateur Droit et justice (PiS), alors au pouvoir, arriver de nouveau en tête. Mais grâce à leur coalition, les “forces pro-européennes […] de la Coalition Citoyenne (KO, centre), la Troisième Voie (démocrate-chrétien) et La Gauche” disposent du plus grand nombre de députés à la Diète, la chambre basse du Parlement polonais [La Tribune].
Si le retour au pouvoir de Donald Tusk a tardé, c’est parce que “le président Andrzej Duda”, issu du PiS, a d’abord confié à ce dernier “la tâche de constituer un gouvernement”, précise le journal français. “Cette mission est arrivée à son terme constitutionnel lundi, obligeant le Premier ministre Mateusz Morawiecki à présenter au Parlement son discours de politique générale et à soumettre son projet de gouvernement minoritaire au vote de confiance”, poursuit La Tribune. Un échec programmé pour le chef du gouvernement sortant, qui a récolté 190 voix pour et 266 contre.
“L’étape suivante, conformément à la constitution, consistait pour le Parlement à désigner un nouveau Premier ministre”, abonde Euractiv. C’est ainsi que “la Diète, chambre basse du Parlement polonais, a élu M. Tusk au poste […], lui confiant la tâche de créer un gouvernement”, ajoute le média européen. Une décision attendue, qui clôture un mandat de huit ans ayant “placé le pays aux marges de l’Union européenne” [El País].
Une prise de fonction avant le Conseil européen ?
Mais pour le nouveau chef de gouvernement, le travail ne fait que commencer. “[Donald] Tusk, qui a promis de rétablir les relations avec l’Union européenne et d’obtenir le déblocage de fonds européens”, s’est adressé au Parlement mardi matin pour “présenter son cabinet et exposer les projets du gouvernement”, détaille The Guardian. Il y a notamment souligné son rejet de la “xénophobie introduite par les autorités dans le débat public” et de la “neutralisation de la télévision publique”, ainsi que son attachement à l’état de droit et à la “mobilisation de l’Occident pour aider l’Ukraine”.
Après un vote de confiance prévu aujourd’hui, “le nouveau gouvernement devrait être investi par le président Andrzej Duda mercredi à 9 heures au palais présidentiel, afin de s’atteler sans tarder à la tâche de rétablir l’état de droit et de ramener le pays au centre de l’UE lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tiendra jeudi et vendredi à Bruxelles”, poursuit El País.
“Le retour de l’ancien président du Conseil européen au poste de Premier ministre suscite de nombreuses attentes à Bruxelles”, écrit L’Humanité. Le quotidien communiste craint toutefois que ce dernier n’adopte “des positions similaires aux nationalistes sortants sur plusieurs sujets”, comme les migrations.
Dans la foulée du premier vote à la Diète hier, “la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a félicité le nouveau Premier ministre polonais sur le réseau social X, anciennement Twitter, et s’est réjouie de le retrouver cette semaine au Conseil. ‘Votre expérience et votre attachement à nos valeurs européennes seront précieux pour forger une Europe plus forte au bénéfice des citoyens polonais’ “, s’est-elle enthousiasmée [El País].
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