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Níkos Christodoulídes remporte l’élection présidentielle à Chypre

Dimanche 12 février, l’ancien ministre des Affaires étrangères est arrivé en tête du second tour, devançant Andréas Mavroyiánnis. Le nouveau chef de l’Etat devra notamment poursuivre les pourparlers sur l’épineuse question de la réunification de l’île.

Nikos Christodoulides a notamment été porte-parole du gouvernement puis ministre des Affaires étrangères de son pays à deux reprises
Níkos Christodoulídes a été porte-parole du gouvernement puis ministre des Affaires étrangères de son pays à deux reprises - Crédits : Conseil de l’Union européenne

Sourire triomphal aux lèvres, serrant les mains de ses partisans, l’ancien chef de la diplomatie chypriote Níkos Christodoulídes a célébré sa victoire à l’élection présidentielle”, relate Le Monde. Vainqueur du second tour dimanche 12 février, le “conservateur de 49 ans est le second plus jeune président de Chypre, après Spýros Kyprianoú élu en 1977 à l’âge de 45 ans”, relève l’envoyée spéciale du journal Marie Jégo.

Avec 51,92 % des voix, il devance d’une courte tête “son rival, Andréas Mavroyiánnis, qui a été crédité de 48,08 %, selon le service électoral du gouvernement” [RTBF]. Sept jours plus tôt, il était déjà sorti vainqueur du premier tour d’un scrutin “centré essentiellement sur la lutte contre l’inflation et la corruption” [France 24].

La victoire d’un indépendant

Níkos Christodoulídes “a été porte-parole du gouvernement, puis ministre des Affaires étrangères dans les deux administrations du président sortant Níkos Anastasiades”, indique le Financial Times. Il était même l’un de ses “plus proches associés”, précise Politico. Celui qui s’est présenté comme indépendant lors de l’élection devrait “en tant que président […] faire face à une importante opposition des deux principaux partis, le Rassemblement démocratique de centre droit au pouvoir et le parti communiste Akel” [Financial Times].

Le résultat a immédiatement été accueilli avec joie par les partisans du nouveau président, tandis que des feux d’artifice illuminaient le ciel de Nicosie et que les supporters applaudissaient et dansaient”, note The Guardian.

Pessimisme sur la réunification de l’île

Malgré cet engouement, “il est évident que Níkos Christodoulídes ne bénéficiera pas d’un état de grâce, tant les problèmes sont présents et pressants”, explique le journal chypriote O Phileléftheros. Parmi les principales préoccupations selon Politico : “trouver un moyen de sortir les négociations de réunification [de l’île] de l’impasse”.

Depuis l’invasion turque de 1974, Chypre est divisée sur le plan ethnique, les Chypriotes grecs et turcs vivant de part et d’autre d’une ligne de cessez-le-feu contrôlée par les Nations unies”, rappelle The Guardian. Depuis, les différentes tentatives de réunification ont échoué. La dernière “qui a réuni autour de la table les deux communautés ainsi que les puissances garantes de l’île - la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni - s’est effondrée dans le désordre en Suisse en 2017″, poursuit le quotidien britannique.

Or, comme le souligne le Financial Times, “les analystes s’attendent à ce qu’un gouvernement Christodoulídes s’éloigne de la relance des pourparlers de paix dans l’impasse pour former une fédération bizonale et bicommunautaire et se rapproche du soutien à une solution à deux Etats”. “Les résultats des élections indiquent que les partisans de la ligne dure sur la question chypriote l’emportent sur les partisans de la réunification”, explique Cleopatra Kitti, conseillère politique pour le think tank Hellenic Foundation for European & Foreign Policy, dans les colonnes du média.

Se défaire d’un “fort tropisme russe

Malgré cette épineuse question, Le Monde met en avant une situation plutôt positive sur l’île en dépit d’un contexte difficile : “[Níkos Christodoulídes] hérite d’une économie stabilisée, dotée d’un faible taux de chômage, et d’une inflation (9 % sur un an) restée dans la moyenne européenne, malgré la pandémie et la perte d’un million de touristes russes. Un manque à gagner consécutif à la mise en place des sanctions que la république de Chypre, membre de l’Union européenne, a respectées, malgré un fort tropisme russe”.

Dans le journal du soir, un diplomate occidental explique en effet que “Chypre était le seul Etat de l’Union européenne ayant conservé une coopération de défense avec la Russie après l’annexion de la Crimée par Poutine en 2014″ avant un revirement à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Selon Les Echos, “Níkos Christodoulídes a également prôné une ‘tolérance zéro’ face à la corruption après le scandale des ‘passeports dorés’ “. “Ce programme d’octroi de passeports contre des investissements sur l’île [dont de nombreux Russes ont bénéficié] a été annulé en raison d’allégations de corruption, entachant l’image du gouvernement sortant dans lequel il était ministre” [Les Echos].

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