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Merkel à Athènes, à un mois des élections

A environ un mois des élections régionales, municipales et européennes qui auront lieu le même jour en Grèce, Angela Merkel s’est rendue vendredi 11 avril à Athènes pour manifester son soutien à Antonis Samaras. Le chef du gouvernement grec, actuellement en difficulté politique, doit faire face à une nouvelle vague de manifestations. Il y a à peine deux jours, la Grèce annonçait son retour sur les marchés financiers, salué par les investisseurs. Mais, hier, une bombe a explosé en plein centre-ville de la capitale. La voie vers la stabilité est encore longue.

Manifestation à Athènes

Une Grèce instable revient sur les marchés financiers

Jeudi 10 avril 2014, après quatre ans d’absence, Athènes est revenue sur les marchés financiers. Environ trois milliards d’euros de titres d’Etat ont été vendus, beaucoup plus que l’objectif fixé par le gouvernement grec, qui s’attendait à un achat pour un montant de deux milliards d’euros. Un signal très positif, d’autant plus que la forte demande de bonds helléniques a permis de baisser le taux d’intérêt sur cinq ans à 4,75%. Ce taux avait atteint le cap des 40% en 2009. Salué par les marchés financiers ainsi que par l’ensemble de la presse européenne, ce premier refinancement à long terme de la Grèce serait le signe d’un retour à la normalité. Cependant, alors que le pays améliore sa réputation sur les marchés, la situation politique interne est loin d’être redevenue stable.

A quelques semaines des élections européennes - mais aussi municipales et régionales - qui se tiendront fin mai dans le pays, le panorama politique grec est très fragmenté. Selon les derniers sondages, aucun parti ne remporterait aujourd’hui un pourcentage de voix suffisantes pour gouverner le pays de façon stable.

La formation de l’actuel Premier ministre, Antonis Samaras (Nouvelle démocratie), ne pourrait compter que sur 21,7% des votes, contre 21,2% pour SYRIZA, la coalition de gauche dirigée par Alexis Tsipras. Ce dernier, candidat à la présidence de la Commission européenne, pourrait donc ne pas obtenir la majorité relative des sièges au Parlement d’Athènes. Cela étant probablement dû à l’apparition d’un nouveau mouvement, “To potami” (le fleuve).

“Cette nouvelle formation politique pourrait renverser tout pronostic pour ces élections” , affirme Gilda Lyghounis sur le site italien Osservatorio Balcani e Caucaso (Observatoire Balkans et Caucase). Fondé par un journaliste, Stavros Theodorakis, et composé essentiellement par des artistes, “le fleuve” obtiendrait aujourd’hui 9,4% des voix. Ce succès relatif arriverait “avant même d’avoir présenté un programme pour faire face à la crise” , considère le quotidien grec Eleftherotypia.

Le mouvement de Theodorakis profiterait donc de la méfiance des Grecs envers les principaux partis. Mais il n’est pas le seul : le parti d’extrême droite Aube dorée pourrait également compter sur plus de 8% des votes, avec un programme radical et fortement anti-européen. “Comme dans l’Odyssée de Homère, ‘Personne’ serait le nom du prochain Premier ministre grec” , hasarde Gilda Lyghounis. Selon un dernier sondage, près d’un Grec sur deux ne voterait pour personne aujourd’hui : ni Antonis Samaras, ni Alexis Tsipras, ni personne d’autres.

Angela Merkel sauvera-t-elle le soldat Samaras ?

C’est dans ce climat d’instabilité politique que la chancelière allemande, Angela Merkel, se rend à Athènes. Véritable symbole de l’austérité imposée aux Grecs par la Troïka, Merkel revient en Grèce un an et demi après sa dernière visite.

L’arrivée de la chancelière suit donc de peu la récente bonne nouvelle du retour de la Grèce sur les marchés financiers, mais la population ne semble pourtant pas enthousiaste. Depuis cinq ans, les revenus des ménages ont baissé d’un tiers et le chômage est toujours le plus important en Europe : 27,5% de la population active.

Hier une bombe a explosé devant la Banque nationale grecque et une nouvelle manifestation s’est tenue dans les rues de la capitale. Angela Merkel ne vient donc pas en simple visite officielle de courtoisie, mais elle arrive à Athènes pour exprimer son soutien au gouvernement d’Antonis Samaras. La stabilité politique après les élections européennes, municipales et régionales est indispensable aux yeux de la chancelière allemande, tout comme pour les observateurs internationaux. Une éventuelle nouvelle crise politique, comme en 2012, pourrait compromettre le redressement financier et économique du pays. Bien que la Grèce ait pu vendre à nouveau quelques milliards d’euros en titres d’Etat, la dette du pays reste encore supérieure à 150% du PIB.

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