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Législatives allemandes : à peine désigné, le candidat conservateur déjà en mauvaise posture

Les cadres de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) ont choisi Armin Laschet comme chef de file pour les élections fédérales du 26 septembre prochain. Impopulaire, le président du parti d’Angela Merkel est à la traîne dans les sondages, alors que la candidate des Verts Annalena Baerbock fait désormais la course en tête.

Armin Laschet, le candidat des conservateurs pour succéder à Angela Merkel, a déclaré qu'il refusait de voir une coalition "rouge-rouge-verte" diriger le pays - Crédits : Compte twitter CDU/CSU @cducsubt
Armin Laschet, le candidat des conservateurs pour succéder à Angela Merkel, a déclaré qu’il refusait de voir une coalition “rouge-rouge-verte” diriger le pays - Crédits : Compte twitter CDU/CSU @cducsubt

En Allemagne, “les conservateurs partent en campagne avec leur candidat le plus impopulaire”, titre Libération. Mardi 20 avril, après une nuit de tractations, les cadres de la CDU, le parti d’Angela Merkel, annonçaient avoir “voté pour Armin Laschet comme candidat au poste de chancelier” [Badische Zeitung]. “31 des 46 membres du conseil” du parti chrétien-démocrate ont en effet plaidé pour une candidature “de leur propre chef”, rapporte le quotidien basé à Fribourg.

La fin d’un “duel à couteaux tirés

Les dés sont jetés. Armin Laschet est le candidat de l’union”, a finalement concédé hier son concurrent de l’Union chrétienne-sociale (CSU) Markus Söder [Augsburger Allgemeine]. C’est finalement par “deux petites phrases que le Premier ministre bavarois […] a mis fin à l’âpre lutte” pour le rôle de chef de file de la droite aux législatives de septembre, complète le journal régional. Il “se [conforme] ainsi à une loi non écrite qui veut qu’entre la CDU et la CSU ce soit la première, en raison de son poids plus important, qui choisisse leur candidat commun à la chancellerie”, explique Thomas Wieder, correspondant du journal Le Monde à Berlin. Markus Söder a remercié ses partisans, tout en assurant qu’il soutiendrait Armin Laschet. “Nous ne voulons aucune division”, a-t-il assuré, rappelant au passage que la campagne à venir serait “extraordinairement difficile” [La Croix].

De nombreuses personnalités conservatrices avaient pourtant pris “fait et cause pour le candidat bavarois, plus charismatique, star des sondages et gage de victoire” pour les élections fédérales, précise La Croix. S’il a reçu le soutien des cadres de son parti, Armin Laschet ne bénéficie en effet pas de la même assise populaire. Il part même “avec un lourd handicap, lié à son image très dégradée”, en partie due à la “gestion erratique de la crise liée au Covid-19, où il a multiplié les volte-face” [Le Monde]. S’appuyant sur un sondage paru le 16 avril, Thomas Wieder note en effet que le candidat a une popularité “très faible” en Allemagne : “parmi les sympathisants conservateurs, seuls 17 % considèrent qu’il a la carrure d’un chancelier, alors qu’ils sont 72 % à être de cet avis concernant M. Söder”. Après ces “dix jours de duel à couteaux tirés entre les deux rivaux” [Le Monde], “la CDU et la CSU ont peu de temps pour panser leurs plaies”, analyse le journal économique allemand Handelsblatt.

Les Verts en embuscade

Une situation qui fait d’Armin Laschet un candidat “choisi mais pas favori”, comme le résume Politico dans le titre de l’article qu’il lui consacre. En effet, l’actuel ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie “doit désormais mener une mission hautement délicate : conduire sa famille politique, divisée, vers la victoire en septembre et assurer la transition des années Merkel” [La Croix].

Pour ce faire, celui-ci devra faire face à la concurrence des Verts, chez qui, contrairement à la CDU/CSU, “la question de la candidature s’est réglée presque sans bruit” [Augsburger Allgemeine]. Les deux co-présidents du parti Annalena Baerbock et Robert Habeck “se sont mis d’accord en coulisses sur qui devait diriger” la campagne des écologistes, relate le quotidien bavarois. Lundi 19 avril, ces derniers ont finalement déclaré qu’Annalena Baerbock serait leur cheffe de file pour les élections législatives du mois de septembre 2021.

Or le dernier sondage paru mardi 20 avril n’a pas rassuré la droite allemande quant à l’issue de ce scrutin. “Les nominations d’Annalena Baerbock et d’Armin Laschet comme candidats au poste de chancelier provoquent un énorme mouvement” dans les intentions de vote, annonce en effet Die Welt. “Les Verts ont gagné cinq points de pourcentage et devancent désormais la CDU/CSU avec 28 %”, poursuit le quotidien allemand. La droite tombe à 21 %, un score historiquement bas.

Compte tenu des scores des autres partis, Die Welt assure que “seules les coalitions avec une chancelière Baerbock auraient une majorité” au Bundestag. Ainsi, “les Verts pourraient chasser les conservateurs en formant une [alliance] avec les sociaux-démocrates (SPD) et les libéraux (FDP)”, selon Libération.

Pour le journal allemand Handelsblatt, la CDU et la CSU ont été “massivement punies par les électeurs pour leur lutte de pouvoir” dans la course à l’investiture pour la chancellerie. A l’inverse, le journal bavarois Augsburger Allgemeine considère que le conflit entre les deux présidents des partis de l’Union “ne lui a pas nui auprès des électeurs”. Le média considère plutôt que l’actuelle mauvaise passe politique dans laquelle se retrouvent les conservateurs est due à “la personne d’Armin Laschet”, considérée comme “faible”.

Quelques mois avant les élections, “ce sondage n’est qu’une photographie qui reflète certainement le contraste entre la confusion régnant chez les conservateurs et l’unité affichée par les écologistes” [Le Monde]. Pour autant, il demeure “un sérieux avertissement pour le parti de Mme Merkel qui, après seize ans au pouvoir, n’est plus aujourd’hui à l’abri d’une relégation dans l’opposition”, conclut Thomas Wieder.

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