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[Le Récap’] Tempêtes pour Theresa May et Angela Merkel, sanctions iraniennes… les 3 infos de la semaine à retenir

Le congrès des travaillistes britanniques, du 23 au 26 septembre, a un peu plus renforcé la pression sur Theresa May, qui apparaît isolée aussi bien au Royaume-Uni qu’en Europe sur la question du Brexit. Une situation inconfortable qu’elle partage avec Angela Merkel, plus que jamais contestée en Allemagne et qui pourrait être prochainement poussée vers la sortie. En parallèle, l’UE ne désarme pas face aux Etats-Unis sur la question iranienne et a proposé, le 24 septembre, un plan audacieux pour préserver les relations commerciales avec Téhéran.

Jeremy Corbyn au congrès du Labour et Theresa May à Salzbourg
Jeremy Corbyn au congrès du Labour et Theresa May à Salzbourg - Crédits : Rwendland ; Etienne Ansotte / Commission européenne

Brexit : le Labour met la pression avant le congrès des Tories

Au cours des dernières semaines, l’exécutif britannique a tenté une offensive pour faire accepter aux Européens son “plan de Chequers” . La Première ministre Theresa May est toutefois tombée sur un mur lors du sommet de Salzbourg le 20 septembre, les dirigeants des 27 rejetant en bloc sa proposition au motif qu’elle menaçait l’intégrité du marché unique.

Face à la débâcle du gouvernement, le Labour, premier parti d’opposition, espère bien profiter de la situation. Réuni en congrès à Liverpool du 23 au 26 septembre, le sujet du Brexit a évidemment occupé les débats. Alors que le chef du parti était farouchement opposé à l’idée d’un second référendum, sa position s’est assouplie face à la majorité des militants de gauche qui y sont favorables. La motion votée à ce sujet par les travaillistes reste toutefois floue, et suscite des analyses contradictoires. Est-il question d’annuler le premier référendum et d’en organiser un second, ou de soumettre l’éventuel accord sur le Brexit à un référendum en cas de refus du Parlement britannique ? En définitive, cette prise de position n’engage le Labour à rien, le parti ayant surtout en ligne de mire le déclenchement d’élections générales anticipées en cas d’échec des négociations.

C’est donc un Parti conservateur sous pression qui s’apprête à ouvrir, à son tour, son congrès annuel à partir du 30 septembre à Birmingham. Très critiquée dans son propre camp, Theresa May est dans une situation très inconfortable : dans son propre camp, elle se trouve sous la menace de l’opposition et sans perspective face aux Européens. Le congrès de Birmingham s’annonce donc comme une nouvelle épreuve pour la Première ministre, qui va devoir lutter pour ne pas perdre son poste.

Angela Merkel proche de la sortie ?

Affiche de campagne d’Angela Merkel - Crédits : tmjokl / Flickr

Le quatrième mandat de la chancelière allemande Angela Merkel a débuté en mars 2018 avec la formation, dans la douleur, d’une “Groko” (grande coalition) entre l’Union chrétienne-démocrate (CDU), l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU) et le Parti social-démocrate (SPD). Une alliance qui n’a depuis cessé d’afficher sa grande fragilité, enchaînant les crises internes. Souvent contrainte au grand écart politique, Mme Merkel peine à maintenir le navire à flot.

Dernier coup dur en date : alors que le groupe CDU/CSU au Bundestag était dirigé depuis 13 ans par Volker Kauder, un proche de la chancelière, un mouvement de fronde l’a évincé mardi 25 septembre. M. Kauder sera remplacé par Ralph Brinkhaus, un expert fiscaliste connu pour ses positions critiques vis-à-vis d’Angela Merkel. Il avait notamment attaqué, au printemps dernier, les avancées franco-allemandes concernant la relance de l’Europe.

Pour la presse allemande, les jours de Mme Merkel au pouvoir sont donc comptés : la perte du soutien de sa propre majorité au Parlement est un signe de plus démontrant la chute progressive de la cheffe du gouvernement allemand. “Cette défaite est un échec personnel de la chancelière” , écrit ainsi le quotidien conservateur Die Welt. “M. Kauder est probablement la dernière victime avant le grand sacrifice politique de la chancelière. […] Angela Merkel est à sa fin” .

Une partie de l’avenir de la chancelière pourrait désormais dépendre du résultat des élections régionales en Bavière, fief de la CSU si critique à son endroit, le 14 octobre.

L’Europe veut contourner l’embargo iranien

Federica Mogherini et Mohammad Javad Zarif le 24 septembre 2018 à l’ONU - Crédits : Sipkin Corey / Commission européenne

Nouveau rebondissement cette semaine dans la guerre diplomatique et commerciale qui oppose les Etats-Unis et l’Union européenne au sujet de l’Iran.

Lundi 24 septembre, lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a proposé la création une entité ad hoc (Special Purpose Vehicle - SPV) visant à contourner les sanctions américaines qui interdisent les relations commerciales avec l’Iran. Cette proposition iconoclaste permettrait d’effectuer du troc entre l’Iran et l’Europe sans transaction en dollar pour ne plus être sous le coup de l’embargo américain. Du pétrole serait par exemple directement échangé contre des biens et services européens, et le SPV se chargerait ensuite de régler les transactions.

Dès le lendemain, dans son discours à l’Assemblée générale le 25 septembre, Donald Trump a appelé “toutes les nations à isoler le régime iranien tant que ses agressions continuent” , et à “soutenir le peuple iranien dans sa lutte pour reprendre son destin en main” . Malgré de très dures attaques contre l’Iran, aucune mention n’a été faite aux manœuvres européennes. Les protestations sont arrivées plus tard dans la journée, via le secrétaire d’État des États-Unis Mike Pompeo. Celui-ci s’est dit “dérangé et profondément déçu” , et a clamé que les Etats-Unis n’allaient pas “permettre que nos sanctions soient contournées par l’Europe ou qui que ce soit d’autre” . Aucune mesure se rétorsion n’est pour l’instant annoncée, M. Pompeo se contentant de mettre en doute la mise en place effective de l’entité de troc.

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