Allemagne, Suède : entre migration et extrême droite
La semaine dernière, la ville saxonne de Chemnitz faisait parler d’elle : la mort d’un Allemand de 35 ans, dans une rixe avec deux étrangers, a mis le feu aux poudres le dimanche 26 août. “Un migrant a été tabassé en rentrant chez lui” à Wismar au Nord-Est du pays, le 29 août, rapporte Le Figaro. Toute la semaine, les manifestations anti-migrants ont fait face aux manifestations contre la xénophobie.
“Depuis trois ans, Angela Merkel ne parvient pas à faire durablement baisser les tensions politiques autour de la question migratoire” , rappelle La Croix. La crise politique guette à nouveau l’Allemagne : “deux mois seulement après avoir évité l’éclatement de [la] coalition sur le sujet” , détaille Libération, Chemnitz a “rallumé le conflit au sein du gouvernement” . Le ministre de Intérieur Horst Seehofer déclarait jeudi 5 septembre que “la question migratoire est la mère de tous les problèmes dans ce pays” [RFI], recevant le soutien du dirigeant de l’AfD (extrême droite) Alexander Gauland.
Face à cette montée de l’extrême droite, Sahra Wagenknecht, “égérie de l’extrême gauche” [France Info], a lancé son mouvement “Aufstehen” (“Debout”). Celui-ci remet également en cause la politique migratoire, considérant que “le patronat utilise l’immigration pour faire baisser les salaires” [France Inter].
En Suède, c’est l’extrême droite menée par Jimmie Åkesson et les Démocrates de Suède (“Sverigedemokraterna” , SD) qui “transforme la politique suédoise” , explique Courrier International. Le parti a “le vent en poupe dans les sondages pour les législatives du 9 septembre” . Se déclarant “très hostile à toute forme de multiculturalisme, [il] exige des migrants qu’ils ‘s’assimilent à la nation suédoise’ ” , rapporte France Culture. La radio indique que “durant la période 1985-2015, la part de la population d’origine non occidentale est passée de 2 à 15 %. Rien qu’en 2015, ce pays de 10 millions d’habitants a accueilli 82 000 immigrés” .
Accord sur la Saint-Jacques, toujours pas sur le Brexit
Boris Johnson et Theresa May - Crédits : BackBoris2012 Campaign Team et teacherdudebbq2 / Flickr
La bataille de la coquille Saint-Jacques a fait rage entre pêcheurs français et britanniques, avec un accrochage dans la baie de Seine mardi 28 août. Les Normands avaient entrepris de bouter les navires de pêche anglais hors des eaux françaises, alors qu’eux-mêmes “se sont imposés des règles pour la préservation du précieux mollusque, dont l’interdiction de pêcher entre le 15 mai et le 1er octobre” , expliquent Les Échos.
Le contentieux est finalement en voie de se résoudre avec le “règlement à l’amiable” qu’a réclamé la Commission européenne [La Croix]. “Professionnels de la pêche et fonctionnaires des ministères concernés devraient confirmer ‘l’accord de principe’ trouvé mercredi [5 septembre] après une longue réunion à Londres” , indique Libération. “C’est un pied de nez au Brexit, on a réussi à faire en sorte que tout le monde y trouve son compte” , triomphait Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches en Normandie [France 3].
Le Brexit, justement, dont l’échéance échauffe toute la classe politique, a conduit l’ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson à déclarer dans le Daily Telegraph : “le scandale du Brexit, ce n’est pas que nous avons échoué, c’est que nous n’avons pas essayé” , prenant notamment pour cible le plan Chequers.
Theresa May a quant à elle déclaré mercredi 5 septembre qu’elle “travaillait dur pour assurer que l’on réponde aux souhaits des Britanniques” , et assuré “qu’il n’y aura pas de frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du nord” , rapporte La Croix. Le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a annoncé ne pas exclure une prolongation des pourparlers au-delà de mars 2019 : “si nous avons besoin d’un peu plus de temps, nous aurions cette flexibilité” [RFI].
Directive “copyright” : mobilisation avant le vote
Le Parlement européen à Strasbourg - Crédits : railelectropower / Flickr
Une première version de la très controversée directive européenne sur le droit d’auteur avait été rejetée par le Parlement européen le 5 juillet dernier. Une nouvelle mouture doit être votée le 12 septembre prochain, donnant lieu à d’importantes opérations de lobbyisme de la part de différents groupes aux intérêts divergents - plates-formes de contenus, réseaux sociaux, défenseurs de la liberté sur Internet, groupes de presse, acteurs culturels…
Dans ce texte long et technique, deux articles sont sujets à débat. L’article 11 prévoit de “conférer aux éditeurs de presse un ‘droit voisin’ des droits d’auteur” , obligeant ainsi les plates-formes sociales à reverser des droits sur les liens pointant vers du contenu journalistique [Le Monde]. L’article 13, quant à lui, “durcit les obligations de contrôle par les plates-formes des contenus diffusés par leurs utilisateurs” [Les Échos].
Un rassemblement en faveur du texte a eu lieu ce jeudi 6 septembre à Paris en soutien à la directive, avec “près de 400 représentants du monde de la culture, dont la ministre Françoise Nyssen” [La Dépêche] : “il est essentiel que ce combat soit mené” , a déclaré cette dernière devant les manifestants “réunis à l’appel de la Sacem” .
L’ancien PDG d’Universal Music France Pascal Nègre se range quant à lui du côté des défenseurs de l’Internet - et des GAFA. Il déclare que “cette disposition qui est très large pourrait en fait avoir un impact négatif sur la création” musicale, dans une tribune publiée par Le Monde mercredi 5 septembre. Selon lui, la directive “aboutirait à une certaine forme de censure aveugle” .
Et aussi
Allemagne
Taxation des Gafa : l’Allemagne sur le reculoir [Les Echos]
Belgique
Ca se passe en Europe : la vidéo virale qui dénonce le racisme latent en Belgique [Les Echos]
Espagne
Le nombre de migrants mineurs sans famille atteint la barre des 10 000 [Libération]
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Macron en campagne pour « l’Europe des progressistes » [Libération]
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Incarner l’anti-Orbán : le pari européen de Macron [Courrier International]
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En Italie, un sursaut de réalisme du gouvernement [Le Figaro]
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Meurtre d’un garçon néerlandais : le suspect extradé vers les Pays-Bas [Le Figaro]
Suède
Suède : la tentation de l’extrême droite [France Info]