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La Bulgarie se dote d’un nouveau gouvernement pro-européen

Le Parlement bulgare a validé la nomination du nouvel exécutif, mardi 6 juin. Si les membres de la coalition s’entendent sur l’objectif d’une intégration à l’espace Schengen et à la zone euro, la réforme de la justice pourrait s’avérer plus délicate.

Selon les termes du contrat de coalition, l'ancienne commissaire européenne Mariya Gabriel actuelle cheffe de la diplomatie bulgare deviendra Première ministre dans neuf mois
Selon le contrat de coalition, l’ancienne commissaire européenne et actuelle cheffe de la diplomatie bulgare, Mariya Gabriel, deviendra Première ministre dans neuf mois - Crédits : Jure Makovec / Commission européenne

Le match est terminé !”, s’exclame le journal bulgare Sega. Après deux ans de crise politique, “la Bulgarie a fini par se doter, mardi 6 juin, d’un gouvernement de coalition regroupant les forces pro-occidentales de ce pays profondément divisé sur la question russe” [Le Monde].

Le nouveau cabinet, essentiellement composé d’experts […], a [ainsi] reçu sans difficulté l’aval du Parlement, où il dispose de 132 voix sur 240 sièges” [Le Figaro]. Le parti de centre droit GERB et la formation libérale “Continuons le changement” s’étaient entendus fin mai autour d’un compromis, incluant une rotation au poste de Premier ministre. Nikolaï Denkov, “ancien ministre de l’Education nationale, assurera les neuf premiers mois du mandat”, explique RFI. “Mariya Gabriel, ancienne commissaire européenne, prendra la relève pour les neuf mois suivants”, poursuit la radio internationale.

Bien que les deux partis de cette coalition improbable soient fondamentalement opposés, ils ont réussi à trouver un accord sur les éléments clés d’un programme gouvernemental”, fait savoir le quotidien britannique The Independent.

Entre Bruxelles et Moscou

La mission du nouvel exécutif ? “Redresser un pays en crise économique et budgétaire”, résume Le Soir. Réunissant “des ennemis jurés” [RFI], “son principal programme est d’essayer de respecter les critères pour rentrer dans l’espace Schengen dès cette année, et dans la zone euro début 2025″, fait savoir Le Monde.

Reste que la Bulgarie est tiraillée entre plusieurs influences. Le président Roumen Radev est ainsi connu pour sa russophilie. “Le pays de 6,5 millions d’habitants cultive une proximité historique, culturelle et religieuse avec Moscou, tout en faisant partie de l’UE et de l’Otan”, résume Le Monde. “Il présente un intérêt stratégique majeur pour le camp occidental, qui a soutenu en coulisses la formation de cette coalition”, poursuit le quotidien. Les deux parties ayant “en commun leur position pro-européenne face à la guerre en Ukraine”, comme l’écrit Le Figaro, “leur politique devrait donc se démarquer de celle des gouvernements intérimaires, qui refusaient d’envoyer de l’aide militaire directe à Kiev”.

Construction très fragile

Dans la situation actuelle, il est difficile de prédire exactement combien de temps pourra durer le nouveau gouvernement”, constate cependant le sociologue Dobromir Zhivkov dans le journal bulgare Dnevnik, qualifiant la coalition de “construction très fragile”.

Sur les affaires courantes et sur les questions économiques et géopolitiques, dont la guerre en Ukraine, ils devraient s’entendre assez facilement”, notait pour sa part Lukáš Macek, qui dirige le Centre Grande Europe de l’Institut Jacques Delors, à l’annonce de la coalition [Les Echos]. “Mais sur les réformes à mener en interne, sur l’état de droit et l’indépendance de la justice, il y a un potentiel de division très important”, selon le politologue. Les deux formations politiques “ont été longtemps profondément antagonistes sur le sujet de la lutte contre la corruption dans ce pays qui est l’avant-dernier de l’Union européenne en la matière, selon le classement de l’ONG Transparency International” [Le Monde].

Réforme de la justice

Le gouvernement doit pourtant “mettre en œuvre des réformes constitutionnelles au cours de la première moitié de son mandat, en ciblant en particulier le système judiciaire”, faisait savoir Politico fin mai.

Les deux partis se sont engagés à “mettre à la porte le très puissant et contesté procureur général Ivan Guechev, accusé depuis des années de laisser la corruption s’amplifier” [Le Monde]. “Se sachant sur la sellette, ce dernier a déclenché ces dernières semaines des enquêtes tous azimuts contre les membres de la nouvelle coalition, autant de contre-feux qui ont créé une ambiance délétère dans le système judiciaire bulgare”, poursuit le journal du soir.

La future Première ministre et ex-commissaire européenne à l’Innovation et l’Education “a réussi sa mission : la Bulgarie sort de l’impasse politique”, estime toutefois Le Soir. Mariya Gabriel “assumera [d’abord] la double fonction de numéro 2 de l’exécutif et de ministre des Affaires étrangères”, avant de prendre la tête du gouvernement. “Une nouvelle carrière pour la quadragénaire, qui a obtenu son diplôme en relations internationales à Bordeaux avant de devenir parlementaire”, conclut le quotidien belge.

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