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[Revue de presse] L’Espagne en pleine mutation politique

L’Espagne est au cœur de l’actualité en ce début de semaine : entre la visite du roi Felipe VI aujourd’hui à Paris, des soupçons de corruption au sein du parti au pouvoir et la percée du parti d’extrême-gauche Podemos aux élections andalouses, toute la presse se penche sur un pays en plein bouleversement.

Espagne

Dans une tribune pour Le Figaro, l’historien Benoît Pellistrandi dresse un portrait de l’Espagne actuelle. Selon lui, la “crise a exacerbé les tensions en mettant à jour les comportements délictueux de beaucoup d’élites financières et économiques, intimement liées au système politique” , tandis que “politiquement, après la montée en puissance de l’indépendantisme catalan qui a mis en scène une volonté unilatérale de rupture, l’année 2015 sera un marathon électoral dont les effets seront une recomposition complète des équilibres politiques” .

L’auteur ajoute que le pays est en transition, et que la rapidité avec laquelle les forces politiques se réorganisent est incroyablement grande. C’est effectivement ce qui se passe depuis quelques jours en Espagne.

Tout d’abord, à l’occasion de la venue du nouveau roi espagnol en France, la presse note unanimement une volonté de réformer la monarchie avec plus de discrétion et de sobriété qu’autrefois. Ainsi, Les Echos rapportent que Felipe VI vient de réduire son salaire de 20 %. Un geste peu anodin dans un pays ravagé par la crise et le chômage.

L’austérité étrangle les Espagnols qui ont, samedi 21 mars dernier, manifesté leur rejet de la rigueur [L’Humanité].

Et c’est certainement ce mécontentement qui les pousse à sanctionner les deux grands partis traditionnels : le Parti Populaire (PP), conservateur, et le parti socialiste PSOE. Tous deux sont en perte de vitesse face à un petit parti dans la mouvance de l’extrême-gauche qui monte : Podemos, issu du mouvement des Indignés et considéré comme le pendant espagnol de Syriza.

Cette tendance s’est confirmée dimanche dernier, pendant les élections régionales en Andalousie, dont les résultats sont importants puisqu’elle est la région la plus peuplée d’Espagne. En effet, si le parti socialiste est sorti vainqueur, Podemos arrive en troisième position avec 15 % des suffrages et entre au Parlement espagnol avec 15 députés. Le parti catalan de centre-droit Ciudadanos n’est pas très loin derrière avec 9 % des voix. Libération remarque ainsi que “l’Espagne est entrée dans un nouveau cycle électoral : fini, les majorités absolues et le bipartisme” .

La Croix, de concert avec le reste de la presse française, note une “percée des nouveaux venus […] qui bouleverse le jeu politique espagnol” .

Le Parti Populaire, au pouvoir depuis 2011, est dans la tourmente : lors de ces élections régionales en Andalousie, il a perdu 14 points pour un score de 26,7 %, détaille La Tribune, et se retrouve talonné par des partis considérés jusqu’alors comme minoritaires. Il perd en tout 17 sièges.

Euronews interprète ces résultats comme un “avertissement électoral” , tandis que Libération les voit comme une “gifle” assénée au PP.

Les déboires du parti conservateur espagnol ne s’arrêtent pas là : Le Monde dévoile qu’un scandale de corruption éclabousse le PP qui aurait “mis en place pendant au moins dix-huit ans une comptabilité occulte” en marge de son financement officiel.

Ainsi, Le Figaro précise que deux anciens trésoriers du parti pourraient être jugés dans le cadre de cette affaire. Les autres suspects ont tous des liens avec le PP.

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