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Italie : la victoire de l’extrême droite, tremblement de terre ou secousse modérée pour l’Europe ?

L’alliance de droite et d’extrême droite menée par le parti postfasciste Fratelli d’Italia a obtenu une large majorité des suffrages aux élections générales, dimanche 25 septembre. Une victoire qui interroge en Europe, alors que Giorgia Meloni devrait devenir la première présidente du Conseil.

L'hostilité de Giorgia Meloni à l'égard de l'Union européenne fait craindre des crises et des bras de fer avec les institutions
L’hostilité de Giorgia Meloni (ici en meeting à Palerme fin septembre) à l’égard de l’Union européenne fait craindre des crises et des bras de fer avec les institutions - Crédits : compte Twitter @GiorgiaMeloni

Et maintenant, qu’est-ce qui nous attend ?”, s’interroge La Repubblica à propos des résultats des élections générales de ce dimanche 25 septembre en Italie. “C’est une victoire annoncée, mais elle change l’histoire du pays”, poursuit le quotidien italien.

Crédité de plus de 26 % des voix, le parti d’extrême droite de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia (FDI), a remporté le scrutin. “L’alliance des droites à laquelle elle appartient obtient, avec plus de 44 % des suffrages, une majorité claire et nette, tant à la Chambre des députés qu’au Sénat”, explique Le Monde.

Le choc politique est immense”, écrit Jean Quatremer dans Libération. “Pour la première fois, l’un des pays fondateurs de l’Union européenne va être gouverné par l’extrême droite”, souligne-t-il. “L’Europe n’est plus tout à fait la même ce matin. La nette victoire de Giorgia Meloni et de sa coalition d’extrême droite et de droite change les équilibres politiques sur le continent, même si elle avancera sans doute prudemment au début”, décrypte pour sa part Pierre Haski au micro de France inter.

Véritable exploit” et coalition fragile

La formation politique de Giorgia Meloni réalise un véritable exploit, arrivant au pouvoir à peine dix ans après sa naissance”, notent Les Echos. “Elle a presque sextuplé son résultat depuis le dernier scrutin, passant de 4,3 % à environ 26 %, selon les premiers sondages de sortie des urnes”, poursuit le quotidien économique.

En Italie, gagner les élections ne fait pas tout. “Dans ce pays à l’instabilité gouvernementale chronique, les experts s’accordent déjà sur la courte espérance de vie de la coalition victorieuse, un mariage de raison entre trois alliés aux ambitions concurrentes”, selon L’Obs. Il ne sera pas chose aisée de gouverner pour une Giorgia Meloni entourée d’un Matteo Salvini décrit par ABC Internacional comme “un leader incontrôlable en chute libre, perdant le leadership de son parti et manquant de crédibilité internationale”, et d’un Silvio Berlusconi “au crépuscule de sa carrière politique”.

Les défis qui attendent l’Italie sont nombreux. “Le futur gouvernement, qui ne prendra pas ses fonctions avant fin octobre, devra gérer la crise causée par la flambée des prix, alors que l’Italie croule sous une dette représentant 150 % du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce”, rappellent Les Echos.

Bloquer l’Union européenne ?

Veni, vidi, veto”, titre Politico, qui estime que “la figure de proue de l’extrême droite italienne est sur le point de rejoindre les leaders polonais et hongrois pour faire obstacle aux ambitions de l’Union européenne”.

L’hebdomadaire allemand Die Zeit insiste toutefois sur la faible marge de manœuvre dont dispose l’Italie, un “pays fortement endetté” qui ne peut faire l’impasse sur les 192 milliards d’euros du plan de relance de l’UE. Le dispositif est destiné à faire repartir l’économie européenne après la crise du Covid-19 et l’Italie en est la première bénéficiaire.

Une situation qui explique la position relativement nuancée sur l’Europe de la leader d’extrême droite pendant la campagne. “Giorgia Meloni a donné des gages à ses futurs partenaires européens, aux milieux d’affaires et à l’opinion publique italiens en modérant ses critiques européennes : pas question d’un ‘Italexit’ ou d’une sortie de l’euro. Il n’est même pas question de violer les traités”, précise Libération. Pour autant, bon nombre d’observateurs s’accordent sur le fait que l’Italie ne sera plus un partenaire privilégié. “On peut oublier les révisions de traités envisagées et l’approfondissement de l’Union tant qu’elle sera là”, estime Pierre Haski [France inter].

Politico se projette d’ores et déjà sur les prochaines élections européennes de 2024 avec la possibilité que Giorgia Meloni puisse faire “pencher la balance au sein du Parlement européen” avec les Conservateurs et réformistes européens (CRE), “un parti parapluie paneuropéen qui comprend le parti polonais au pouvoir Droit et Justice (PiS), ainsi que des partis de plus en plus influents dans des pays comme l’Espagne et la Suède”.

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1 commentaire

  • Avatar privé
    gausbj

    Cette article m’a été d’une grande aide merci beaucoup.Et courage à l’Italie !!!!!!!!