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Espagne : les manifestants défilent en nombre contre l’amnistie des séparatistes catalans et en appellent à l’Union européenne

Ce samedi 18 novembre, des dizaines de milliers d’Espagnols réunis à Madrid ont manifesté contre le gouvernement de Pedro Sánchez, qui prévoit d’amnistier les indépendantistes catalans en échange de leur soutien au Parlement. Les manifestants ont appelé l’Europe à se mobiliser pour défendre leur cause.

Depuis deux semaines, l'opposition bat quotidiennement le pavé devant le siège du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) (ici le 6 novembre 2023)
Depuis deux semaines, l’opposition bat quotidiennement le pavé devant le siège du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) (ici le 6 novembre 2023) - Crédits : VOX España / Flickr

Pedro Sánchez en prison !”, ont repris en cœur les manifestants qui ont défilé ce samedi 18 novembre contre le gouvernement espagnol, rapporte El Mundo. Le quotidien ajoute que le même slogan a été appliqué à Carles Puigdemont, ancien président de la communauté autonome de Catalogne et organisateur d’un référendum illégal visant à la sécession de la région en 2017.

Au cœur des revendications des manifestants : le projet de loi d’amnistie du nouveau gouvernement espagnol. Vendredi 17 novembre, après “quatre mois” de discussions à la suite d’élections “peu concluantes”, Pedro Sánchez a prêté serment et formé un gouvernement, fait savoir The Guardian. Pour ce faire, le dirigeant socialiste s’est allié aux “deux principaux partis indépendantistes catalans” en leur promettant d’amnistier “ceux impliqués dans la sécession avortée” en 2017, poursuit le quotidien britannique. Soit “400 personnes”, précise Reuters.

Cette décision a provoqué l’ire de l’opposition, qui a de nouveau manifesté samedi dernier, réunissant “un million de personnes” à Madrid selon les organisateurs, et “170 000″ selon les autorités [El Mundo].

Vaste mobilisation

Dans le cortège figuraient “le chef du Parti populaire (PP, conservateur), Alberto Nuñez Feijoo, et celui du parti d’extrême droite Vox, Santiago Abascal”, note Le Monde. Pour le premier, les socialistes dressent les Espagnols “les uns contre les autres”, tandis que le second a considéré que le projet d’amnistie était “aussi grave qu’un coup d’Etat”, relate Le Temps.

Les politiciens se sont joints aux “plus de 100 groupes et associations qui avaient appelé les gens ‘de gauche, de droite et du centre’ à se mobiliser” [The Guardian]. Les manifestants, “de tous âges, avaient noué sur leurs épaules ou agitaient des drapeaux espagnols”, raconte Euronews. Des militants socialistes étaient aussi présents, un retraité déclarant au média être “socialiste mais pas sanchiste”, ne souhaitant pas que l’Espagne “soit divisée de cette façon”. D’après un sondage repris par The Guardian, “70 % des électeurs, dont 59 % des personnes ayant voté pour le PSOE”, le Parti socialiste ouvrier espagnol dirigé par Pedro Sánchez, sont contre l’amnistie.

Les défilés ont été marqués par “des affrontements avec la police, au cours desquels des policiers et des manifestants ont été blessés” [Reuters]. En outre, quelque “400 personnes se sont approchées de La Moncloa”, le palais présidentiel, en traversant l’autoroute A6 de Madrid, avant d’être stoppées par la police [El País].

Les manifestants appellent l’Europe à l’aide

Fait marquant : les manifestants de ce samedi “brandissaient des drapeaux européens distribués par le Parti populaire européen (PPE, droite)”, dont fait partie le PP espagnol, constate Le Monde. La droite compte en effet sur l’appui de l’Europe pour s’opposer à la loi d’amnistie : sous l’impulsion du PPE, le Parlement européen va cette semaine débattre “de la question de savoir si l’amnistie met en danger l’indépendance de la justice espagnole”, précise le Taggeschau.

Ce samedi, nombreuses étaient les pancartes appelant l’Europe à l’aide face à ce qui est perçu comme une attaque envers l’état de droit et la démocratie : “Europe, aide-nous”, “Pour l’état de droit, SOS l’UE”, “Démocratie à vendre”, liste Le Temps. Interrogée par Euronews, une retraitée madrilène a d’ailleurs déclaré que “le combat [commençait] maintenant, et sur le long terme. Il faut que ça se sache, c’est un message envoyé à l’Europe”.

De même, l’extrême droite de Santiago Abascal a déclaré que la mobilisation devait se poursuivre en “alertant nos alliés internationaux de ce qui se passe en Espagne” [The Guardian].

S’il est voté, le texte prévu par le gouvernement de Pedro Sánchez constituera “la première loi d’amnistie approuvée dans l’Union européenne depuis 1991″ [Reuters]. La Commission européenne a par ailleurs “demandé des explications à Madrid sur le projet d’amnistie déclarant avoir ‘été contactée à ce sujet par un grand nombre de citoyens’ ” [France 24].

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