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Espagne : des législatives anticipées en juillet après un revers électoral pour la gauche

Les socialistes espagnols se sont inclinés face à la droite lors des élections régionales et municipales, dimanche 28 mai. En réaction, le Premier ministre Pedro Sánchez a convoqué un scrutin législatif anticipé en juillet. Un événement imprévu qui aura lieu au moment où l’Espagne assumera la présidence tournante du Conseil de l’UE.

Les élections générales auront lieu le 23 juillet (image : Pedro Sánchez lors du dernier Conseil européen le 23 mai 2023) - Crédits : Flickr Gouvernement espagnol CC BY-NC-ND 2.0

Soirée électorale dramatique pour le PSOE et réaction drastique et rapide de Pedro Sánchez le lendemain matin” : El País résume ainsi la réponse du Premier ministre espagnol, après la débâcle de la gauche lors des élections régionales et muncipales, dimanche 28 mai. Un résultat qui l’a amené le lendemain à “annoncer la dissolution du gouvernement et à convoquer des élections générales (législatives) cet été”, qui devaient initialement se dérouler en décembre, poursuit El Mundo.

Le Parti populaire (PP, droite conservatrice) a réuni 31,5 % des voix, contre 28,1 % pour le PSOE, indique Le Monde. “Devancé depuis des mois dans les sondages par le PP”, qui souhaitait transformer ces élections en “référendum anti-Sánchez”, le PSOE a aussi souffert des tensions au sein du gouvernement, explique le journal.

Au pouvoir depuis 2018, le chef du gouvernement “a pris tous les commentateurs de court en annonçant la tenue d’élections générales ­anticipées le 23 juillet prochain”, indique Le Figaro. “J’assume les résultats [de dimanche] et je pense qu’il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire”, a-t-il déclaré hier soir dans une allocution télévisée, “la mine grave” [Le Monde].

Dans un geste tout droit sorti du manuel du parieur politique, [le Premier ministre espagnol] a évité six mois d’usure supplémentaire et transformé l’élection anticipée en une chance de rallier la gauche”, ironise Politico. Une décision qui intervient alors que la presse espagnole et européenne soulignent la nette progression de l’extrême droite et son parti Vox qui termine en troisième position avec un résultat de 7,19 % [Le Monde].

Montée de l’extrême droite

Le résultat électoral qui a coloré la carte de l’Espagne en bleu (PP) et en vert (Vox) […] met en péril de nombreuses avancées obtenues tout au long de la législature, en particulier celles qui ont trait aux droits des femmes et aux [droits LGBT]”, estime le quotidien de gauche Público. Le parti d’ultra droite Vox de Santiago Abascal “est devenu la clé de la gouvernabilité dans de nombreuses régions autonomes et conseils municipaux”, constate le média.

Sur les dix régions gouvernées par les socialistes directement ou dans le cadre d’une coalition, [la droite] en a conquis six”, fait savoir Le Monde. Valence, Séville et Saragosse, qui comptent parmi les cinq premières villes espagnoles, passent aussi aux mains du PP [Le Figaro]. Mais ce dernier “devra toutefois compter sur l’appui de l’extrême droite de Vox […] car il n’y dispose pas de la majorité absolue” [Le Monde]. Une “équation problématique” pour le parti “qui essaie de projeter une image modérée et qui a déjà été embarrassé par les prises de position de la formation ultranationaliste”, ajoute le journal du soir.

Egalement connu pour ses positions climatosceptiques, Vox réclame “l’abrogation de nombreuses lois progressistes adoptées ces dernières années en Espagne, comme celle contre les violences faites aux femmes”, note France info. Son autre cheval de bataille est l’unité de l’Espagne, s’opposant “frontalement au système décentralisé espagnol” et aux partis indépendantistes basques et catalans. Enfin, à l’instar “des autres partis d’extrême droite européens”, Vox est partisan d’une ligne dure face à l’immigration illégale, souligne France info.

Présidence du Conseil de l’UE

Les milieux européens regarderont donc “de très près le résultat des législatives espagnoles”, qui auront une incidence directe sur la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenneque Madrid doit assumer à partir du 1er juillet”. “Une vitrine que le chef de l’exécutif avait en ligne de mire et sur laquelle le gouvernement travaille depuis des mois”, rappelle El Mundo.

L’Espagne a de nombreux dossiers sur la table, notamment le Pacte migration et asile, “dossier clivant sur lesquelles les sensibilités nationales sont très vives” [Les Echos]. Si le Partido Popular revenait au pouvoir, “il y aurait fatalement […] une phase de transition au cours de laquelle les ministres devraient se familiariser avec des dossiers européens souvent complexes”, qui aurait aussi pour conséquence de “réorienter les priorités de l’Espagne”, analysent Les Echos.

Le chef de l’exécutif prend le risque de convoquer ce scrutin “dans un moment où la droite, qui a fait preuve d’une extraordinaire mobilisation autour du message d”abrogation du sanchisme’, a le moral au beau fixe”, remarque El País. “Mais [Pedro] Sánchez a déjà pris des décisions du même genre par le passé”, tempère le journal : en 2019, il avait convoqué des élections anticipées qui s’étaient soldées par la victoire du PSOE.

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