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En France, les Affaires européennes changent de visage

Mardi 19 mars, le ministre du Budget, Jérome Cahuzac, a présenté sa démission au Président de la République. Sous le coup d’une procédure judiciaire, et après les révélations du journal en ligne Mediapart, le député du Lot-et-Garonne a préféré quitter le gouvernement. Il est accusé d’avoir possédé durant plusieurs années un compte en Suisse, et d’avoir ainsi fraudé le Fisc pendant cette période.Â

Pour le remplacer à Bercy, c’est vers Bernard Cazeneuve que les yeux du président de la République se sont tournés. Ministre délégué aux Affaires européennes depuis l’élection de François Hollande, il laisse sa place au Quai d’Orsay à M. Thierry Repentin, ministre délégué à la Formation Professionnelle. En poste auprès de Michel Sapin, le sénateur savoyard avait notamment grandement participé à l’élaboration de deux mesures phares du candidat Hollande durant la campagne : les emplois d’avenir et les contrats de génération.

Un Savoyard pour soulever des montagnes ?

La tâche qui l’attend maintenant est toute autre. Chargé de relayer et de coordonner l’activité et les décisions des différents ministères en lien avec les directives communautaires, Thierry Repentin va s’éloigner de sa Savoie natale. Né à Saint-Jean de la Porte, et diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble, l’homme a occupé de nombreuses fonctions politiques locales. Tour à tour conseiller municipal puis adjoint au maire de la ville de Chambéry, conseiller général et vice-président de Chambéry Métropole, M. Repentin a ensuite été élu sénateur en 2004. Durant son mandat, il s’est notamment opposé à la suppression de la loi imposant aux communes la construction de 20% de logements sociaux, et a également participé à la création de la taxe sur les logements vacants.

Spécialiste de la question du logement, et conseiller spécial de Ségolène Royal durant la campagne présidentielle de 2007, il échoue de très peu en 2011 lors de l’élection du président du Conseil général de Savoie. Il est battu par son adversaire UMP Hervé Gaymard au bénéfice de l’âge (51 ans contre 48 pour le nouveau ministre des Affaires européennes). Responsable du pôle “habitat et politique de la ville” dans l’équipe de campagne de François Hollande en 2012, il rejoint Michel Sapin en juin dernier au sein du ministère du Travail et de l’Emploi… avant de remplacer Bernard Cazeneuve aux Affaires européennes.

Dans ses premières réactions, recueillis par le Dauphiné, Thierry Repentin a estimé que sa nomination au poste de ministre délégué aux Affaires européennes était “une belle preuve de confiance du président de la République, dont les Affaires étrangères constituent le domaine réservé” . Il s’est également engagé à effectuer rapidement un voyage en Allemagne, pour rencontrer Michael Link, avec qui il tâchera de rasséréner les liens franco-allemands.

Ministre des Affaires européennes, un poste en CDD

A près d’un an des prochaines élections européennes, on peut imaginer que M. Repentin restera à son poste au moins jusqu’à la tenue de celles-ci, en mai 2014. S’il venait à quitter le quai d’Orsay à l’issue des élections, sa longévité à la tête du portefeuille des Affaires européennes se placerait dans la moyenne des dix dernières années. Depuis 2002, et la réélection de Jacques Chirac, pas moins de onze ministres se sont succédés. Avant Thierry Repentin, Pierre Lellouche, Jean-Pierre Jouyet, Bruno Le Maire ou encore Laurent Wauquiez avaient tour à tour occupé ce poste quelque peu instable.

En pleine crise économique et sociale, le nouveau ministre aura pour mission principale de réduire la défiance des Français envers les institutions européennes, et ce avant les prochaines élections de mai 2014. Pour rappel, l’abstention lors du dernier scrutin européen avait quasiment atteint les 60%. Mission impossible ?

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