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Emmanuel Macron rend visite à Viktor Orbán, “adversaire politique” et “partenaire européen”

Le président français est en Hongrie ce lundi 13 décembre pour participer à un sommet des pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie). Après s’être entretenu avec des membres de l’opposition, il doit y rencontrer le Premier ministre Viktor Orbán, avec lequel les différends idéologiques mais aussi les intérêts communs sont potentiellement nombreux.

Le président français et son homologue hongrois ont à plusieurs reprises évoqués leurs différends sur la question de l'Etat de droit, du respect des valeurs européennes, et des droits de l'homme
Le président français et son homologue hongrois ont à plusieurs reprises évoqué leurs différends sur la question de l’état de droit, du respect des valeurs européennes, et des libertés fondamentales - Crédits : Union européenne

Le déplacement d’Emmanuel Macron à Budapest ce lundi, “le premier d’un chef d’Etat français depuis 2007, s’effectue dans le cadre d’un sommet des pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie)”, relate Le Point.

Une visite qui peut a priori surprendre tant les désaccords entre les deux hommes sont profonds : “Viktor Orbán [a] souvent été cité par Emmanuel Macron comme le leader d’un camp nationaliste et souverainiste au sein de l’UE, qui s’oppose aux europhiles ‘progressistes’ ” [RFI]. “Avec la Pologne, la Hongrie a adopté plusieurs lois contestées à Bruxelles, notamment un texte interdisant la représentation de l’homosexualité auprès des moins de 18 ans. Et, comme Varsovie, elle conteste la suprématie du droit européen sur le droit national”, fait savoir Le Monde.

Mais cette rencontre, qui boucle la tournée d’Emmanuel Macron au sein de l’Union européenne, est pour Les Echos un “rendez-vous utile à quelques semaines du lancement de la présidence française de l’Union européenne au 1er janvier” et une manière de “déminer le terrain. Il s’agit pour l’actuel locataire de l’Elysée de “mesurer l’état d’esprit des pays de l’est de l’Europe, dont certains sont en conflit ouvert avec le reste de l’Union sur la question de l’état de droit et leur relation politique à l’Europe”, note le quotidien.

Viktor Orbán est “un adversaire politique mais un partenaire européen” : “quelles que soient nos sensibilités politiques, nos choix, nous devons travailler ensemble pour notre Europe”, souligne le président français [France 24].

Convergences

Sur plusieurs dossiers, les dirigeants pourraient ainsi trouver des “compromis utiles” [Le Point]. “Souveraineté numérique”, “renforcement de l’Europe de la défense”, “budget européen d’investissements” ou encore “alliances industrielles” : autant de points de convergence soulignés par l’Elysée, rapporte le magazine. “Les deux dirigeants avaient déjà trouvé des terrains d’entente lorsque Emmanuel Macron avait reçu Viktor Orbán en octobre 2019, en particulier sur la protection des frontières et la nécessité d’une défense européenne”, précise La Croix.

Le président français voudrait par exemple “obtenir des avancées” sur le sujet des migrations, hautement sensible au sein des pays du groupe de Visegrád. Il pousse ainsi en faveur d’une “réforme du pilotage de l’espace de libre circulation Schengen, mais aussi [d’un] mécanisme européen de solidarité, en cas de crise aux frontières”, analyse La Croix.

A la rencontre de l’opposition

Le chef de l’Etat accordera également une large partie de sa visite à l’opposition, l’Elysée soulignant qu’il n’a “pas l’habitude d’esquiver” les points de désaccords [La Libre].

Son premier geste sera donc d’aller “se recueillir sur la tombe de la philosophe Agnes Heller, décédée en 2019, une figure de l’opposition à Viktor Orbán”, qu’il avait reçue à Paris en 2018, poursuit le quotidien belge. Une façon de “marquer ses distances” avec le dirigeant d’extrême droite hongroise, note La Croix.

Dans ce contexte, plusieurs opposants dont le maire d’un arrondissement de Budapest, Gábor Erőss, ont interpellé le président de la République à propos de “la corruption généralisée, la campagne anti-LGBT+, la fraude électorale, l’oligarchisation de l’économie et la répression massive de la société civile”, rapporte Le Monde.

Par la suite, Emmanuel Macron rencontrera “Gergely Karácsony, le maire de Budapest, ainsi que d’autres représentants des partis anti-Orbán”, fait savoir La Libre. Parmi eux, “Péter Márki-Zay, candidat unique de l’opposition qui espère aux législatives d’avril 2022 renverser le Premier ministre hongrois, au pouvoir depuis 2010″, poursuit le quotidien.

Ainsi, Le Parisien souligne une “piquante symétrie” entre le déplacement d’Emmanuel Macron et la précédente visite d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen, reçus cet automne par Viktor Orbán “avec les honneurs…”. Le quotidien voit dans le face-à-face d’aujourd’hui “l’affrontement de deux dirigeants en campagne, ambitionnant de peser chacun à leur manière sur la scène européenne. Et ayant bien en tête que leur antagonisme porte dans leurs électorats respectifs”.

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