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Elections législatives en Grèce : largement victorieuse, la droite de Kyriákos Mitsotákis sort renforcée

Le parti Nouvelle Démocratie du Premier ministre sortant est arrivé nettement en tête du scrutin législatif, dimanche 25 mai. Ayant obtenu la majorité absolue, Kyriákos Mitsotákis n’aura pas besoin de former une coalition pour gouverner. 

Le parti du Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis a remporté le scrutin, tandis que la formation de gauche Syriza a obtenu moins de 20 % des voix - Crédits : Parti populaire européen / Wikimedia Commons (CC BY 2.0)

La domination de Kyriákos Mitsotákis est incontestable”, lançait le journal grec Ta Néa à l’issue des élections législatives dans le pays, dimanche 25 juin. Le parti de centre droit Nouvelle Démocratie a obtenu 40,5 % des voix, “soit plus de 20 points d’avance sur le parti de gauche Syriza, qui a dirigé le pays de 2015 à 2019″, indique le quotidien I Kathimeriní. Kyriákos Mitsotákis va ainsi “prêter serment [ce] lundi [26 juin] pour le poste de Premier ministre” [Challenges].

Le candidat conservateur “avait remporté il y a cinq semaines une large victoire […] mais cette avance ne lui avait pas apporté la majorité absolue requise pour former un gouvernement sans devoir nouer d’alliance”, rappelle France info. Le dirigeant de Nouvelle Démocratie avait exclu de bâtir une coalition et convoqué de nouvelles élections, “comptant pour cela sur un mode de scrutin qui accorde cette fois-ci au parti arrivé en tête un ‘bonus’ “, nouveauté introduite par une réforme électorale [France info].

Ainsi, “le score est peu ou prou le même qu’il y a cinq semaines” à la différence que “la formation conservatrice hérite d’un ‘bonus’ qui lui assure 50 sièges supplémentaires à la Voulí, le Parlement grec”, précisent Les Echos. Autre évolution notable depuis le 21 mai : “l’extrême droite a également progressé, donnant à la Grèce son Parlement le plus conservateur depuis le rétablissement de la démocratie en 1974″, relève Politico.

Grèce forte

Pour la deuxième fois en quelques semaines, les citoyens n’ont pas seulement envoyé un message de continuité sur la voie que nous avons tracée il y a quatre ans, mais ils nous ont donné un mandat fort afin de répondre aux grands besoins de notre pays”, a déclaré Kyriákos Mitsotákis dimanche [Euronews]. Ces dernières semaines, le candidat avait misé sur sa vision d’une “Grèce forte” : “baisse de la fiscalité pour attirer les investissements étrangers et augmenter les salaires de 25 % en moyenne, nouvelle feuille de route avec la Turquie d’Erdoğan, réforme de la santé et de la justice” et poursuite d’une politique migratoire qu’il qualifie de “dure mais juste” [Les Echos].

En face, “l’opposition apparaît émiettée et très affaiblie”, poursuit le quotidien économique. Selon les médias proches du gouvernement, le parti Syriza d’Alexis Tsípras espérait “reconquérir une partie de l’électorat à la suite du naufrage survenu dans la nuit du 13 au 14 juin, au cours duquel plusieurs centaines de personnes ont péri au large du Péloponnèse”, note Courrier International. Mais la formation de gauche a obtenu un moins bon score que lors du précédent scrutin, “avec 17,8 % des voix pour 47 sièges” [Les Echos].

La question de l’avenir de Tsípras à la tête du parti devrait désormais se poser”, souligne Le Figaro. “En se détournant largement de Syriza, les Grecs semblent montrer qu’ils veulent définitivement tourner la page des années d’âpre crise financière et de plans de sauvetage aux conditions drastiques qui les ont considérablement appauvris”, lit-on dans le journal.

L’extrême droite progresse

La formation des Spartiates, ersatz du parti néonazi dissous Aube Dorée, fait son entrée au Parlement avec 4,69 % des voix (13 sièges)” [Les Echos]. Avec Solution grecque (4,45 %) et Victoire (3,71 %), à ses côtés, “l’extrême droite comptabilise au total quelque 35 sièges de députés”. L’ancien haut responsable de la formation néonazie Aube dorée et soutien des Spartiates, Ilías Kassidiáris, “purge actuellement une lourde peine de prison et avait été empêché par la Cour suprême de se présenter aux élections” [France 24].

Avec seulement 52,7 % des électeurs dans les urnes”, le taux de participation a été extrêmement faible pour un pays où le vote est en théorie obligatoire, observent Les Echos. Ce qui n’a pas empêché M. Mitsotákis de s’écrier “Toute la Grèce est bleue !”, devant ses électeurs dimanche [France 24]. “La Nouvelle Démocratie est le parti du centre droit le plus fort en Europe !”, a-t-il assuré.

La droite européenne se satisfait également de ce résultat, rapporte Politico : Thanasis Bakolas, secrétaire général du Parti populaire européen, y perçoit une tendance favorable aux conservateurs en Europe. “C’est ce que nous voyons en Grèce, aussi ce que nous avons vu plus tôt cette année lors des élections nationales en Finlande et régionales en Espagne. Et c’est précisément ce que nous verrons encore dans les prochaines élections parlementaires en Espagne en juillet et en Pologne en octobre”, avance-t-il.

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