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Elections européennes 2024 : le gouvernement lance sa campagne d'incitation au vote

Le ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, a dévoilé ce mercredi 24 avril le dispositif d’information et de communication du gouvernement français à destination des électeurs, en vue du scrutin européen du 9 juin.

Le ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, appelle de ses vœux un taux de participation d’au moins 50 % lors des élections européennes du 9 juin 2024 - Crédits : Hugo Palacin / Toute l’Europe

Objectif : participation maximale. Ce mercredi 24 avril, le ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, a dévoilé la campagne de communication et d’information réalisée par le gouvernement dans le cadre des élections européennes. Ce dispositif vise à bien informer l’ensemble des 49,7 millions d’électeurs français des modalités de ce scrutin qui se déroulera le dimanche 9 juin en France.

Si la grande majorité des électeurs français se rendront aux urnes le dimanche 9 juin, certains le feront la veille. Ainsi, les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Polynésie française, ainsi que les Français établis sur le continent américain, voteront le samedi 8 juin.

Lutter contre la “mal-inscription”…

A près de six semaines du scrutin, le gouvernement a décidé d’employer les grands moyens pour faire connaître cette échéance électorale. Le défit est de taille, puisque selon l’Eurobaromètre du Parlement européen dévoilé la semaine dernière, seulement 8 % des électeurs français connaissent la date exacte des élections européennes dans leur pays (contre 14 % pour l’ensemble de l’UE).

Aussi, 8 millions d’électeurs français sont considérés comme “mal-inscrits”, à savoir qu’ils sont inscrits sur la liste électorale d’une commune dans laquelle ils ne résident pas. “40 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans sont concernés” par ce phénomène, a précisé Jean-Noël Barrot. Pour y remédier, le gouvernement a d’abord axé sa communication depuis quelques jours sur l’inscription sur les listes électorales.

Mais le temps presse, puisque l’inscription sur les listes électorales n’est possible que pendant une petite semaine encore. Les démarches doivent être réalisées jusqu’au mercredi 1er mai, minuit, si elles sont effectuées en ligne, ou jusqu’au vendredi 3 mai inclus si elles sont effectuées en mairie ou par courrier.

…et contre l’abstention

Outre la “mal-inscription”, l’autre phénomène que le gouvernement entend combattre en vue de ces élections est évidemment l’abstention. Depuis 1979 et les premières élections du Parlement européen au suffrage universel direct, la participation baisse régulièrement de scrutin en scrutin en France, passant sous la barre des 50% lors des élections de 2014. 

Néanmoins, la participation a connu un rebond lors des élections européennes de 2019 et atteint 50,1%, son niveau le plus haut depuis 1994. L’objectif pour le gouvernement est de faire au moins aussi bien le 9 juin prochain, en restant au-dessus de la barre des 50 % de participation. Selon le dernier Eurobaromètre, 67 % des électeurs français sondés jugent “probable” d’aller voter lors de ce scrutin, contre 71 % pour l’ensemble de l’UE.

Convaincre les jeunes électeurs

Pour convaincre les hésitants d’effectuer leur devoir de citoyen et faire changer d’avis les abstentionnistes, le gouvernement a ainsi déployé une intense campagne de communication et d’information à destination de la population. Au programme : un slogan simple, “Allons voter”, des visuels modernes, un hashtag #Europeennes2024, des chroniques radio et une diffusion maximale sur tous les supports.

Les médias traditionnels et le service public audiovisuel seront évidemment concernés par la diffusion de cette campagne d’information, mais également d’autres acteurs inédits. Ainsi, des partenariats ont été noués avec Konbini et Explore Media, supports d’information vidéo en ligne prisés de la jeune génération, mais également avec des influenceurs. L’objectif est clair : toucher toute les parties de la population, y compris les plus jeunes qui sont aussi ceux qui s’abstiennent le plus.

Les grandes plateformes et réseaux sociaux tels que TikTok, X, Facebook ou Instagram, se sont engagées à relayer ces contenus pour mieux informer leurs dizaines de millions d’utilisateurs. Enfin, des acteurs privés diffuseront également cette campagne de communication de manières variées, à l’instar de la plateforme de covoiturage BlaBlaCar, du réseau de salles de fitness Basic-Fit, de l’application de rencontres Happn ou encore du festival de musique We Love Green à Paris.

Le gouvernement français n’est pas le seul à avoir déployé son dispositif d’information et de communication à destination des électeurs pour le scrutin du 9 mai. L’institut Jean Monnet dévoilait fin mars une campagne de communication originale, composée d’une série de huit courtes vidéos humoristiques, mettant en scène les acteurs de la série à succès “Parlement”.

Prochainement, à compter du lundi 29 avril, le Parlement européen lancera également sa propre campagne de communication. Une campagne commune à l’ensemble des 27 Etats membres, qui sera fondée sur les témoignages de grands-parents à leurs petits-enfants concernant les changements induits dans leur vie par la construction européenne.

Lutter contre la désinformation

Inciter à la participation au scrutin européen du 9 juin est un défi, en garantir la sécurité en amont en est un autre. Hormis le dispositif de communication et d’information à l’adresse des électeurs, le ministre délégué chargé de l’Europe a également présenté dans les grandes lignes les actions entreprises par le gouvernement pour éviter toute ingérence étrangère lors de la campagne électorale en cours.

Selon Jean-Noël Barrot, au vu des récentes élections nationales qui se sont tenues récemment sur le continent, il existe de sérieuses raisons pour craindre l’apparition de discours trompeurs sur internet et les réseaux sociaux, derrière lesquels se cacherait une puissance étrangère souhaitant influencer le scrutin. Et la Russie, en particulier, est pointée du doigt.

Lors des six semaines qui viennent de s’écouler, on s’aperçoit que chaque semaine, la France a été la cible d’une campagne cordonnée détournant des sites du gouvernement ou propageant des nouvelles farfelues de manière à déstabiliser le débat public, ou affaiblir dans l’opinion le soutien à la résistance ukrainienne contre l’agression russe”, a indiqué le ministre délégué en guise d’exemple.

Depuis le milieu des années 2010, pas un seul scrutin majeur dans une démocratie libérale n’a été épargné par une ingérence numérique étrangère ou par une manipulation de l’information”, a ajouté Marc-Antoine Brillant, chef du service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum).

C’est pourquoi en cette année électorale essentielle, le gouvernement français et ses différents services concernés (ministère de l’Intérieur, SGDSN, Viginum…) font preuve d’une vigilance maximale pour assurer le bon déroulé de la campagne électorale.

Une vigilance dont doivent également faire preuve les géants du numérique et grands réseaux sociaux. Le DSA, pleinement entré en application en février dans l’Union européenne, responsabilise justement ces plateformes sur les contenus qui y sont postés, y compris les fausses informations. Ce que n’a pas manqué de rappeler Jean-Noël Barrot.

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