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Elections allemandes : un préaccord de coalition précise les contours du futur gouvernement

Vendredi 15 octobre, les chefs de file des partis social-démocrate (SPD), écologiste (Grünen) et libéral (FDP) ont présenté les grandes lignes de la politique qu’ils comptent mener ensemble au cours du prochain mandat. Des propositions qui doivent maintenant être validées au sein des partis avant d’être précisées.

L'ancien ministre des finances Olaf Scholz est presque assuré de prendre la tête du nouveau gouvernement allemand à l'issue des tractations pour la nouvelle coalition
L’ancien ministre des Finances Olaf Scholz est presque assuré de prendre la tête du nouveau gouvernement allemand à l’issue des tractations pour la nouvelle coalition - Crédits : Union européenne

Economie, écologie, Europe : “les trois partis, grands gagnants des élections du 26 septembre qui ont tourné la page Angela Merkel, ont commencé à dessiner les contours de la politique qu’ils entendent mener” [Le Point].

Arrivé en tête […] avec 25,7 % des voix, le SPD a réussi à imposer les trois principales promesses faites par le candidat Olaf Scholz”, indique Le Monde. L’accord de coalition mentionne “la hausse du salaire minimal à 12 euros brut de l’heure dès la première année de la législature (au lieu de 9,60 euros aujourd’hui) ; la construction de 400 000 nouveaux logements par an et le maintien du niveau des retraites”, poursuit le quotidien.

Avec ces réformes, “le social-­démocrate Olaf Scholz, sans doute le prochain chancelier, tourne la page de la dérégulation entamée sous Schröder”, estime La Croix, en référence à l’ancien chef de gouvernement social-libéral du début des années 2000. “Cela bat en brèche l’idée d’une Allemagne qui tente d’être plus compétitive en abaissant les standards sociaux”, analyse pour le quotidien Jens Althoff, directeur du bureau parisien de la Fondation Heinrich-Böll, affiliée au parti écologiste.

“Compromis à l’allemande”

Dans l’accord préliminaire, “les Verts arrachent, eux, une sortie du charbon avancée à 2030, contre 2038 initialement prévu”, indique Le Point. Cette proposition est assortie d’une “accélération radicale de l’expansion des énergies renouvelables” [Le Figaro], manifestant l’ambition écologique du programme. “Le temps de l’espoir est arrivé” s’est enthousiasmé le co-président des écologistes, Robert Habeck, à l’occasion du vote de l’accord par son parti ce week-end [RTBF].

De son côté, “le parti libéral et pro-business FDP fait une concession” sur le renouvelable, note Le Figaro. Le quotidien précise toutefois qu’ ”en guise de monnaie d’échange, il obtient la promesse des sociaux-démocrates de ne pas augmenter les impôts durant la prochaine législature et un allégement des contraintes bureaucratiques pesant sur les PME”. De plus, “une limitation de la vitesse sur l’autoroute, une des demandes des écologistes, n’est […] pas retenue”, précise Le Point. “Comme s’y était engagé son chef de file, Christian Lindner […], les plus hauts revenus ne seront pas [non plus] taxés davantage et il n’y aura pas d’impôt sur la fortune – pourtant deux revendications des Verts et du SPD”, complète Le Monde.

“Sans surprise, les garde-fous constitutionnels censés limiter la dette seront maintenus. Quant au pacte de stabilité, dont Paris réclame l’assouplissement, il ‘a prouvé sa flexibilité’, estiment les trois signataires” [Le Figaro]. Pour Le Monde, il s’agit donc d’un “vrai compromis à l’allemande, sans audace décoiffante”, mais “porteur d’un nouveau souffle après les seize années au pouvoir d’Angela Merkel”.

Selon La Croix, les membres de cette coalition “feu tricolore” montrent ainsi leur volonté de “prendre l’initiative”, notamment en faveur d’une “infrastructure numérique européenne, [d’un] réseau ferroviaire commun, [d’une] infrastructure énergétique pour l’électricité renouvelable et l’hydrogène, ainsi [que d’une] politique de recherche et développement de niveau mondial”. Chaque proposition est détaillée au sein d’un document de douze pages.

Des points à éclaircir

En matière de politique étrangère, les partis signataires ont laissé des portes ouvertes, tout en s’inscrivant dans un cadre européen. “Le préaccord reste assez imprécis sur ces sujets qui divisent profondément le SPD et les Verts, dont une partie des élus et des militants continue de camper sur des positions pacifistes et antimilitaristes”, analyse Le Monde.

Les engagements de défense sonnent comme une réponse aux sollicitations de Paris en faveur d’une ‘autonomie stratégique’, en amont d’un sommet consacré à cette question en mars prochain sous la présidence française de l’UE.” Les trois partis évoquent à ce titre la “souveraineté stratégique de l’Europe” [La Croix] : assez pour permettre au secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, d’affirmer que “certaines idées poussées par la France ont fait leur chemin en Allemagne” [Le Monde].

Toutefois, “si les trois partis sont d’accord pour entamer des négociations, rien ne dit que cette coalition sera aisée à forger”, indique la RTBF. La répartition des postes ministériels constitue un autre “défi”, avertit le quotidien allemand Bild, cité par la chaîne belge. Mais l’objectif “de former d’ici Noël un nouveau gouvernement doté d’un programme clé en main” paraît toutefois en bonne voie [Le Figaro]. En 2017, les négociations avaient duré plusieurs mois.

De son côté, le secrétaire général de la CDU, Paul Ziemiak, a ironisé sur cette “liste de souhaits pleine de grands mots et de points d’interrogation” [Le Monde]. Si la CDU est aujourd’hui “en plein désarroi” après sa défaite historique aux législatives [Le Point], la chancelière allemande Angela Merkel s’est toutefois gardée de la moindre critique vis-à-vis de la future coalition : “Je peux dire avec une totale certitude que ce sera un gouvernement proeuropéen. Et c’est un message important pour nos partenaires”, a-t-elle souligné.

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