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Elections allemandes : les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz remportent une courte victoire

Les Allemands ont voté ce dimanche 26 septembre pour renouveler les députés du Bundestag et désigner leur prochain chancelier. Si le parti social-démocrate mené par Olaf Scholz a remporté ces législatives avec 25,7% des suffrages, son avance sur le parti conservateur d’Armin Laschet est faible. Les négociations pour former le prochain gouvernement s’annoncent longues.

Le candidat du SPD Olaf Scholz pourrait être investit chancelier s'il obtient la majorité des suffrages au Parlement, nécessitant ainsi de passer des alliances.
Le candidat du SPD Olaf Scholz pourrait être investi chancelier s’il obtient la majorité des suffrages au Parlement une fois les coalitions formées - Crédits : Union européenne

Ce dimanche 26 septembre, plus de 76 % des électeurs se sont rendus aux urnes pour désigner leurs députés. Ils devaient ainsi décider de l’avenir du pays après le départ d’Angela Merkel”, indique Courrier international. A l’issue du scrutin, le candidat du SPD Olaf Scholz bat celui de la CDU-CSU Armin Laschet, “mais il est encore loin d’être chancelier”, résume le quotidien populaire allemand Bild, cité par le Figaro.

Si M. Scholz recueille 25,7 % des voix selon les estimations post-électorales, son principal rival en obtiendrait quant à lui 24,1 %. Les Verts arrivent troisièmes avec 14,8 % des voix, devant les libéraux du FDP (11,5 %) [France 24].

Le SPD donné gagnant

“C’est un grand succès, parce que les électeurs veulent un changement de gouvernement et qu’Olaf Scholz soit le prochain chancelier”, a déclaré ce dernier, cité par la RTS. Car “s’ils sont proches, les résultats du SPD et de la CDU-CSU n’ont pas la même signification politique”, analyse Le Monde. “Pour les sociaux-démocrates, […] ce score est un un vrai succès puisqu’en 2017, ils n’avaient obtenu que 20,5 % des suffrages” soit 5 points de moins qu’hier, poursuit le quotidien français.

A l’inverse, le score de la CDU est “le pire score de [son] histoire”, indique Courrier international. Pour les conservateurs, ces 24,1 % sont désastreux : en baisse de 9 points par rapport à 2017 et même de 17 points par rapport à 2013″, précise Le Monde. France info enfonce le clou, rappelant que “jamais les conservateurs n’étaient tombés sous le seuil de 30 %”. Suffisant pour que le média qualifie le scrutin de “cuisant revers pour le camp de la chancelière Angela Merkel”. Nous ne sommes pas contents des résultats”, a admis Armin Laschet, précisant néanmoins qu’il “ferait tous ses efforts possibles pour que le nouveau gouvernement soit dirigé par la CDU” au sein d’une coalition [The Guardian].

Satisfaction

Au sein des autres partis, les réactions sont contrastées. “C’est une grande satisfaction, le plus haut score jamais atteint par le parti des écologistes allemands”, explique la correspondante à Berlin de France 24 Emmanuelle Chaz. Même si une certaine déception se fait sentir : les écologistes ne peuvent “pas vraiment se réjouir”, a déclaré Robert Habeck, co-président des Verts Allemands, cité par Le Monde. Crédités de 18 % en janvier dernier, ils avaient “d’autres plans, d’autres idées, d’autres chances aussi”, estime-t-il.

Du côté des extrêmes enfin, les partis apparaissent “contenus”, avec des scores en baisse par rapport à 2017, relate France 24. L’AfD, parti d’extrême droite “qui avait fait une entrée fracassante au Bundestag” en 2017 [Le Monde], réalise cette fois un score de 10,5 %, en baisse. Il s’agit enfin d’un véritable revers pour la gauche radicale de Die Linke, qui passe sous la barre des 5 % théoriquement “nécessaires pour être représenté au Parlement fédéral” [Le Monde]. De fait, plusieurs députés d’extrême gauche siègeront bien au Bundestag, comme le veut le code électoral lorsqu’au moins trois candidats du même parti sont directement élus dans leur circonscription [La Libre].

Gouvernement à trois

Après le vote, “les questions essentielles restent ouvertes : qui sera chancelier ? Quelle coalition va gouverner le pays à l’avenir ?”, s’interroge le quotidien allemand Der Spiegel, cité par Sud-Ouest. “En Allemagne, ce ne sont pas les électeurs qui élisent directement le chef du gouvernement mais les députés, une fois constituée une majorité. Cette dernière est cette fois particulièrement compliquée à constituer car elle doit réunir trois partis - du jamais-vu depuis les années 1950 - du fait d’un émiettement des suffrages”, précise France info.

Olaf Scholz et Armin Laschet se trouvent ainsi “dans la même situation : pour espérer diriger le prochain gouvernement, tous deux ont besoin non seulement du FDP mais aussi des Verts”, résume Le Monde. Deux scénarios sont envisageables : “une coalition dite ‘jamaïcaine’, dirigée par la CDU-CSU avec les Verts et le FDP, ou une coalition dite ‘feu tricolore’, rassemblant les écologistes et les libéraux sous l’égide du SPD”, explique le média. Ce dernier précise toutefois que la première est “improbable, les Verts n’ayant pas envie de s’acoquiner avec les deux partis les moins-disants pour atteindre la neutralité carbone en 2045″.

Fort de sa position de “faiseur de chancelier” qu’il partage avec les Verts, le chef du FDP Christian Lindner a d’ailleurs estimé dimanche qu’il serait “souhaitable pour son parti et les écologistes de discuter d’abord entre eux avant de décider s’ils s’allient avec les conservateurs ou les sociaux-démocrates”, rapporte Le Point.

Enfin, Sud-Ouest rappelle qu’après les élections de 2017, la “grande coalition n’avait pu être formée que plus de six mois plus tard, entraînant une paralysie politique en Allemagne, notamment sur les questions européennes”. Un précédent qui laisse entrevoir, quatre ans plus tard, de longues négociations avant la formation du futur gouvernement.

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