Les sept représentants des partis présents au Parlement allemand ont débattu pendant 90 minutes jeudi 23 septembre. Armin Laschet (CDU), Olaf Scholz (SPD), Annalena Baerbock (Verts), les favoris des sondages, avaient déjà débattu à trois reprises auparavant. Après les ‘triels’, il s’agissait donc d’un ‘septel’, selon la formule du Monde. Aux côtés des trois favoris “étaient également présents Christian Lindner (FDP), Markus Söder (CSU), Alice Weidel (AfD) et Janine Wissler (Die Linke)”, indique le quotidien. “Contrairement aux trois autres, qui ont clairement affiché leur intention de succéder à Angela Merkel à la tête du gouvernement, eux n’ont pas cette ambition”, poursuit Le Monde. Pour la Radio télévision suisse, il s’agissait d’un “dernier débat sans étincelles avant le vote de dimanche en Allemagne”. “Le favori issu des sociaux-démocrates, Olaf Scholz, et son concurrent de la CDU, Armin Laschet, se sont concentrés sur le fait de ne pas commettre d’erreur et ont fourni des déclarations insipides et éprouvées”, regrette Politico.
La confrontation a cependant permis d’évoquer les questions de politique étrangère, “grande absente des autres débats” [RFI]. Et de livrer ainsi “des enseignements sur les futures orientations diplomatiques de la première puissance économique européenne” [France 24].
Un consensus sur l’Europe
“Lors de l’ultime débat entre les dirigeants des sept grands partis allemands, Olaf Scholz et Armin Laschet, les deux favoris à la succession d’Angela Merkel, ont appelé, jeudi, à un renforcement de l’Union européenne (UE) face à la Chine et aux Etats-Unis”, fait savoir le quotidien suisse Le Temps. “Dans un ‘monde qui comptera bientôt 10 milliards d’habitants’, il est important de façonner une ‘Union européenne forte, car sinon nous ne jouerons pas de rôle’ “, a prévenu Olaf Scholz.
La question de la politique étrangère européenne fait l’actualité depuis la crise des sous-marins qui a vu l’Australie annuler sa commande auprès de la France au profit des Etats-Unis. Interrogé sur l’affaire, “le grand argentier du gouvernement Merkel a notamment dit ‘comprendre l’irritation’ de la France”, rapporte France 24. Olaf Scholz n’a cependant pas oublié de “réitérer son attachement à l’Otan”, précise Le Temps.
Armin Laschet s’est à son tour prononcé en faveur d’une Europe plus forte. “Nous avons besoin de plus d’Europe, nous devons parler d’une seule voix, nous devons lancer des projets communs et des projets d’armement afin d’être en mesure d’agir une fois que les États-Unis se seront retirés, et c’est une tâche que le prochain gouvernement devra accomplir”, cite notamment France 24.
A l’inverse, la représentante du parti d’extrême gauche Die Linke a émis de nombreuses “critiques […] contre l’Otan et les interventions extérieures” [RFI], mettant en lumière ses différences avec le parti social-démocrate sur la question. De son côté, le représentant du parti libéral FDP Christian Linder a considéré que “l’Allemagne devrait réduire sa dépendance à la Chine” et privilégier des “partenariats commerciaux avec le Mercosur ou l’Asean”, note Politico.
“Faiseur de roi”
“Quand tout le monde parle, personne ne dit rien”, a taclé l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, cité par la RTS, au terme des 90 minutes d’échanges. Pour Le Temps, “le dernier débat n’a pas permis d’y voir plus clair, notamment sur la formation du futur attelage de deux, voire trois partis, qui prendra dans les prochains mois les commandes de l’Allemagne”. Volontairement imprécis, “le social-démocrate Olaf Scholz, a de nouveau préféré rester flou sur ses futures alliances et plaidé pour sa chapelle”, souligne RFI. Même constat pour Armin Laschet qui “a botté en touche” lorsque la question de “former une coalition même si la CDU-CSU arrive deuxième” lui a été posée [Le Monde].
Le journal français nuance cependant l’opacité des futures alliances et évoque contrairement au Temps un débat qui aura permis d’y voir “un peu plus clair”. Les deux favoris étant au coude-à-coude dans les sondages, le rôle clef des autres partis en vue de futures alliances est renforcé. Lors du dernier débat, “la codirigeante [des Verts] n’a pas caché sa préférence pour une coalition avec les sociaux-démocrates, mais son parti n’exclut pas de travailler avec les conservateurs, comme il le fait déjà dans certains Länder allemands”, explique France 24. Le FDP, crédité de 12 % des suffrages, pourrait finalement être “faiseur de roi” [Le Temps]. Le chef du parti “Christian Lindner a réitéré ses préférences pour une alliance avec la CDU et les Verts”, relate RFI.
La proximité des candidats dans les sondages laisse finalement craindre de longues négociations et une possible “paralysie” [Le Temps]. “Les options de coalition pourraient être nombreuses et les négociations durer des mois, pendant lesquels Angela Merkel et ses ministres traiteront les affaires courantes”, rappelle France 24.
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