“Les lignes continuent de bouger à la suite de l’agression russe en Ukraine”, notent Les Echos. Après les candidatures “de la Suède et de la Finlande à l’Otan”, “le Danemark vote par référendum mercredi sur son entrée dans la politique de défense de l’Union européenne, tournant la page à trois décennies d’exemption”, lit-on sur L’Express.
“La guerre en Ukraine bouscule les principes de ce membre fondateur de l’Otan, plutôt réticent à l’intégration européenne”, souligne RFI. “Moins de deux semaines après le début de l’agression russe […] le 24 février dernier”, la Première ministre danoise Mette Frederiksen avait annoncé la tenue de ce référendum.
“Les périodes historiques appellent les décisions historiques”, avait-elle alors déclaré [RFI]. “Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins”, a-t-elle de nouveau souligné “lors d’un dernier débat télévisé de la campagne dimanche soir” [L’Obs].
Le “oui” favori
“Le oui est grand favori parmi les 4,3 millions d’électeurs appelés aux urnes, ayant progressé à plus de 65 % d’intentions de vote dans le dernier sondage paru dimanche” [TV5 Monde]. D’autant que “onze partis sur quatorze ont appelé à voter oui, représentant plus des trois quarts des sièges au Parlement” danois, relève Libération.
Le “non” est quant à lui défendu par “les deux formations d’extrême droite eurosceptique du parti du Peuple danois (DF) et des Nouveaux conservateurs, ainsi que la formation de gauche radicale de la Liste de l’Unité”, poursuit le quotidien.
Toutefois, “la prudence reste de mise du fait de la forte abstention attendue, dans un pays habitué à dire ‘nej’ (non) aux référendums sur l’Europe”, écrit L’Express. De fait, “les observateurs à long terme de la politique et des tendances électorales danoises préviennent que l’affaire est loin d’être réglée”, complète Politico.
Lever l’exemption danoise
TV5 Monde rappelle que “le Danemark avait tiré le premier coup de canon de l’euroscepticisme en rejetant à 50,7 % en 1992 le traité de Maastricht, du jamais vu à l’époque”. Pour éviter le blocage qui “menaçait l’entrée en vigueur du traité” donnant naissance à l’Union européenne (après la CEE), le pays scandinave “avait obtenu une série d’exemptions, baptisées ‘opt outs’ (options de retrait) dans le jargon européen”, relate Libération. Ce qui a convaincu les électeurs de dire “oui dans un nouveau scrutin l’année suivante” [L’Obs].
Outre la dérogation vis-à-vis de la politique de défense européenne, “le Danemark est resté hors de l’euro - rejeté par un référendum en 2000 - mais aussi de la politique européenne en matière d’affaires intérieures et de justice - à nouveau rejetée par référendum en 2015″, rappelle L’Express.
Politico relève le “paradoxe danois” sur ce sujet : bien qu’il ne soit pas concerné par la politique de défense de l’UE, le pays est “un membre actif de l’Otan et s’est déjà engagé à consacrer 7 milliards de couronnes supplémentaires à la défense au cours des deux prochaines années”. Ainsi, “le principal résultat d’un ‘oui’ [au référendum] serait que le Danemark puisse participer aux missions de la politique de sécurité et de défense commune de l’UE”, ajoute le média. “Au parapluie américain, [les Danois] pourraient donc ajouter celui des Vingt-Sept” [Les Echos].
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