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Allemagne : le contrat de coalition du futur gouvernement dévoilé

Sociaux-démocrates, Verts et libéraux se sont mis d’accord sur les grandes lignes pour diriger l’Allemagne pendant quatre ans. Les dirigeants des trois partis, réunis autour du très probable futur chancelier Olaf Scholz, ont présenté mercredi 24 novembre un document ambitieux sur le plan climatique.

Le programme, intitulé "Oser plus de progrès" a été dévoilé hier à l'occasion d'une conférence de presse
Le programme, intitulé “Oser plus de progrès” a été dévoilé hier à l’occasion d’une conférence de presse - Crédits : Compte twitter du SPD @spdde

“En Allemagne, les négociations pour former un gouvernement auront pris moins de temps que prévu”, commence Courrier international. Moins de deux mois après les élections fédérales, l’actuel ministre des Finances Olaf Scholz (SPD) a en effet présenté hier le contrat de coalition entre sociaux-démocrates, Verts et libéraux (FDP).

Les trois partis avaient commencé à discuter immédiatement après les élections du 26 septembre, qui avaient enregistré la déroute du parti conservateur d’Angela Merkel, désormais relégué dans l’opposition” [Libération]. “C’est la première fois qu’une telle combinaison politique arrive au pouvoir dans l’Allemagne d’après-guerre”, rappelle le journal.

Fin du charbon, salaire minimum et cannabis

Que contient ce “contrat de coalition ‘feu tricolore’ de 177 pages, désigné ainsi en raison des couleurs (rouge, vert, jaune) des trois formations politiques” [Courrier international] ?

En matière de climat, Libération pointe un objectif “ambitieux : 80 % de l’électricité devra être produite par les énergies renouvelables dans huit ans”. Confirmant l’arrêt des centrales nucléaires, les responsables de la future coalition ont ainsi annoncé “vouloir accélérer la sortie du charbon et l’avancer à 2030 ‘dans l’idéal’ ” [Ouest-France]. En revanche, l’instauration “d’une limitation de vitesse à 130 km/h sur autoroute” a été abandonnée à la demande des libéraux [Le Monde].

S’agissant des thématiques sociales, “dix millions d’Allemands vont se réjouir d’une hausse de rémunération” [L’Opinion]. “Comme l’avait promis Olaf Scholz pendant sa campagne, le salaire minimum passera ainsi à 12 euros brut de l’heure (contre 9,60 euros actuellement) dès l’année prochaine”, relate Le Monde. Par ailleurs, “la coalition a décidé de ne pas toucher à l’âge légal de départ [à la retraite] (à terme 67 ans), ni au niveau des pensions”, mais introduit “une dose de capitalisation” dans le régime général [L’Opinion].

Autre mesure qui fait couler beaucoup d’encre depuis hier : “légaliser le cannabis, dont la vente […] sera réservée aux adultes’ ” [LCI]. “La distribution de produits soumis à un contrôle qualité s’effectuera dans des magasins bénéficiant d’une licence” et la loi fera l’objet d’une évaluation au bout de quatre ans, détaille L’Opinion.

Les Verts à la diplomatie, les libéraux aux finances

Même si la répartition des postes ministériels n’est pas inscrite dans le marbre, les partis se sont accordés sur cette nouvelle distribution. “Les écologistes […] vont hériter de cinq ministères dont celui des Affaires étrangères et un ‘super-ministère’ regroupant l’Economie et la protection du climat”, rapporte ainsi Ouest-France. La diplomatie allemande devrait être conduite par Annalena Baerbock, tête de liste des Verts pour les élections fédérales. “L’autre dirigeant du parti écologiste, Robert Habeck, devrait être nommé à la tête [du ministère de l’Economie et de l’Ecologie], avec en plus le titre de vice-chancelier du futur gouvernement d’Olaf Scholz”, poursuit le quotidien régional.

Grands vainqueurs des élections fédérales, les sociaux-démocrates du SPD vont de leur côté récupérer “trois gros portefeuilles détenus par les conservateurs (CDU-CSU) dans la ‘grande coalition’ sortante d’Angela Merkel : la Défense, l’Intérieur et la Santé” [Le Monde].

Quant au patron des libéraux, Christian Lindner, il décroche le portefeuille qu’il convoitait : les Finances. Présenté par Le Figaro comme un “faucon fiscal”, ce “défenseur de l’orthodoxie budgétaire entend rétablir la trajectoire des finances publiques” [La Tribune]. Il compte bien respecter la règle constitutionnelle allemande destinée à restreindre les déficits publics : “nous limiterons à partir de 2023 l’endettement à ce que permet le frein constitutionnel”, précise l’accord, cité par le journal économique.

L’Europe, la France

Compte tenu du poids économique et politique de l’Allemagne sur la scène européenne, la presse aborde les conséquences de ces annonces pour l’UE… et pour la France. Cette nomination de Christian Lindner est abondamment commentée : “pas de quoi rassurer Emmanuel Macron, dont le parti siège pourtant avec le FDP au sein du groupe Renew au Parlement européen”, note Le Figaro. Le patron des libéraux pourrait ainsi limiter l’ampleur de la réforme du pacte de stabilité européen, souhaitée par Paris. Dans le contrat de gouvernement, “il n’est question que d’une ‘simplification’ ” de ces règles budgétaires [L’Opinion].

Pour autant, la future coalition est “globalement en phase avec l’Elysée sur l’Europe”, assurent Les Echos. Interrogé par la chaine ZDF sur la dette commune de l’UE, “Lindner a laissé entendre qu’il était ouvert à cette discussion”, note Politico. Sur les questions étrangères, l’accord souligne également la nécessité “d’augmenter la souveraineté stratégique de l’Europe”. Il évoque par ailleurs une modification des traités “sur la base des résultats de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, dans le but de ‘poursuivre le développement d’un Etat fédéral européen’ “, citent Les Echos.

Enfin, “SPD, Verts et libéraux veulent se montrer plus pointilleux sur l’état de droit et conditionner le versement des enveloppes du plan de relance à certaines conditions, comme l’indépendance de la justice” [L’Opinion]. Après une approbation finale des trois partis, Olaf Scholz pourra se présenter devant les députés allemands et devrait être élu chancelier la semaine du 6 décembre prochain, selon l’hebdomadaire Die Zeit.

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